Lors d’un programme de prière intitulé « Bunda 21 », au sein du Centre Missionnaire Philadelphie, l’Apôtre Roland Dalo, figure notable de l’église Philadelphie, a fait des déclarations qui ont suscité une onde de choc au sein de la base de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Sa critique des détournements en République Démocratique du Congo soulève des questions cruciales sur la moralité en politique et la responsabilité des dirigeants.
Les paroles du Pasteur Roland Dalo ont résonné comme un cri du cœur : ‘’Je suis triste et honteux d’être citoyen de la République Démocratique du Congo ; un pays où le vol est accepté. Les petits voleurs du grand marché, qui volent des centimes, sont traqués ; mais les grands voleurs au niveau de l’État vivent calmement’’. Ce constat amer met en lumière un fait tant décrié par les mouvements citoyens sur la distributivité de la justice.
L’apôtre a également dénoncé la surfacturation dans les projets gouvernementaux, évoquant des cas où des travaux légitimes sont facturés à des prix exorbitants.
‘’Une route qu’on devrait réhabiliter à 1 million est facturée jusqu’à 7 millions de dollars’’, a-t-il déclaré, pointant du doigt la collusion entre certains politiciens, parfois qualifiés de « chrétiens », et des pratiques immorales.
Les déclarations de cet homme de Dieu n’ont pas été bien accueillies par les partisans de l’UDPS. Ses critiques ont été perçues comme un manque de respect envers le président Félix Tshisekedi, suscitant des réactions vives sur les réseaux sociaux. Les militants se sont mobilisés pour défendre leur leader, qualifiant ce discours de « discourtois ». Ce climat de tension met en évidence la fragilité des alliances entre la religion et la politique en RDC.
La dénonciation des détournements par le fondateur de l’église Philadelphie soulève des questions fondamentales sur l’éthique en politique. Sa prière demandant que ‘’les biens acquis par des politiciens congolais par voie de détournements s’écroulent’’, est une demande afin que la justice agisse en conséquence.
Cependant, ce n’est pas la première fois que l’Apôtre s’exprime ainsi. Son discours lors de la prestation de serment du Chef de l’Etat, où il avait déjà exprimé sa fatigue face à la présence de « voleurs » dans les institutions, témoigne d’une constance dans son message. Il reste un observateur critique de la réalité socio-politique du pays, appelant à une prise de conscience collective.
Les paroles de Roland Dalo, bien qu’elles aient provoqué des réactions négatives au sein de l’UDPS, invitent à une réflexion plus profonde sur l’état de la RDC. Elles rappellent que la lutte contre la corruption nécessite une vigilance constante et une volonté collective de changer les mentalités. La RDC a besoin d’un véritable engagement envers la transparence et l’intégrité, tant au niveau politique que spirituel, sur ce, la voix des leaders spirituels peut jouer un rôle crucial pour éveiller les consciences et encourager un changement positif.
Nathan Mundele