Accueil » LA PORTEE DU TROISIEME MANDAT DU PRESIDENT CHINOIS XI JINPING SUR LES RELATIONS CHINE-RDC

LA PORTEE DU TROISIEME MANDAT DU PRESIDENT CHINOIS XI JINPING SUR LES RELATIONS CHINE-RDC

Par La Prospérité
0 commentaire

(Par Dr. Prof. Antoine Roger Lokongo)

ON NE CHANGE PAS UNE EQUIPE QUI GAGNE !

*Le Président Chinois Xi Jinping a été reconduit à l’unanimité pour un troisième quinquennat à la présidence de la République Populaire de Chine vendredi 10 mars 2023. Il a été réélu avec un total de 2.952 voix pour et zéro contre des députés présents à la troisième réunion plénière de la première session de la 14ème Assemblée Populaire Nationale (APN) pour exercer leur droit constitutionnel d’élire les dirigeants de l’Etat chinois.

Tous les délégués nationaux étaient largement représentatifs de la société chinoise, y compris les représentants des provinces de Hong Kong, de Macao, de Taïwan mais aussi de l’Armée Populaire de Libération (APL).

A cette occasion, Xi Jinping a été également réélu Président de la Commission Militaire Centrale du pays par un vote unanime. Ce poste fait de lui le chef des plus grandes forces armées du monde en termes de personnel actif.

Lors du Congrès du Parti Communiste Chinois (PCC) en octobre dernier, Xi Jinping avait déjà obtenu une prolongation de cinq ans au sommet du PCC comme Secrétaire Général du Parti et Président de la Commission Militaire du Parti, les deux postes de pouvoir les plus importants en Chine.

En 2018, le pays a modifié sa constitution, supprimant la limite de deux mandats à la présidence de la république.

La réélection de Xi Jinping n’est pas une surprise étant donné qu’u cours de sa décennie à la tête de la Chine, le pays vient de connaitre des avancées remarquables sur tous les plans, faisant de la Chine une société modérément prospère.

Sur le plan politique ou de la gouvernance, la corruption a été essentiellement éradiquée. En 2012, Xi Jinping a lancé une campagne de répression contre la corruption. Plus d’un million de fonctionnaires ont été disciplinés.

Sur le plan socio-économique, au cours de la dernière décennie, la Chine sous le leadership de Xi Jinping a connu des changements historiques, son économie ayant plus que doublé pour atteindre 114.000 mille milliards (trillion) de yuans (soit 16.000 mille milliards ou trillion de dollars). Le pays a  donc connu une croissance sans relâche (6 % en moyenne par an) même si elle a connu un ralentissement pendant la pandémie de Covid-19, mesures strictes de confinement obligent. Toujours au cours de la dernière décennie, la richesse du peuple chinois a augmenté régulièrement. Le revenu disponible par habitant en Chine s’est établi à 36.883 yuans (environ 5.487 dollars) en 2022, en hausse de 5% en glissement annuel en termes nominaux, selon les données publiées mardi par le Bureau d’Etat des statistiques en janvier 2023. Le ratio de revenu urbain-rural a été réduit à 2,5 (Xinhua, 24 octobre 2022).

La construction d’infrastructures modernes (chemins de fer avec lignes ferroviaires à grande vitesse, autoroutes, aéroports) reliant tous les coins d’un pays immense a été achevée; sans oublier une montée en gamme réussie des productions (fabrication de produit haute de gamme, comme les meilleurs smartphones, ordinateurs, etc.). 

L’économie a été ouverte au commerce extérieur et aux investissements étrangers à tel point qu’en 2020, « la Chine a dépassé les États-Unis pour l’accueil des investissements directs étrangers (IDE) : 253 milliards de dollars d’entrées, contre 211 milliards. Ils ont encore augmenté en 2021, notamment dans le secteur des services et de la haute technologie » (David Dollar, China Leadership Monitor, n° 73, Washington, DC, automne 2022). La pauvreté absolue a été éradiquée (aucun chinois ne vit plus au seuil de la pauvreté absolue). Les dépenses du gouvernement pour l’élimination de la pauvreté ont doublé pendant le premier mandat du Président Xi Jinping. La Chine a déclaré avoir élevé plus de 55 millions de personnes au-dessus du seuil de pauvreté absolue de 2013 à 2016. Xi Jinping a également mis fin à la politique de l’enfant unique en vigueur pendant des décennies.

