Le ton est vite monté après le rendez-vous manqué du 8 août dernier. L’arme du chantage tant prisée par l’AFC/M23 n’a pas marché. Tous les préalables avant de reprendre des négociations n’ont eu aucun effet sur la médiation. Les deux délégations, à savoir celles de Kinshasa et de Goma, ont finalement rejoint Doha hier jeudi 21 août pour y poursuivre les négociations après la déclaration de principes du 19 juillet dernier.
C’est désormais la course contre la montre dès lors qu’un draft de l’accord final a été soumis aux deux parties. Il n’est nullement question de naviguer à vue. Pour rappel, le 17 août dernier était prévu la fin des négociations avant d’envisager la signature de l’accord proprement dit.
Cependant, le gouvernement hôte de ces pourparlers entre congolais est resté optimiste malgré la montée des tensions émaillées par plusieurs violations de cessez-le-feu sur le terrain. Il reste convaincu que les deux sont résolument engagées pour la paix.
L’AFC/M23 avant la reprise des travaux de Doha se serait rendue coupable de nombreuses violations des droits de l’homme. A cet effet, l’Ong internationale des droits de l’homme, Human Rights Watch, a révélé qu’en juillet, plus de 140 civils avaient été massacrés par l’AFC/M23 dans le territoire de Rutshuru, près du parc national des Virunga. La majorité des victimes, selon l’ONG, étaient des paysans issus de la communauté hutu.
C’est l’occasion pour le Département d’Etat américain de monter sur ces quatre chevaux alors que les deux parties sont censés s’en tenir au cessez-le-feu. Pour ce faire, les États-Unis ont sollicité la convocation d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU concernant sur la RDC. Objectif : analyser les violences commises contre les populations civiles, notamment celles attribuées aux rebelles de l’AFC/M23. Pour Washington, la violence visant les civils dans l’Est de la RDC est inacceptable avant de réitérer son appel au respect du cessez-le-feu.
Cependant, n’eut été le coup de semonce des médiations qatarie et américaine, l’AFC aurait cherché à conquérir de nouvelles localités. Instrumentalisée par le régime du Rwanda, cette alliance des rebelles à l’Est de la RDC allait jouer aux manœuvres dilatoires afin d’imposer son rythme à cette phase finale des négociations. Les préalables posés, en l’occurrence, la libération de près de 700 prisonniers avant de se rendre à Doha, en est la grande illustration.
L’AFC/M23 n’a résisté aux pressions de la communauté internationale avec la tenue en urgence de la réunion du Conseil de sécurité sur une requête des USA. Washington ne veut pas perdre le temps dans ce dossier congolais qui risque de s’enliser si rien n’est fait.
La Pros.