Alors que les services météorologiques annoncent de fortes pluies dans les mois à venir, la ville de Kinshasa peine à trouver des réponses efficaces face aux inondations récurrentes. Dhonat Mwapi, un expert en environnement, préconise l’élaboration d’un Plan Général d’Évacuation des Eaux (PGEE) pour remédier à cette situation critique.
Avec une population dépassant les 20 millions d’habitants répartis sur 24 communes et un taux d’accroissement démographique annuel d’environ 4 %, Kinshasa fait face à un défi de taille. La capitale congolaise souffre d’un grave déficit en infrastructures adaptées à la prévention des inondations. Ce manque expose particulièrement les habitants des quartiers défavorisés à des catastrophes environnementales répétées.
Dhonat Mwapi identifie plusieurs facteurs aggravants, parmi lesquels, la gestion chaotique des déchets solides urbains et l’absence totale d’un PGEE figurent en tête de liste. À cela s’ajoutent le développement anarchique des quartiers et l’absence de coordination intercommunale.
Ces défaillances entraînent des conséquences graves : détérioration de l’économie locale, dégradation des conditions de vie, et accentuation des vulnérabilités, notamment pour les populations les plus pauvres.
Pour résoudre de façon très durable ce problème, l’expert propose une approche en plusieurs étapes, allant de solutions plus rapides et claires à des actions à moyen et long termes. Son projet sur une vision internationale et décentralisée, adaptée au problème spécifique de chaque commune.
Ce Plan Général d’évacuation des eaux (PGEE) inclurait, des plans communaux d’assainissement pour organiser la gestion hydraulique à l’échelle locale. Le renouvellement et le redimensionnement des collecteurs existants, ainsi que l’installation de nouveaux systèmes pour les zones en expansion.
La préservation des cours d’eau, en réduisant les apports de déchets et les ruissellements polluants. Une cartographie détaillée des zones d’infiltration grâce à des outils GIS (Systèmes d’Information Géographique), pour concevoir des réseaux adaptés aux flux des eaux pluviales avant un programme de suivi et d’entretien des infrastructures qui complèterait ces mesures afin d’assurer leur efficacité sur le long terme.
Face aux prévisions météorologiques alarmantes, Dhonat Mwapi appelle les autorités à adopter sans délai cette approche globale. « La mise en place d’un PGEE représente non seulement une réponse technique, mais aussi une nécessité pour protéger des millions de vies et l’économie de Kinshasa », insiste-t-il.
Chimea Samy