Sur le plan technologique, Xi Jinping a fait de l’innovation dans le high-tech le prochain moteur de croissance, investissant massivement dans la recherche scientifique et la haute technologie, y compris spatiale, ce qui a considérablement amélioré la capacité de la Chine en tant que superpuissance mondiale. A long terme, l’économie nationale misera sur les investissements directs étrangers tout comme sur les investissements étatiques, le développement high-tech et la consommation locale.

Sur le plan de la politique étrangère et ouverture au monde, Xi Jinping est apparu sur la scène mondiale comme un défenseur de la mondialisation et du multilatéralisme. Il a étendu l’influence de la Chine à l’étranger. Dans le cadre de son plan commercial « Belt and Road Initiative » (« l’Initiative une Ceinture, une Route »), la Chine a investi plus de 60 milliards de dollars américains en Asie, en Europe, en Amérique Latine et en Afrique (plus de détails ultérieurement).

Sur le plan militaire, sous le Président Xi Jinping, l’Armée Populaire de Libération (APL) a subi une refonte radicale de la modernisation pour la rendre plus prête au combat, restructurant ainsi son système de commandement. Sous les mandats successifs de Xi Jinping, la Chine est devenue plus affirmée dans la gestion des différends territoriaux tout en évitant les conflits armés avec d’autres États.

Sur le plan environnemental, Beijing a constamment réaffirmé son engagement envers l’Accord de Paris sur le changement climatique, qu’il a ratifié en septembre 2016, malgré le retrait américain de cette année-là. Xi Jinping a fait de la protection de l’environnement une priorité et à cet effet de nombreux responsables et entreprises ont été sanctionnés dans le cadre de la lutte contre la pollution.

En outre, dans son discours d’investiture qui a suivi l’hymne national chinois et une garde d’honneur qui a escorté une copie de la Constitution dans le Grand Palais du Peuple, le Président Xi Jinping s’est engagé, à « travailler dur pour construire un pays socialiste moderne, prospère, fort, démocratique, civilisé, harmonieux et beau». Et cela dans le cadre du contrat social du Parti Communiste Chinois avec le peuple et de la réalisation du rêve chinois du rajeunissement national et de la restauration de la grandeur de la Chine sur la scène mondiale. A cet effet, le dirigeant Chinois s’est engagé pratiquement à travailler pour relever les défis économiques et sécuritaires, notamment l’escalade des tensions avec les États-Unis et ses alliés, condamnant sans passer par le dos de la cuillère « la politique d’endiguement, d’encerclement et de répression contre la Chine mise en place par des pays occidentaux menés par les Etats-Unis; et qui a entraîné des défis sans précédent pour le développement du pays. »

A  cet égard, les tentatives des États-Unis « d’aider » la province chinoise de Taiwan d’étendre sa soi-disant stature internationale et ses liens avec d’autres pays, en particulier avec les États-Unis eux-mêmes qui ne cessent de saper la vérité fondamentale de la légitimité d’une seule Chine, échoueront.

VOICI COMMENT « LA DEMOCRATIE A LA CHINOISE » FONCTIONNE:

A ce stade, il est nécessaire de rappeler la quintessence de l’Assemblée Populaire Nationale (APN) qui constitue d’office le parlement chinois, ce qui nous aide à mieux comprendre comment la « démocratie à la chinoise » marche. La Chine a trouvé sa propre voie de démocratie et de développement pacifique basée sur la mondialisation économique et la révolution scientifique et technique qui s’attache au maintien de la paix mondiale et qui aspire à promouvoir la prospérité commune entre les pays, et cela conforme à sa propre histoire (la Chine est un pays doté d’une civilisation très ancienne), sa propre culture et ses propres conditions socio-politiques, bref, un socialisme à la chinoise.

L’APN qui compte 3000 membres, est la législature nationale chinoise et, en principe, l’organe d’État le plus puissant en vertu de la constitution chinoise. Elle est dans la pratique, inféodée au Parti Communiste Chinois au pouvoir.

En plus de se réunir chaque année pour délibérer sur la législation et nommer le personnel du gouvernement, il supervise le Conseil des Affaires d’État ou le cabinet chinois. Son organe suprême, le Comité Permanent de l’APN, composé d’environ 170 membres, se réunit plus fréquemment pour adopter des lois. Le Comité Permanent a également le pouvoir de modifier la mini-constitution semi-autonome de Hong Kong, connue sous le nom de Loi Fondamentale.

Les réunions de l’APN chevauchent celles de la Conférence Consultative Politique du Peuple Chinois (CCPPC), un organe consultatif politique. Ensemble, les réunions annuelles sont connues sous le nom de «lianghui» en chinois ou «deux sessions», et durent généralement entre une et deux semaines.

