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Bond ?
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Il s’est dessaisi de ce dossier, pour y avoir mis du sérieux et de la célérité, eu égard à la situation précaire du pays, qui fonctionne sans Budget, mais plutôt avec des crédits provisoires reconduits pour bientôt un semestre. Il s’agit bien du Gouvernement des missions, sous la houlette de Bruno Tshibala, le nouveau Premier ministre. Vendredi 26 mai dernier, il a été déposé, devant le bureau de la chambre basse du parlement, en l’absence de son Président, Aubin Minaku, empêché, le Projet de budget, pour l’exercice 2017.
Ce Projet de budget, évalué en termes de milliards des Francs Congolais, se chiffrerait, à en croire certains spécialistes à près de dix (10) milliards de dollars américains. Cela ne peut étonner outre mesure, au regard de la superficie de la République Démocratique du Congo, le nombre de ses habitants, voire les potentialités en richesses du sol et sous-sol.
Cependant, ce qui peut bien faire sursauter, c’est le bond spectaculaire de ce chiffre, qui passe de quatre milliards sous le Gouvernement Matata, à environ huit ou dix milliards USD sous Bruno Tshibala ; Samy Badibanga n’ayant pas eu la moindre chance d’en disposer, parce que remplacé pendant qu’il s’apprêtait à se soumettre à cet exercice. Par quelle magie Bruno Tshibala va-t-il y arriver ? Quelles seront ses sources d’entrée des devises. Va-t-il frapper à la porte des bailleurs extérieurs, alors que le langage, au pays, est plus que nationaliste et souverainiste ? Ce sont-là des questions. Or, en son temps, Matata Ponyo avait bataillé dur pour la maîtrise du cadre macroéconomique. En témoigne, sous son règne, de nombreuses réunions de chaque lundi de la semaine, communément appelées « Troïka stratégique ». Mais, son budget avait, pourtant, régressé. Alors, comment comprendre qu’en période d’effritement de ce même cadre macroéconomique, en l’absence des productions conséquentes susceptibles de renflouer le trésor public en devises étrangères par l’exportation, et en l’absence d’un matelas financier important au titre des réserves internationales à la Banque Centrale du Congo (BCC), qui se situe à plus au moins huit cents millions de dollars, le budget actuel puisse connaître un tel bond ? A-t-on pris des mesures pour éviter le coulage des recettes ? Lesquelles ? N’est ce pas qu’en son temps, Mayobo avait initié un dossier dans ce sens, autant que le Professeur Mukoko Samba ? Que dire des régies financières qui vont au-delà de leurs assignations ? C’est dire que tant que les trous ne seront pas bouchés, il sera difficile, pour le Gouvernement, d’y parvenir, en dépit de sa bonne volonté exprimée à travers ce projet déposé au parlement. D’ailleurs, pour l’instant, la balle est donc dans le camp de cette institution bicéphale. Le parlement devra donc, à son tour, s’y mettre, pour l’étudier à fond, de façon à doter le pays d’une loi de finances pour le reste de cette année 2017. Pourtant, il ne reste que 18 jours, pour la fin de la session ordinaire de mars, qui se clôture officiellement, le 15 juin. Quelle marge de manœuvres les élus du peuple ont-ils pour l’examiner avant la fin de cette session. Le fera-t-on en mode d’urgence ? Qu’en sera-t-il pour le Sénat qui doit aussi l’examiner en seconde lecture ? A quand la promulgation ? D’où vient qu’impérative devient la session extraordinaire. Mais, les Congolais, eux, devront retenir que le budget actuel a connu un gonflement surprenant. C’est pour les élections et l’amélioration du vécu quotidien de la population et sa sécurisation, explique un politique, en considération des missions dévolues au Gouvernement.
Ghislain Lubula