Un esprit créatif a placé dans les groupes sociaux proches de l’Udps la biographie des personnalités suivantes : Jean-Pierre Bemba, Antipas Mbusa Nyamwisi, Moïse Nyarugabo, Thomas Luhaka, Azarias Ruberwa, Roger Lumbala, Emile Ngoy Kasongo, Lambert Mende Omalanga, Tryphon Kin-kiey Mulumba, Delly Sessanga et Jean-Pierre Ondekane. Une autre liste a apparu, reprenant des noms ci-après : Ernest Wamba Dia Wamba, Emile Ilunga, Bizima Karaha, Déogratias Bugera, Jean-Pierre Lola Kisanga, Nyerere Kadidi, Alexis Tambwe Mwamba, John Tibasima, Albert M’peti Biyombo, Eric Rubuye, Jean-Baptiste Sondji, Willy Misabiko, Faustin Munene, Georges Alula et Jean-Marc Boende. La liste se termine par cet avertissement : ‘‘Liste non exhaustive’’. Ce qui suppose l’ajout d’autres noms.
LE MODUS OPERANDI N’A PAS CHANGÉ !
Publiées le 2 août 2024, c’est-à-dire le jour même de la commémoration du GenoCost à Kisangani, ces deux listes ont vraisemblablement visé à identifier les personnes impliquées dans la guerre des 6 jours.
Conséquence peut-être inattendue : le public, principalement les jeunes, veut comprendre le rapport entre, d’un côté, la guerre du 2 août 1998 commencée à Kinshasa et, de l’autre, la guerre du 5 au 10 juin 2000 survenue à Kisangani.
L’un d’eux, ému par le témoignage de la jeune dame amputée de ses deux pieds, a compris le sens de l’affrontement des deux armées étrangères sur le territoire congolais : la guerre y est arrivée par le canal du RCD soutenu par le Rwanda et du MLC par l’Ouganda !
Le congolais lambda le sait désormais : le soutien du Rwanda au M23/AFC a un précédent.
Le modus operandi n’a pas changé !
VINGT-CINQ APRÈS, LE GENOCOST 2024 VIENT RAPPELER AUX CONGOLAIS…
Le même Congolais lambda cherche aujourd’hui à savoir pourquoi la date du 2 août 1998 est célébrée à Kisangani en mettant au centre les évènements de juin 2000.
Il découvre que la guerre du 2 août 1998 fut une agression à l’identique de celle en cours, telle que le Pouvoir la présente.
Ironie du sort : en 1998, Mzee Laurent-Désiré Kabila avait beau dénoncer l’agression rwandaise (du fait du soutien au RCD) et l’agression ougandaise (du fait du soutien au MLC créé en octobre de la même année), mais la communauté internationale s’était (comme) passé le mot de l’ignorer. Mieux de lui en faire baver.
Au Congolais lambda, l’opposition d’alors faisait valoir la thèse de la rébellion, entendez d’une crise interne.
Résultat : Mzee Laurent-Désiré Kabila fut contraint par la partie occidentale de la Communauté internationale et sous la pression de l’Opposition politique incarnée par l’Udps à négocier avec le RCD et le MLC, l’objectif étant la signature de l’Accord de Lusaka en 1999 pour un cessez-le-feu assorti de négociations politiques.
Ainsi, vingt-cinq après, GenoCost 2024 vient rappeler aux Congolais l’existence des agressions rwando-ougandaises d’abord de 1998 (en coalition) et de l’agression rwando-ougandaise de 2000.
STRATAGEME DE NATURE À DILUER LA CONFIANCE
Pourquoi alors la publication de la liste des « ex-rebelles » en pleine commémoration du GenoCost ? Car, à plus de 75 %, les personnalités citées ont fait le choix de se mettre « du bon côté de l’Histoire ». Elles sont alliées à l’Udps au sein de l’Union sacrée de la nation et, par ricochet, des Institutions de la République.
Question reposée et élargie : pourquoi la publication de la liste des « ex-rebelles » ? Qui en a pris ou suggestionné l’initiative ? Et à quelles fins ?
Car, au regard des effets collatéraux, GenoCost qui devrait être un outil de mobilisation et d’union du peuple congolais semble avoir pour agenda caché la manipulation, la division et la destruction massive des forces vives de la Nation.
Ainsi, à la série des fléaux qui gangrènent le pays (tribalisme, corruption, détournement des deniers publics, impunité etc.), s’ajoute désormais un stratagème de nature à diluer la conscience et la confiance nationales ! Comme qui dirait, un esprit futé s’est inspiré du film tourné en 1957 sur le pont de la rivière Kwaï, en Thaïlande, inspiré d’un roman écrit en 1952, film dans lequel l’acteur principal s’écrie _ »Nous vivrons ensemble, nous mourrons ensemble ».
SILENCE ASSOURDISSANT…
La commémoration des agressions de 1998 et 2001 ayant eu lieu à Kisangani le 2 août 2024, il ressort des informations annoncées officiellement que les indemnisations sont déjà en cours. C’est un acte de transparence à saluer.
Cependant, les Congolais comprennent mal le silence assourdissant du Gouvernement par rapport à l’information du ministre ougandais des Finances faisant fait état des versements partiels ayant atteint USD 195 millions sur les 325 millions convenus entre les deux pays devant la Cour international de justice. C’est comme s’il s’agit d’un sujet tabou. Même l’IGF semble ne pas pressée de s’y pencher.
Le Pouvoir est pourtant dans l’obligation de s’interdire d’entretenir le moindre doute sur la gestion de ces indemnisations. Ce sera d’ailleurs malsain de sa part s’il a puisé dans ces fonds l’organisation de GenoCost à Kisangani.
Formons le vœu du contraire.
Autrement, tout affairisme qui se constaterait autour de la commémoration du double événement achèverait de convaincre l’opinion qu’il y a, au travers de cette commémoration, manipulation, division et distraction…massive !
PROCHAINEMENT : Au travers du procès de ‘‘Force du Progrès’’, il se révèle que 37 ans durant l’Udps aura prôné ce dont il n’avait aucune maîtrise en termes d’État de droit, de Démocratie et de Droits de l’homme !
Omer Nsongo die Lema/CP