La Chine n’a aucune intention d’imposer à d’autres pays son modèle de « démocratie populaire intégrale » (c-à-d,  de la base au sommet, car les députés sont élus à la base et doivent se contenter de leur emplois ou carrières. Ils ne sont pas payés en étant députés). D’ailleurs, le Président Xi Jinping est convaincu que «la pratique de la division et de la confrontation au nom de la démocratie est en soi une violation de la démocratie et ne recevra aucun soutien. Ce qu’il apporte n’est qu’un mal sans fin. Une Chine modernisée renforcera la paix mondiale et la justice internationale» – Référence au discours d’ouverture du Président Xi Jinping à l’occasion de la Réunion de Haut Niveau tenue le 16 mars 2023 à Beijing dans le cadre du Dialogue du PCC avec les Partis Politiques Mondiaux.

PORTEE DU TROISIEME MANDAT DU PRESIDENT XI JINPING SUR LES RELATIONS INTERNATIONALES EN GENERAL

Le résultat du vote des députés en faveur de Xi Jinping a été accueilli par un tonnerre d’applaudissements des parlementaires réunis à Beijing, dans l’immense Palais du Peuple bordant la Place Tiananmen.

Et ce tonnerre d’applaudissements a certainement eu un écho au niveau international car nul n’ignore que le troisième mandat de Xi Jinping en tant que Président de la première puissance économique mondiale aura certainement une portée sur les relations internationales aujourd’hui quasiment multipolaires, qu’on le veuille ou non. En d’autres termes, les décisions qui seront prises au sommet de l’Etat à Beijing se répercuteront bien au-delà des frontières de la Chine pour influencer l’économie mondiale, le développement de la technologie, la gouvernance internationale, le changement climatique, la santé mondiale, la guerre et la paix, ect., comme l’a confirmé Michael Schuman dans un article publié dans le magazine américain « Atlantic Council» du 7 octobre 2022.

Et l’influence chinoise se veut positive et interpellatrice « dans un monde où l’écart de développement se creuse, l’environnement écologique se détériore et la mentalité de la guerre froide persiste et qui nous met devant un choix : Polarisation ou prospérité commune ? Poursuite matérialiste pure ou avancement matériel, morale, éthique et culturel coordonné ? « Vider l’étang pour attraper le poisson » ou créer une harmonie entre l’homme et la nature ? Jeu à somme nulle ou coopération gagnant-gagnant ? Copier le modèle de développement d’autres pays ou réaliser un développement indépendant à la lumière des conditions nationales ?»  – Référence au discours d’ouverture du Président Xi Jinping à l’occasion de la Réunion de Haut Niveau tenue le 16 mars 2023 à Beijing dans le cadre du Dialogue du PCC avec les Partis Politiques Mondiaux.

En tous cas, d’après le Chef de l’Etat Chinois, pour parvenir à un type de modernisation (ou mondialisation) dont nous avons tous besoin, il nous faut :

– Conférer au peuple la première place ou  le placer au premier plan (le peuple d’abord) et veiller à ce que la modernisation soit centrée sur le peuple, sur son bien-être intégral et son aspiration à une vie meilleure, à la stabilité sociale, à un environnement de vie propre et agréable et au progrès de la civilisation.

– Promouvoir une modernisation qui favorise le développement durable de l’humanité en augmentant non seulement le bien-être de cette génération mais aussi en protégeant les droits et les intérêts des générations futures. 

– Garantir le droit du peuple d’un pays de suivre non seulement les lois générales régissant le processus de modernisation, mais aussi de prendre en considération ses propres conditions et caractéristiques nationales dans ce processus. En effet, la modernisation ne peut pas être réalisée par une approche à l’emporte-pièce (universellement uniformisée ou cloisonnée) ou par un simple copier-coller.

C’est le peuple d’un pays qui est le mieux placé pour dire quel type de modernisation lui convient le mieux. Les pays en développement ont le droit et la capacité d’explorer indépendamment la voie de la modernisation avec leurs caractéristiques distinctives en fonction de leurs réalités nationales. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons inaugurer ensemble une nouvelle perspective de modernisation de l’humanité qui ressemble à un jardin où s’épanouissent cent différentes fleurs.

– Les pays avancés doivent sincèrement soutenir les autres pays dans leur développement. Nous devons les aider à réussir tout en recherchant notre propre succès et en veillant à ce que tous puissent profiter des fruits de la modernisation, par la solidarité et la coopération, en suivant les principes de contribution conjointe, de bénéfices partagés et de résultat gagnant-gagnant. L’humanité vit dans une communauté de destin où nous progressons ou sombrons ensemble. On ne sera pas vu sous un jour plus favorable après avoir soufflé pour éteindre la lampe des autres, et on n’ira pas plus loin en bloquant le chemin des autres.

