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77e Assemblée Générale de l’ONU ; Lecture contextuelle à l’aune de la Kombolisation de Marie-Josée Ifoku

Par La Prospérité
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(Par Félix Kalala Mwanza, acteur politique)

Deux tentatives de coup d’Etat en moins d’une année ; un Territoire assiégé par la rébellion du M23 ; des affrontements interethniques dans  le Bandundu avec des effets collatéraux sur la qualité de la vie socioéconomique de la province,…autant d’éléments d’actualité qui n’autorisent aucunement les Congolais de dormir sur les deux oreilles. C’est dans ce contexte de morosité que s’est tenue la soixante-dix-septième Assemblée Générale de l’ONU  non sans indiquer le point culminant de ce ciel orageux. De quoi applaudir la témérité de l’actuel pouvoir de Kinshasa qui par la voix de Félix Tshisekedi, a choisi de mettre son doigt là où ça fait mal pour dénoncer avec véhémence l’agression dont la RDC est victime de la part de son voisin le Rwanda.

Voici plus de trois décennies depuis que le glas avait sonné, annonçant la fin des rivalités idéologiques qui caractérisaient la politique internationale pendant toute la période de la guerre froide.

Qui l’eut cru ! Lorsque Madame Marie-Josée IFOKU embouchait déjà sa trompette pour en appeler au changement de la mentalité tant au niveau individuel que collectif pour éradiquer les incartades endogènes et exogènes qui justifient l’absence d’une auto-détermination et d’une auto-affirmation de la RDC dans le concert des nations.

C’est aussi le temps de rappeler que c’est sur ce même mirador des Nations Unies que Mobutu avait emprunté la métaphore chère à Frantz Fanon qui disait : « l’Afrique a la forme d’un revolver dont la gâchette  se trouve en RDC. Si telle est la vérité démontrable sur toute la ligne, pourquoi ne pas savoir aussi que lorsque deux éléphants se battent c’est l’herbe qui en pâtit ? Pour le moins, Il  demeure sans contredit que la partie orientale de la RDC constitue le théâtre où s’affrontent les intérêts de ceux qui se vouent une rivalité hégémonique depuis des lustres. Il s’agit du bloc-euro-américain et le bloc asiatique ».

Les contrats de prédation

Sauf ceux qui souffrent de l’amnésie sélective, les bons lecteurs de l’histoire récente de la RDC depuis la chute du Maréchal Mobutu sont unanimes quant à l’accompagnement (intéressé ou non) dont le pays bénéficie de la part de l’Union Européenne et des Nations Unies.

C’est en effet,  grâce au bloc euro-américain déterminé à appliquer les vertus de la fin de la guerre que la démocratisation des institutions a vu le jour dans contrées africaines.

Le vent de l’Est insufflé par Michael Gorbatchev à travers la pérestroïka et la Glasnost dont parmi les retombées positives, il fallait compter la débandade des dictatures africaines qui n’étaient que la suite de la culture de prédation mise en place depuis la conférence de Berlin de 1885.

Le Rapport Mapping dénonçant les affres commises par le régime de Kigali n’en est pas moins une preuve de plus de l’intérêt humanitaire que porte l’ONU dans ce dossier sécuritaire.

Particulièrement dans le cas de la RDC, les affinités économiques initiées par le régime de Joseph Kabila avec les asiatiques à travers ce que l’on s’était convenu d’appeler les « Contrats Chinois », étaient la forme modernisée des pillages des ressources naturelles de la RDC.

Cette prédation à outrance n’a eu que  le triste mérite d’enrichir une poignée d’oligarques  au détriment du plus grand nombre. Qui plus est, selon les résultats des enquêtes menées en son temps par Sonia Rolley, journaliste de RFI à propos de l’assassinat de Rossy Mukendi lors des manifestations en Février 2018, la balle qui avait fatalement atteint notre compatriote serait d’origine chinoise.

A-t-on raison de jeter l’anathème sur les médias français dès lors que les investigations menées par Alain Foka, chargé des questions africaines, avaient mis tout le monde d’accord quant aux pillards à visage découvert des richesses à l’Est de la RDC ?

A défaut de répondre à cette question pertinemment posée, en voici quelques autres pas moins révélateurs : Qui a toujours ravitaillé en armes et munitions les groupes armées qui opèrent dans toute la partie orientale de la RDC ? Pourquoi nos compatriotes dits Banyamulenge n’ont jamais haussé le ton pour dénoncer l’insécurité qui sévit depuis plus de deux décennies.

Est-ce la peine de rappeler qu’ils ont bien animé le premier carré de collaboration avec Joseph Kabila pendant sa dernière saison.

Quid de la bonne gouvernance sécuritaire ?

« La législation en RDC est essentiellement consacrée à la vie politique au détriment des autres domaines de la vie nationale », a-t-on toujours entendu marteler Marie-Josée Ifoku. Voilà ce qui explique l’existence des lois taillées sur mesure soit pour renforcer le pouvoir de celui qui le détient, soit pour mater ceux qui choisissent l’opposition pour faire le contrepoids  et assurer la bonne respiration de la démocratie.

Si la Constitution de 2006 était passée comme une lettre à la poste à l’heure du référendum organisé à la-six-quatre-deux, c’est aussi et surtout parce que la mesquinerie et l’égoïsme politiciens avaient (comme toujours) supplanté les vraies préoccupations capables de soutenir l’émergence de la République et son développement intégral.

En effet, parmi les préalables de l’accord du dialogue de Sun City, figuraient en bonne place l’intégration et la réforme de l’armée pour la pacification totale du pays.

A ce sujet précis, la RDC avait bénéficié d’un apport diplomatique non-négligeable de la part du Comité International d’Accompagnement de la Transition (CIAT) pour recoller les morceaux et retrouver son intégrité territoriale jusqu’à l’organisation des élections de 2006. Comme quoi, la menace de la Balkanisation venait d’être écartée de justesse.

A ce niveau de l’analyse, la Kombolisation de Marie-Josée IFOKU, rencontre parfaitement les fondamentaux de l’auto-affirmation et de l’autodétermination d’un Etat dans le système international.

En effet, étant donné que dans l’auberge espagnol on ne trouve de meilleur que ce qu’on y apporte, la République Démocratique du Congo aura du mal à tirer son épingle du jeu tant il est vrai qu’au niveau interne, l’absence de la justice distributive et punitive fait route avec le tribalisme, le népotisme, le régionalisme, la concussion, la gestion éperdue de la chose publique, l’absence d’une politique cohérente pour la promotion de la culture entrepreneuriale etc.

Au regard de l’actualité caractérisée par la guerre à l’Est de la RDC, il y a bien lieu de convenir que la communion spirituelle est un élément déterminant pour reconquérir dans un élan  nationaliste, l’intégrité nationale et le respect de l’intangibilité des frontières.

A cet égard, les divisions internes basées sur les affinités tribales et/ou régionales sont des facteurs d’autodestruction et d’auto-fragilisation face à ce qui apparaît comme un complot ourdi contre le pays à l’échelle internationale.

Sans compter la définition d’une bonne gouvernance en matière de sécurité et de défense dans le contexte des relations internationales où seules les intérêts et le rapport des forces comptent ; et où l’on n’a pas droit de scander machinalement la théorie de la récrimination dans une posture de victime éternelle.

Bien au contraire, il faut se mettre debout et lever le front longtemps courbé pour être en phase avec la sémantique de l’hymne national.

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