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Jusqu’à quand Seigneur ? (Habacuc 1)

Par La Prospérité
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(Par Mgr Placide Lubamba Ndjibu, M. Afr, Evêque de Kasongo)

Cri de détresse du diocèse de Kasongo face à l’insécurité dans la partie sud du Maniema-RDC

Chers frères et sœurs,

Préambule

1. Au moment où nous connaissons un calme précaire dans la région, en attendant que soient proposées des solutions durables sur le dossier Salamabila qui a défrayé la chronique autour de l’exploitation de la mine d’or  et ses retombées positives pour le développement de nos entités territoriales décentralisées ; le Diocèse de Kasongo, dans ses territoires de la partie sud du Maniema (Kasongo et Kabambare) est en  proie à une énième situation d’insuffisance de paix qui a de graves répercussions sur sa population déjà appauvrie par des conditions de vie déplorables à cause surtout de l’impraticabilité des routes de desserte agricole, des contraintes sécuritaires volatiles, et de l’accès difficile aux services sociaux de base.

Constats

2. En effet, depuis le 2 octobre 2022, il s’est déclenché des affrontements violents entre les troupes de Sheikh KABALA, chef du mouvement Maï-Maï Malaïka et du général auto-proclamé MANDEVU, dissident dudit Mouvement. Ces affrontements se sont déroulés dans les localités de Maviakuku, Kilalaulu, Kavima (territoire de Kabambare) et celles de MUNANGA, KIABWE/OLIMBA (territoire de Kasongo) semant un climat de terreur, désolation, et stupeur avec comme conséquences au plan humanitaire : morts, viols, fermetures des écoles dont rentrée était déjà timide, destruction des greniers et réserves de nourriture, scène des pillages du bétail (chèvres, moutons) et poules, perte des articles ménagers essentiels (AME), incendie des maisons, violations des droits humains,  mouvements de population avec une vague des déplacés internes dans les localités voisines de Lububula, Mwanakusu, Lupaya, …sur l’axe Kasongo et d’autres sur l’axe Wamaza, etc.

Notre position en tant qu’Eglise

3. Devant cette situation, il est de notre responsabilité de nous mettre du côté des victimes et de dire avec le prophète Habacuc : Jusqu’à quand Seigneur nous faudra-t-il endurer ce cauchemar ?   Voilà pourquoi, nous lançons ce cri de détresse pour qu’il y ait plus de paix et de sécurité dans nos deux territoires de Kasongo et Kabambare, à l’instar d’autres parties de la République, gage de développement et de l’épanouissement de nos populations qui croupissent dans la misère, pendant que ceux qui gèrent la Res publica nagent dans l’abondance, en affichant de l’indifférence à l’endroit de la population martyrisée.

4. Nous disons NON à la VIOLENCE, NON aux affrontements fratricides qui apportent une souffrance multiforme infligée de plus à notre population, NON aux scènes de pillages, NON aux destructions méchantes des maisons, NON aux tueries, NON à la haine, car nous sommes tous frères et sœurs  et notre avenir et celui de nos enfants en dépend.

5. Nous disons OUI au dialogue, OUI aux activités communes de développement et désenclavement, OUI à la cohabitation pacifique entre les communautés, OUI à la médiation au cas où les voies et moyens nous le permettent. OUI au plaidoyer pour une assistance humanitaire !

Recommandations

Au Gouvernement de la République

6. D’initier le dialogue tant souhaité avec toutes les parties prenantes au dossier SALAMABILA, autour de l’exploitation de l’or et de trouver rapidement des solutions idoines en faveur de la communauté locale.

De rétablir son pouvoir régalien sur cette partie du territoire national et d’assurer la paix et la sécurité en faveur de la population.

D’apporter rapidement une assistance humanitaire aux sinistrés et familles d’accueil et permettre ainsi aux déplacés de rejoindre rapidement leurs milieux d’origine en cette période de culture.

Aux belligérants

7. D’arrêter les affrontements et ranger les épées aux fourreaux. Le dialogue, parfois avec l’aide des médiateurs si les conditions s’y prêtent est toujours source d’une paix durable, car la violence engendre toujours la violence.

De s’abstenir de tous les actes qui sont de nature à violer les droits humains et s’engager résolument au dialogue franc avec le Gouvernement de la République pour une issue favorable et juste.

Aux ONGs  humanitaires

8. De mener le plaidoyer pour une assistance rapide des populations sinistrées.

A la population et aux personnes de bonne volonté

9. D’assister matériellement et financièrement les sinistrés et éviter surtout le trafic d’influence, la tribalisation du conflit et les discours de haine qui sont de nature à mettre de l’huile sur le feu.

Aux paroisses

D’initier une quête en nature ou argent pour assister tant soit peu les sinistrés.

De prier pour la paix et d’assurer un encadrement spirituel en faveur des personnes qui en ont tant besoin en ce moment. Il en va de notre devoir de chrétien.

Que la Vierge Marie Reine de la paix, en ce mois marial, intercède pour nous !

Fait à Kasongo, le 27 octobre 2022

+Mgr Placide Lubamba Ndjibu, M. Afr

  Evêque de Kasongo

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