C’est dans ce contexte qu’à à l’occasion de la Réunion de Haut Niveau tenue le 16 mars 2023 à Beijing dans le cadre du Dialogue du PCC avec les Partis Politiques Mondiaux, le Président Xi Jinping a proposé la nouvelle « Initiative pour la Civilisation Mondiale ».

Dans le cadre de cette initiative, Xi Jinping a appelé au respect de la diversité des civilisations, défendant les valeurs communes de l’humanité. « L’Initiative pour la Civilisation Mondiale » stipule que les pays doivent respecter la diversité des civilisations mondiales et défendre les principes d’égalité, d’apprentissage mutuel, de dialogue et d’inclusion, et laisser les échanges culturels transcender la marginalisation, laisser l’apprentissage mutuel transcender les affrontements et la coexistence transcender les sentiments de supériorité. ‘’L’initiative défend donc les valeurs communes de l’humanité. Les pays doivent garder l’esprit ouvert pour apprécier les perceptions des valeurs par les différentes civilisations et s’abstenir d’imposer leurs propres valeurs ou modèles aux autres et d’alimenter la confrontation idéologique.

« L’Initiative pour la Civilisation Mondiale » vient s’ajouter à d’autres initiatives lancées par le Président Xi Jinping, notamment « l’Initiative pour le Développement Mondial », «l’Initiative la Ceinture et la Route» et « l’Initiative pour la Sécurité Mondiale ». Toutes ces initiatives visent à aider l’humanité à parvenir à une communauté de destin partagé.

En effet, s’adressant à la 76ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies le 21 septembre 2021 en format virtuel, le Président Xi Jinping a proposé « l’Initiative pour le Développement Mondial » en tant que bien public mondial. Elle vise à galvaniser l’attention mondiale sur le développement, à renforcer le partenariat mondial pour le développement, à promouvoir la coopération internationale pour le développement et à donner un nouvel élan à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) 2030. Lors de l’annonce de l’initiative, le Président Xi Jinping a évoqué huit domaines prioritaires de coopération : (i) la réduction de la pauvreté, (ii) la sécurité alimentaire, (iii) la COVID-19 et les vaccins, (iv) le financement du développement, (v) le changement climatique et le développement vert (vi) l’industrialisation, (vii) l’économie numérique, et (viii) la connectivité. En outre, il a appelé à l’accélération de la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies pour les ODD comme moyen de «construire une communauté mondiale de développement avec un avenir partagé ».

Une autre initiative lancée par le Président Xi Jinping et qui continue de stimuler le développement mondial c’est «l’Initiative la Ceinture et la Route» (ICR), ou «Belt and Road Initiative (BRI), ou encore « One Belt, one Road » (IBOR) par ses acronymes anglais; proposée et lancée en 2013 et à travers laquelle la Chine a répondu aux besoins vitaux des pays en développement en coopérant avec eux pour construire des infrastructures telles que des routes, des chemins de fer et des ports, et en leur apportant une aide financière. Cette nouvelle Route de la Soie fait référence à l’ancienne route commerciale de la Chine à la Méditerranée il y a 2000 ans. La Chine affirme qu’à travers cette Initiative, elle vise à construire un destin commun pour l’humanité, le développement et la sécurité du monde.

Et les peuples  du monde voient clairement que ce développement de «  la Ceinture et de la Route » présente une des opportunités précieuses, pour la paix et le développement mondial durable.

Le 21 avril 2022, à l’occasion du Forum de BAO (Forum pour l’Asie initié par 25 pays asiatiques et l’Australie), le Président Xi Jinping a proposé « l’Initiative pour la Sécurité Mondiale » pour construire une communauté de sécurité mondiale avec un avenir partagé pour l’humanité. 10 mois plus tard, Beijing vient de publier le « Document Conceptuel » de cette Initiative pour l’expliquer en détail. Le Document Conceptuel contient six principes clés de la sécurité mondiale. En outre, la Chine a identifié 20 domaines prioritaires pour la coopération internationale dans le domaine de la sécurité mondiale, plus particulièrement la promotion de la coordination et des interactions saines entre les grandes puissances (pour éviter une troisième guerre mondiale qui ne peut qu’être nucléaire).

Le premier principe comprend la nécessité d’adhérer à la vision d’une sécurité commune, globale, conjointe et durable, en général; et de respecter et de garantir la sécurité de chaque pays, de promouvoir la coopération, d’assurer la sécurité par le dialogue politique et des négociations pacifiques, en particulier.

