Un dossier judiciaire ouvert à l’encontre du coordonnateur de la Dynamique pour une sortie de crise, DYSOC, Lisanga Bonganga, à l’initiative du procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa Matete. Il est reproché à cet opposant proche de Martin Fayulu d’avoir porté ou cherché à porter le trouble public en répandant sciemment de faux bruits de nature à alarmer la population, à l’inquiéter ou l’exciter contre les pouvoirs établis. Cet ancien ministre des Relations avec le Parlement est également poursuivi pour offense au chef de l’Etat en disant: «Nous avons trois présidents, l’un a été nommé, l’autre a été élu, mais empêché d’exercer le pouvoir, et Joseph Kabila Kabange qui détient l’impérium».
Par ailleurs, le leader de la DYSOC condamne le silence coupable du bureau de l’Assemblée nationale que dirige le “citoyen” Christophe Mboso. Les partisans de Lisanga parlent déjà d’un acharnement de leur leader pour son combat aux côtés de Martin Fayulu à qui il a réaffirmé son soutien à la révélation des émoluments de députés autour de 21.000 dollars américains. Il devra démontrer que les élus nationaux coûtent annuellement à la République 252 milliards de francs congolais, soit 21 milliards de francs le mois.
Les honorables députés qui regagnent l’hémicycle le jeudi prochain après les vacances parlementaires devront urgemment trouver une explication aux fins d’apaiser leurs bases respectives. Personne ne saurait s’en tirer sans y laisser quelques plumes. Fayulu qui a encore le contrôle de tous ses sens, ne peut pas débiter des propos irréfléchis sans être sûr de leur véracité. On croit savoir que les députés de l’Ecidé au nombre duquel on compte le suppléant du « président élu » et les autres alliés de l’opposition regagnent le Palais du peuple avec toutes les preuves en vue de de donner raison à leur leader. Sinon, l’affaire risque de se retourner contre les envoyés de Fayulu à l’Assemblée nationale. Dans ce cas, l’opinion qui attend cette occasion pour en savoir plus de ces 21.000, en jugera de la qualité de ses leaders.
La problématique de 21.000 dollars, relance débat à propos du train de vie de ceux qui parlent au nom du peuple. Déjà en son temps, l’ex président Joseph Kabila avait demandé de réduire les émoluments des députés. C’est l’occasion d’en débattre, une façon pour les élus de témoigner leur solidarité au peuple meurtri.
Il sied de rappeler que le train de vie à réduire, ne s’impose pas seulement aux députés mais aussi aux sénateurs qui gèrent leurs avantages en toute sagesse sans alerter l’opinion. Et en plus, contrairement aux députés, ils vivent dans l’anonymat sans frustrer la population. Le chef de l’Etat à la base de cette initiative visant à réduire le train de vie dans les différentes institutions, doit prêcher par l’exemple.
Lisanga sur les traces de Kabund
Toute proportion gardée, le dossier ouvert à l’encontre de Lisanga Bonganga a pour soubassement, à l’instar de Jean Marc-Kabund, la diffamation et l’outrage au chef de l’Etat. Tous les deux ont eu à dénoncer des détournements au sommet de l’Etat. Et de partisans d’insister qu’ils ne comprennent pas la remise sur le tapis d’un dossier qui est largement dépassé, car aujourd’hui, reconnaissent-ils, tout le monde, y compris Lisanga Bonganga, appelle Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, président de la République démocratique du Congo.
Pour ce dossier en rapport avec Lisanga, c’est le procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa-Matete, Sylvain Kaluila, qui a chargé le président du tribunal de paix de Kinshasa-Lemba de fixer une audience pour entamer le procès.
Emma Muntu
