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Rumba Congolaise : Il y a 25 ans mourrait Johnny Bokelo Isenge, un des génies oubliés !

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Johnny BOKELO ISENGE fait partie des artistes musiciens qui ont contribué à l’histoire de la musique congolaise moderne. Malheureusement, son nom semble être complètement oublié sur la liste de pères géniteurs de la Rumba qui est l’identité musicale et culturelle de la nation. Et pourtant, ses chansons et son style à la guitare ont fasciné cette musique. Des grands chroniqueurs de musiques à Kinshasa et à Brazzaville renseignent que son apport considérable a énormément contribué à l’émergence du répertoire anthologique et historique dans la Rumba congolaise.
Son concept majeur « Mwambe » a marqué toute une génération des fanatiques et connaisseurs de la vraie rumba originelle dont la ferveur et l’esprit des compositions domptent et inspirent bien jusqu’à nos jours certains initiés pratiquant de l’art d’Orphée en RDC.
Né à Léopoldville (Kinshasa) en 1940 au Congo-Belge, Jean BOKELO ISENGE alias ‘‘Johnny’’ fut guitariste-chanteur éclectique. On reconnaît en lui, une imagination mélodique prodigieuse, un phrasé délicieusement, un timbre d’une homogénéité inégalable.
On ne peut pas décrypter sa pétillante carrière sans évoquer le nom de son frère-aîné biologique Paul Ebengo “Dewayon auprès de qui Johnny Bokelo a hérité parfaitement beaucoup de choses sur le plan artistique.
Bokelo ou l’âme de Conga Jazz
Avec la fermeture des éditions «Esengo» en 1962, le Conga Succès succède au Conga Jazz. C’est à la faveur de cette modification de nom qu’intervient de plein-pied, l’entrée dans le Conga succès du frère cadet de Paul Ebengo “Dewayon” : Jean Bokelo.
Jean Bokelo était déjà bien apprécié aux Editions « Loningisa » où il travaillait en studio avant d’enregistrer avec l’OK Jazz ses deux premiers grands succès et bestsellers de l’époque, “Makanisi makondi si ngai” et “Elongi na yo ya bo mwana”.
Les trois frères (Déwayon, Jean-José Lohota et Jean Bokelo) réunis commencent une nouvelle exploration instrumentale et sonore avant de se consacrer davantage à la recherche d’un équilibre orchestral basé sur le rythme traditionnel de la région du « Lac Léopold II » aujourd’hui “Maï Ndombe” (Région de Bandundu)
En 1968, Johnny Bokelo décide de faire cavalier seul. Il crée son « Conga 68 ». La première vertu de Bokelo est de présenter un grand orchestre plein de fouge, jouant avec une belle mise en place des arrangements simples qui combinent avec les conceptions des «Mwambe».
De plus en plus “Conga 68” apparait comme le carrefour d’époques et de styles. Son art d’une étonnante habileté, fait appel à une sensibilité qui lui a permis de perpétuer son règne au-delà des années 70.
Discographie éternelle
Sa discographie n’a pas été si riche en termes de nombre de disques mais il a marqué la musique à travers ses chefs d’œuvres de haute facture. On ne reconnait pas en lui la quantité mais beaucoup plus la qualité d’un meilleur auteur-compositeur de l’époque qui a écrit de belles chansons parmi les meilleures de l’histoire de la rumba.
Fort de sa pertinence en écriture musicale, BOKELO s’est illustré à travers ses chansons telles que «Tambola na Mokili», «Mwambe», «okosangai na libala», « Mbongo », « Sandoka », «Liwa ya Sinitra», «Bato ya bandoki» et tant d’autres. Toutes ces œuvres ont fait en son temps un grand succès.
Sur le plan scénique, Johnny Bokelo-Isenge fait la part belle à la rumba traditionnelle lors des bals organisés à Kinshasa au beau vieux temps.
La mort de Johnny Bokelo
La mort de Johnny Bokelo-Isenge est intervenue le 15 Janvier 1995 à Kinshasa après une longue et pénible maladie, alors qu’il n’avait à peine totalisé que 45 ans d’âge et une vingtaine d’années de carrière musicale. Et depuis, c’est vraiment dommage de constater que le nom de cette icône de la Rumba soit complètement oublié dans la mémoire des dirigeants congolais alors que ses chansons sociologiques continuent à peindre avec ardeur notre société.
Jordache Diala