Deuxièmement, il est nécessaire de rester attaché au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de tous les pays. Le document dit que tous les pays – grands ou petits, forts ou faibles, riches ou pauvres – sont des membres égaux de la communauté internationale. Il est nécessaire de respecter leur souveraineté et le droit de choisir leur propre système social et voie de développement. L’ingérence dans leurs affaires intérieures est inacceptable.

Troisièmement, il est nécessaire de rester attaché aux buts et principes de la Charte des Nations Unies. La Chine appelle tous les pays à adhérer à une approche multilatérale, à défendre le système international avec le rôle central de l’ONU. Le document déclare également que la mentalité de guerre froide, l’unilatéralisme, la confrontation des blocs et l’hégémonisme contredisent l’esprit de la Charte des Nations Unies et doivent être rejetés.

Le quatrième principe est de prendre au sérieux les préoccupations légitimes de sécurité de tous les pays. Il est souligné que la sécurité d’un pays ne doit pas être assurée au détriment de la sécurité des autres. Tout pays qui s’efforce d’assurer sa propre sécurité doit tenir compte des préoccupations raisonnables de sécurité des autres pays.

Cinquièmement, il est nécessaire de rester attaché au règlement pacifique des différends entre les pays par le dialogue et les consultations. Comme indiqué, la guerre et les sanctions ne sont pas des solutions fondamentales aux différends. La communauté internationale doit soutenir tous les efforts qui contribuent au règlement pacifique des crises et encourager les parties en conflit à instaurer la confiance, régler les différends et renforcer la sécurité par le dialogue.

Le sixième principe est de maintenir la sécurité dans les directions traditionnelles et non traditionnelles. Il est souligné que dans le monde moderne, les menaces de sécurité traditionnelles et non traditionnelles sont devenues largement interdépendantes. La Chine appelle tous les pays à travailler ensemble pour résoudre les différends régionaux et les problèmes mondiaux tels que le terrorisme, le changement climatique, la cybersécurité et la sécurité biologique.

Il est clair que la Chine, sous la direction de Xi Jinping, propose une communauté de destin partagé pour l’humanité et un ordre international exempt des préjugés (occidentaux) inhérents à l’ordre international existant et plutôt fondé sur un partenariat égal, une nouvelle architecture de sécurité, un développement commun, des échanges constructifs entre les civilisations marquées par le respect à chaque culture et civilisation et le développement vert. Cela résume « la pensée de Xi Jinping », désormais inscrite dans la Constitution chinoise.

Cependant, à la lumière de toutes ces initiatives, nous constatons que le seul objectif des États-Unis est de ne pas perdre sa position de « numéro un mondial » à tous égards, peu importe le coût et par tous les moyens nécessaires. Bien que la Chine soit déjà la première puissance mondiale sur le plan économique, elle demeure la deuxième puissance mondiale à tous autres égards. Logiquement, les États-Unis sont déterminés à maintenir leur hégémonie mondiale en empêchant l’ascension légitime de la Chine vers une superpuissance politique, économique, technologique et militaire mondiale en étroite collaboration avec la Russie. Notons que juste après l’émission d’un mandat d’arrêt contre le Président Russe Vladimir Poutine par la Cour Pénale Internationale et la réaction immédiate du Kremlin dénonçant « l’insignifiance » de la décision, le Président Xi Jinping est en visite d’Etat « d’amitié, de coopération et de paix » du 20 au 22 mars, à l’invitation de son homologue Russe Vladimir Poutine pour « promouvoir la collaboration stratégique et la coopération pratique bilatérale », selon Hua Chunying, porte-parole du Ministère Chinois des Affaires Etrangères.

PORTEE DU TROISIEME MANDAT DU PRESIDENT XI JINPING SUR LES RELATIONS CHINE-RDC EN PARTICULIER

La République Démocratique du Congo (RDC), trop longtemps victime dans ses rapports historiques avec l’Occident fait encore trop confiance à l’Occident et continue de croire que son salut réside dans le « Pax Americana » (période de paix sous la domination étasunienne à tous égards). En effet, les Congolais demeurent trop occidentalisés à tous égards ! L’ascension de la Chine demeure une opportunité que le RDC doit saisir pour s’affranchir de la tutelle occidentale, car il est absolument indisputable que la RDC, bien qu’en restant dans l’orbite de l’Occident et bien qu’étant un pays riche en ressources naturelles et minières, elle demeure pauvre et loin derrière en matière de développement économique, infrastructurel et technologique.

