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Accord de paix RDC-Rwanda, Stephane Muadi Van : ‘’Des ressources stratégiques au centre des enjeux’’

Par La Prospérité
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La signature d’un accord tripartite entre la République Démocratique du Congo (RDC), le Rwanda et les États-Unis, intervenue le 27 juin à Washington, soulève de nombreuses interrogations au sein de la classe politique et de la société civile congolaise. Si le texte est présenté comme un pas décisif vers la paix dans la région des Grands Lacs, certains y voient un pacte déséquilibré, guidé davantage par des intérêts géostratégiques que par une réelle volonté de stabilisation.

Des ressources stratégiques au centre des enjeux

Derrière les promesses de retrait des troupes rwandaises de l’Est de la RDC et d’un cessez-le-feu entre Kinshasa, Kigali et leurs groupes alliés respectifs, se profile un enjeu central : le contrôle des ressources minières, notamment le cobalt, le coltan et le lithium, essentiels pour les technologies de pointe et la transition énergétique mondiale.

« Personne ne nous dit exactement quelles zones minières sont concernées. Est-ce seulement l’Est au Kivu ? Le Katanga est concerné aussi ?», s’interroge Stéphane Muadi Van, président du Mouvement Réformateur Congolais (MRC), visiblement préoccupé par les implications réelles de cet accord.

Une initiative diplomatique initiée en coulisse

Selon plusieurs sources diplomatiques, l’idée de cet accord aurait émergé en avril 2025, à l’occasion d’une rencontre discrète à Kinshasa, à la demande de Felix Tshisekedi et entre Massad Boulos, conseiller spécial de l’actuel président américain Donald Trump. Ce dernier, également homme d’affaires et gendre de Trump, serait intervenu pour évoquer des opportunités sécuritaires et minières en RDC.

À la clé, trois engagements majeurs :le retrait progressif des troupes rwandaises ; l’arrêt du soutien au M23 ; et l’engagement de Kinshasa à cesser toute collaboration avec les FDLR. En contrepartie, la sécurisation des zones minières stratégiques par des partenaires américains serait garantie.

Une critique virulente de Stéphane Muadi Van

Pour Stéphane Muadi Van, cet accord est loin d’être un gage de paix. Il dénonce un « accord sous influence », au bénéfice d’intérêts étrangers, au détriment de la souveraineté congolaise.

« Ce n’est pas un accord de paix, mais un prétexte pour légaliser légalement l’exploitation des ressources par des puissances étrangères. C’est un JACKPOT pour le Rwanda, qui profite du soutien américain depuis des années, y compris sur le plan militaire », affirme-t-il.

Il déplore également l’absence de transparence dans le processus : « Aucun débat au Parlement, aucune consultation du peuple. Un tel accord engage l’avenir de la RDC sans l’aval des Congolais. C’est une mascarade diplomatique. »

L’arrivée controversée de Blackwater

Autre point qui suscite la controverse : la possible implication de la société militaire privée américaine Blackwater, chargée de sécuriser les zones minières. Cette société, tristement célèbre pour ses opérations en Irak et en Afghanistan, pourrait selon certaines sources être mandatée pour assurer la protection des intérêts miniers en RDC. « Confier la sécurité de nos mines à Blackwater revient à abandonner complètement notre souveraineté nationale. Ils ne protègent pas la population, mais les intérêts de ceux qui les emploient », avertit Stéphane Muadi.

Des zones d’ombre dans l’accord

L’accord reste également silencieux sur la question des autres groupes armés actifs à l’Est, tels que la CODECO, les Mai-Mai, la FRPI ou encore les ADF. Aucun plan clair de désarmement global ou de rétablissement de l’autorité de l’État n’a été évoqué. « Pourquoi ne parle-t-on que des zones minières ? Pourquoi ne s’empresse-t-on pas de sauver les populations en détresse ? », questionne le président du MRC. « Les minerais semblent être la priorité, pas la paix. »

Une transaction plus qu’un accord de paix ?

Pour de nombreux observateurs, ce partenariat trilatéral marque une nouvelle étape dans l’internationalisation des ressources congolaises. Le Rwanda voit ses « préoccupations sécuritaires » reconnues, les États-Unis assurent leur accès aux ressources critiques, tandis que la RDC, elle, sombre encore plus et va perdre le contrôle de ses richesses stratégiques.

« Le peuple congolais doit rester vigilant. Ce n’est certainement pas un accord de paix, mais une transaction. Et dans cette transaction, la RDC en sort grande perdante », conclut Stéphane Muadi Van.

Un appel à la vigilance nationale

Le Mouvement Réformateur Congolais appelle à une mobilisation citoyenne pour exiger la transparence totale sur le contenu de l’accord. Le MRC plaide pour un débat national, associant les institutions, la société civile et les communautés locales, afin de défendre la souveraineté congolaise. Car pour beaucoup, l’expérience a montré que la paix durable ne peut se bâtir que sur la justice sociale, la transparence économique et le respect des droits des peuples à disposer de leurs ressources.

Bosco Kiaka/CP

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