Accueil » Leadership national congolais de progrès : Le symbole, l’exemple et les actes interpellent et donnent à penser et à agir

Leadership national congolais de progrès : Le symbole, l’exemple et les actes interpellent et donnent à penser et à agir

Par La Prospérité
0 commentaire

(Nelson Mandela)

  1. La Grandeur dans l’humilité, la modestie et la reconnaissance de Nelson Mandela envers la contribution des Anciens et des Compagnons de lutte pour l’édification d’une nouvelle société ainsi que du sacrifice suprême de nombreux Cadres et Membres de l’ANC qui avaient combattu contre l’Apartheid avant lui

Aux premières élections générales multiraciales organisées du 26 au 29 avril 1994, Nelson Mandela n’avait voté ni à Johannesburg ni à Prétoria, mais au Natal, dans un petit bureau de vote. Pourquoi ? Donnons-lui la parole :

J’ai voté le 27 avril 1994, le premier des quatre jours du scrutin. J’avais décidé de voter au Natal pour montrer aux gens que, dans cette province divisée, aller dans les bureaux de vote ne représentait aucun danger.

J’ai voté au lycée Ohlange à Inanda, un township dans des collines verdoyantes, au nord de Durban, car c’était là que JOHN DUBE, le premier de l’ANC, était enterré. Ce patriote africain avait participé à la fondation de l’organisation (ANC) en 1912, et j’ai déposé mon bulletin dans l’urne près de sa tombe, fermant ainsi le cycle historique car la mission qu’il avait entamée quatre-vingt-deux ans plutôt était sur le point de s’achever.

Debout près de sa tombe, sur une colline au-dessus de la petite école, je ne pensais pas seulement au présent mais au passé. Quand je me suis avancé vers le bureau de vote, j’ai évoqué le souvenir des héros qui étaient tombés afin que je puisse me trouver là, aujourd’hui, ces hommes et ces femmes qui avaient fait le sacrifice suprême pour une cause qui avait finalement triomphé. J’ai pensé à Oliver Tambo et à Cris Hani, au Chef Albert Luthuli et à Bram Fisher. J’ai pensé à nos grands héros africains qui s’étaient sacrifiés pour que des millions de Sud-Africains puissent aller voter aujourd’hui ; j’ai pensé à Josiah Gumede, à Helen Joseph à Yusuf Dadoo, à Moses Kotane.

En ce jour du 27 Avril 1994, je ne suis pas entré seul dans le bureau de vote, tous m’accompagnaient. Quand j’ai déposé mon bulletin de vote dans l’urne, ils m’entouraient tous et ils ont déposé à travers ma main ce bulletin avec moi.

Cfr. : Nelson Mandela, Un long chemin vers la liberté, p. 637-638, Jean Guiloineau (traducteur), ISBN 2253140634, Editeur Le Livre de Poche, 1 décembre 1996.

  • La Grandeur dans son attitude d’un Grand Leader et d’un Homme d’Etat préoccupé avant tout par le triomphe de l’Idéal et de l’Intérêt Général plutôt que par d’autres considérations et contingences (sauts d’humeur, amour propre, égoïsme, conflits personnels, intérêt privé…)

Exemple : Son attitude à l’égard de M. Robert Mangaliso Sobukwe et sa décision consécutive aux massacres de Sharpeville

Qui est Robert Mangaliso Sobukwe ?

1) Etudes et adhésion à l’ANC

M. Robert Mangaliso Sobukwe, né le 05 décembre 1924, a adhéré, en 1948, lors de ses études à l’Université de Fort Harare, à l’organisation de Jeunesse du Congrès National Africain (ANC) et est devenu, en 1949, le Président du Conseil représentatif des étudiants de Fort Hare où il a révélé ses qualités d’orateur.

En 1952, Sobukwe, enseignant au lycée de Standerton, a participé à la campagne de défiance contre le gouvernement sud-africain et la politique d’apartheid. Il était alors secrétaire de l’ANC sur la zone de Standerton.

En 1954, il a été nommé chargé de cours à l’université du Witwatersrand et s’est installé à Johannesburg où il est devenu éditeur de The Africanist, un magazine panafricain.

Partisan d’une option politique radicale et africaniste, il a rejeté le modèle universel et multiracial proposé par l’ANC et a critiqué l’influence des communistes blancs sur le mouvement de libération (ANC).

2) Rupture avec l’ANC et création du PAC

En 1958, il a définitivement rompu avec l’ANC.

En avril 1959, il a fondé, à Johannesburg, le Congrès Panafricain d’Azanie (PAC) dont il est devenu le président et en a fait un rival immédiat de l’ANC. Il a adopté les idéaux panafricanistes exprimés lors de la conférence d’Accra en décembre 1958 et a revendiqué ainsi le droit pour les noirs d’Afrique du Sud de se libérer par eux-mêmes et de se gouverner. Son discours a influencé pendant deux décennies de nombreux jeunes militants noirs ainsi que le mouvement de la Conscience noire (Black Consciousness Movement).

3) Organisation de la Manifestation du 21 mars 1960

Le premier coup d’éclat du PAC a été de devancer l’ANC en relançant l’organisation des campagnes de défiance au gouvernement. Alors que l’ANC annonçait le lancement d’une campagne de défiance à compter du 31 mars 1960, le PAC décida d’organiser, à travers tout le pays, sa propre campagne de défiance 10 jours plus tôt le 21 mars 1960.