Désormais, pour s’en sortir, le peuple Congolais, faute de puissance militaire, doit s’engager dans la bataille des idées avec l’Occident (je dis bien « avec » et non « contre ») et la gagner pour un Congo meilleur. Et cette victoire logique sera la meilleure des victoires. Face à l’Occident, les Congolais doivent tout simplement et logiquement pousser l’Occident à jeter le regard sur la Chine, un pays qui, il n’y a pas longtemps été sous-développé, mais qui, en un lapse de temps, a changé son destin en comptant sur ses propres efforts et est devenu une superpuissance, susceptible de changer l’ordre mondial (la Chine comme changeur de jeu d’abord puis meneur de jeu). Si la Chine a fait un tel exploit, pourquoi pas la RDC ?              ,

L’ascension de la Chine demeure sans doute l’unité de mesure pour la RDC  dans le cadre de ses relations avec l’Occident sauf si la RDC  choisit de continuer à faire la politique de l’autriche et refuse de voir que ce que la Chine lui propose constitue pour elle une question de vie et de mort en tant qu’Etat.

Et qu’est-ce que la Chine propose à la RDC ? Réponse : Tout ce que l’Occident n’a jamais proposé à la RDC !

Premièrement, la République Démocratique du Congo se trouve dans une situation dans laquelle elle doit relever le défis géopolitique et géostratégique de préserver ses frontières du 30 juin 1960, en tant qu’un Etat indépendant, souverain, uni et indivisible, menacé par une guerre par procuration sans fin lui imposée par les puissances anglo-saxonnes, surtout les Etats-Unis (que le Président Xi Jinping a pointée du doigt dans son discours d’investiture) et la Grande Bretagne, utilisant les régimes Tutsi du Rwanda et de l’Ouganda jouissant des complicités congolaises internes, interposés. De même, les États-Unis ne lâchent pas prise et se servent toujours de la province chinoise de l’Ile de Taïwan pour faire à la Chine ce qu’ils ont fait avec l’Ukraine à la Russie, une guerre interposée. La RDC plus vulnérable que jamais doit se liguer avec la Chine pour faire face à cette résurgence de la mentalité néocoloniale et de la guerre froide qui vient de l’Occident. Dans sa situation actuelle, la RDC ne peut trouver la force morale, le courage et la conviction de poursuivre sa lutte de libération; ainsi que la compréhension sous toutes ses formes, qu’auprès de la Chine – y compris la formation et le soutien logistique militaire, la RDC ayant besoin d’une armée forte et dissuasive, pourquoi pas devenir une puissance nucléaire dissuasive ? Mais face aux pressions occidentales, il faut un gouvernement congolais fort et nationaliste avec des dirigeants sérieux, soutenus par tout le peuple. Il faut renforcer la capacité de l’Etat à assurer la sécurité et la justice, ce qui donne lieu à un contrat social plus fort et plus inclusif, grâce auquel le gouvernement acquiert la légitimité populaire, ce qui contribue à une stabilité accrue (Sipri, 2019). Tout cela en vue du recouvrement de son intégrité territoriale, à l’instar de la Chine qui va réaliser la réunification de tout son territoire. C’est question de temps. Dernièrement, ce sont la Chine et la Russie qui se sont investies au niveau du Conseil de Sécurité de l’ONU pour que l’embargo sur les armes imposé à la RDC soit levé pour lui permettre de defender sa souveraineté et son intégrité territoriale violées (malheureusement depuis cette levée, aucune localité occupée n’a été libérée ! C’est l’ennemi qui continue à s’emparer de nouvelles localités ! Où est le sérieux ?!) ,

Deuxièmement, la Chine n’est pas ici pour recoloniser le Congo. Ce n’est pas de la culture de la Chine de coloniser d’autres peuples. Là où les Occidentaux créent des guerres pour piller les ressources d’autres pays, la Chine propose une coopération gagnant-gagnant mais à chacun selon son apport et sa contribution.

« Quel que soit le niveau de développement atteint par la Chine, elle ne cherchera jamais l’hégémonie ou l’expansion. Une fois au stade de la modernisation avancée, la Chine ne suivra ni l’ancienne voie de la colonisation et du pillage, ni la voie tortueuse empruntée par certains pays pour rechercher l’hégémonie une fois qu’ils étaient devenus plus forts»,  comme le Président Xi Jinping l’a beau martelé.

Preuves : chaque fois que la RDC est en grande difficulté financière, c’est toujours la Chine qui vient à son secours et intervient d’une manière conséquente.

En 1997, il n’y avait que la Chine qui était prête à soutenir inconditionnellement le nouveau régime du Président Laurent Désiré Kabila (immédiatement mis en difficultés dès sa prise de pouvoir); et cela sur base de la solidarité entre les peuples Congolais et Chinois et sur base d’un partenariat ou d’une mentalité gagnant-gagnant. Rappelons aussi qu’en 2008, l’année où les contrats chinois ont finalement été signés, la RDC était au bord de la faillite. Reuters a rapporté que les réserves de change de la RDC, qui s’élevaient à plus de 225 millions de dollars en avril 2008, ont chuté à seulement 36 millions de dollars au début du mois de février 2009. La Banque Mondiale a réagi rapidement et Marie Françoise Marie-Nelly, alors directrice nationale de la Banque Mondiale pour la RDC, a annoncé que la Banque proposait de prêter au pays 100 millions de dollars en fonds d’urgence à partir du début du mois de mars pour l’aider à compenser les effets de la baisse des revenus d’exportation de minerais. La proposition de la Banque Mondiale était intervenue alors que le gouvernement de la RDC accélérait ses efforts pour obtenir 200 millions de dollars supplémentaires de la «facilité contre les chocs exogènes» du FMI alors que le pays attendait un rebond de la demande pour ses exportations de minerais (voir: A.R. Lokongo, Sino-DRC contracts to thwart the return of Western patronage, Pambazuka, 06.03.2009).

Aujourd’hui, les autorités congolaises, faisant preuve d’une mémoire courte, cèdent aux injonctions et au chantage du même FMI et de la même Banque Mondiale pour annuler les contrats chinois d’une manière cavalière ! C’est comme si, comme le dit un proverbe Bongando, « Boombo alanga elye nk’ena losingo », cela veut dire, « l’esclave opte toujours pour la maison où il est exploité le plus sévèrement » ! Sous pression occidentale, les investissements chinois ont été réduits à $6milliards et donc le nombre de projets prévus pour la construction a été lui aussi réduit. Mais la Chine continue à nous construire des infrastructures sous formes de dons comme ce qui sera le plus grand Centre Culturel en Afrique centrale en face du Palais du Peuple, en plus du Bâtiment Administratif déjà occupé dans le même emplacement. A ce jour, le régime de Felix Tshisekedi n’a rien construit comme nouvelles infrastructures (rappelons-nous du procès de 100 jours plus la route Tshilejelu pour ne citer que ces deux cas mafieux !). Nous n’utilisons que le peu d’infrastructures construites sous Kabila par les Chinois dans le cadre des mêmes contrats aujourd’hui mis en question. Cependant, le même régime de Felix Tshisekedi sous le dictat occidental harcèle et fait chantage aux Chinois. Quelle trahison ? Quelle ingratitude ? Quelle humiliation pour les Chinois ? Et pourtant la convention sino-congolaise par laquelle Sicomines, une joint-venture sino-congolaise a été créée prévoit des mécanismes de revisitassions et le règlement des couacs  entre les parties prenantes chinoises et congolaises, mais pas à la place publique quand même ! La compagnie américaine Alpha Mines exploite nos minerais (voir documentaire d’Alain Foka) dans les territoires sous occupation par les agresseurs Tutsi. Pourquoi le régime du Président Felix Tshisekedi ne dénonce-t-il pas cet état de chose à la place publique ?  Si « le sol et le sous-sol appartient à l’Etat Congolais », comme le stipule la Constitution de la République, et bien, Banro, une compagnie étrangère canadienne revend « ses concessions aurifères » au Sud Kivu et ce sont les dignitaires du régime du Président Felix Tshisekedi qui en achètent ! Une compagnie estrangère qui revend aux Congolais leur  propre patrimoine ancestral, c’est du jamais vu et du jamais entendu sauf sous le régime du Président Felix Tshisekedi !

Revenons en 2008. Dans quelle mesure ces montants du FMI et de la Banque Mondiale étaient-ils viables par rapport aux 20 milliards de dollars américains que la Chine proposait à la RDC, un pays post-conflit qui avait et qui a toujours besoin des infrastructures en contrepartie des minerais dont la valeur de remboursement est dictée  par le marché?

Qui pourrait nous expliquer comment le prêt de 100 millions de dollars de la Banque Mondiale et le prêt de 200 millions de dollars du FMI à la RDC n’allaient pas alourdir sa dette ? Pourquoi devrions-nous nous inquiéter que des prêts chinois et non occidentaux ?

Les 100 millions de dollars américains alors proposés à la RDC en 2008 par la Banque Mondiale n’étaient qu’une goutte d’eau dans l’océan compte tenu des énormes défis auxquels la RDC était et reste toujours confrontée. Toute suggestion selon laquelle une telle goutte d’eau dans l’océan était en fait un avant-goût d’un prêt d’un milliard de dollars, à condition que la RDC résilie l’accord avec la Chine, était inacceptable, à l’époque comme aujourd’hui. Le régime du Président Tshisekedi sait mieux que quiconque que toutes les promesses qui lui ont été faites en Occident n’ont pas été tenues.

Joseph Kabila a vécu la même expérience. Réitérons que sous pression occidentale, les investissements chinois ont été réduits à $6milliards en contrepartie de l’effacement de la dette de $14 milliards nous léguée par Mobutu.

Mais,  à  présent, pour nous maintenir dans un cercle vicieux, le FMI et la Banque Mondiale nous ont re-prêtés presque la même somme (la dette de la RDC s’élève aujourd’hui à plus de $10 milliards après seulement quatre ans de pouvoir de Felix Tshisekedi, S’il fait deux mandats, on arrivera à plus de $20 milliards, plus que la dette que Mobutu nous a léguée) et on ne voit pas les travaux effectués avec cet argent au profit du peuple Congolais. C’est parti dans les poches des individus et c’est le peuple Congolais qui portera le pot cassé de cette jouissance !  Du moins avec les contrats chinois, on voit des infrastructures palpables qui commencent à se détériorer et le nouveau régime ne construit ou ne reconstruit rien !

Troisièmement, bien que regorgeant de vastes ressources naturelles et minérales, mais sans ses propres capitaux, technologies, connaissances scientifiques et industries, il est absolument inenvisageable de voir la RDC se tirer de la marginalisation à l’ère de la mondialisation et surtout de son statut programmé de fournisseur de matières premières, ou remonter l’échelle des chaînes de valeur. L’exploitation et l’exportation des minerais et de bois à l’état brut ne profite qu’aux pays voisins pratiquant la razzia au Congo et les puissances anglo-saxonnes qui les soutiennent dans cette entreprise, qu’aux opportunistes locaux au pouvoir et leurs bailleurs de fonds Occidentaux personnels qui gardent la mainmise sur les richesses du Congo.

Et parce que ce statu quo leur profite, ils se battront bec et ongles pour que les choses restent comme elles sont. Ils se contentent de seules paroles en l’air quand il s’agit de la transformation de nos ressources sur place pour créer des emplois et des marchés au profit de notre peuple. Seule la Chine est prête à aider la RDC à apprendre, à se prendre en charge, à sortir des chemins battus, à sortir de sa torpeur pour entrer dans la mondialisation comme un partenaire égal, pris au sérieux, respecté et respectable.

Le Président Xi Jinping vient de s’engager à « continuer à soutenir et à aider les pays en développement dans leur poursuite d’un développement, d’une industrialisation et d’une modernisation plus rapides et à offrir des solutions et une force chinoises pour réduire l’écart Nord-Sud et parvenir à un développement commun ».

Avec ses énormes réserves stratégiques et ses technologies de pointe, la Chine peut aider la RDC à se doter de son propre satellite pour mieux assurer le contrôle de ses frontières poreuses (1.100 km) à partir de l’espace (tous les pays de la région, sauf la RDC, se sont dotés des satellites à cet effet. C’est pourquoi la RDC demeure facilement envahissable et se contente d’externaliser sa sécurité au profit de la Monusco et des pays l’EAC parmi lesquels se trouvent les régimes Tutsi du Rwanda et de l’Ouganda avec des velléités expansionnistes). La Chine peut aider la RDC pour s’industrialiser à court, moyen et long terme, en commençant par la construction des infrastructures de base (routes de desserte agricole, chemins de fer et autoroutes qui relient toutes les provinces), l’électrification de tout le pays, la mécanisation de l’agriculture pour booster l’économie et le développement ruraux ; puis passer simultanément à l’industrie lourde. Pour la première fois depuis l’accession de notre pays à l’indépendance, grâce à l’implantation des compagnies, chinoises au Katanga, on parle déjà de la transformation sur place de notre cobalt en batteries. A nos partenaires occidentaux traditionnels, nous disons : c’est la voie à suivre !       

You may also like

Laissez un commentaire

Quotidien d'Actions pour la Démocratie et le Développement

Editeur - Directeur Général

 +243818135157

 +243999915179

ngoyimarcel@ymail.com

@2022 – All Right Reserved. La Prospérité | Site developpé par wetuKONNECT