Sobukwe appela les Noirs à laisser leurs « passeports intérieurs » (carte d’identité + laisser passer) chez eux ; à défier les lois d’apartheid ; à manifester pacifiquement devant les commissariats de police ; à demander leur abrogation et l’augmentation de la rémunération de base de la journée de travail. Les manifestants furent appelés à se réunir devant les postes de police et à se porter volontaires à l’arrestation pour « non-port du pass ».

Le but était de provoquer les débordements rapides devant les postes de police et l’incapacité de la police de procéder aux arrestations et aux emprisonnements. Il s’agissait aussi pour le PAC de s’imposer face à son rival, l’ANC.

4) Les massacres de Sharpeville

A  Sharpeville, il y eut 3000- 5000 manifestants, pour la plupart les femmes et les enfants. La manifestation pacifique dérapa en massacre. La police tua 69 personnes et en blessa 186.  La plupart des victimes furent atteints de balles dans le dos.

A la suite de ce massacre de Sharpeville, le gouvernement du Parti national afrikaner décréta l’état d’urgence et prononça l’interdiction du PAC et de l’ANC. Sobukwe fut arrêté et condamné à trois ans de prison. Une fois arrivé au bout de sa peine, il ne fut pas relâché et fut envoyé sur l’île de Robben Island, à la suite d’une nouvelle loi autorisant le ministre de la Justice à prolonger la détention des condamnés pour des motifs de sécurité nationale. Cette loi fut surnommée « la clause Sobukwe » car il fut le seul condamné à avoir eu sa détention en prison prolongée sur cette base législative.

En prison, Sobukwe fut mis en isolement. Durant cette période, il poursuivit des études par correspondance et fut diplômé en économie de l’Université de Londres.

En 1969, Sobukwe fut remis en liberté mais fut assigné à semi-résidence pour 5 ans ; toute activité politique lui fut interdite.

En 1974, son assignation fut renouvelée pour 5 ans.

Atteint d’un cancer des poumons, il est mort le 11 mars 1978.

En 2004, Sobukwe a été cité à la 42e place des 100 Greatest South Africans. Le lieu de sa détention, situé face à l’endroit où les chiens de garde de Robben Island dormaient, peut être visité.

5) La décision de Nelson Mandela à la suite des massacres de Sharpeville et de l’interdiction de l’ANC et du PAC

Nelson Mandela ne se focalisa pas sur le fait que Sobukwe avait définitivement quitté l’ANC et avait créé le PAC, un mouvement rival. Il focalisa plutôt son attention sur l’objectif noble et juste de la manifestation, sur la réaction du gouvernement de l’Apartheid de massacrer les femmes et les enfants, décréter l’état de siège et d’interdire l’ANC et le PAC. Il conclut que la non-violence avait démontré ses limites à l’égard de la détermination du gouvernement sud-africain et décida de créer une branche armée à l’ANC, Umkhonto we Sizwe, en 1961, qui mena une campagne de sabotage contre des installations publiques et militaires.

Le 5 août 1962, il fut arrêté par la police sud-africaine, puis condamné à la prison et aux travaux forcés à perpétuité lors du procès de Rivonia. Dès lors, il devient un symbole de la lutte pour l’égalité raciale et bénéficia d’un soutien international croissant.

6) Le « procès de Rivonia » débuta le 9 octobre 1963 devant la Haute Cour de Pretoria

Durant le procès, à l’aide des documents saisis à Rivonia, le procureur détailla les commandes d’armes, les liens entre l’ANC et le Parti communiste et les plans destinés à renverser le gouvernement.

Dans sa déclaration pour sa défense le 20 avril 1964, devant la Cour suprême de l’Afrique du Sud à Pretoria, Nelson Mandela exposa le raisonnement qui l’a fait recourir à la violence comme tactique. Il révéla comment l’ANC avait utilisé des méthodes pacifiques pour résister à l’apartheid pendant des années, jusqu’au massacre de Sharpeville, la déclaration d’état d’urgence et l’interdiction de l’ANC par le gouvernement, qui leur a montré que leur seul choix était de résister à travers des actes de sabotage. Agir autrement aurait été pour eux une capitulation sans condition.

Nelson Mandela expliqua comment ils avaient rédigé le Manifeste du Umkhonto we Sizwe avec l’intention de démontrer l’échec des politiques du Parti national quand l’économie serait menacée par le manque de volonté des étrangers à risquer des investissements dans le pays. Il finit sa déclaration, reproduite intégralement dans le Rand Daily Mail, le grand quotidien progressiste anglophone de Johannesburg, par ces mots :

« Toute ma vie je me suis consacré à la lutte pour le peuple africain. J’ai combattu contre la domination blanche et j’ai combattu contre la domination noire. J’ai chéri l’idéal d’une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivraient ensemble en harmonie et avec les mêmes opportunités. C’est un idéal pour lequel j’espère vivre et agir. Mais, si besoin est, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir. »

Les accusés sont jugés coupables de sédition le 11 juin 1964 et condamnés à la détention à perpétuité le 12 juin,

  • La Grandeur, le dépassement de soi, la sagesse, la justice et l’honnêteté de Nelson Mandela, lors de la victoire finale, envers tous ses Compagnons de lutte et tous ceux qui avaient participé au Combat

À la suite des premières élections générales multiraciales (du 26 au 29 avril 1994), largement remportées par l’ANC (62,6 % des voix), Nelson Mandela fut élu président de la République d’Afrique du Sud et préta serment le 10 mai 1994.

Pour réussir dans la gestion du pays, relever les défis et être à la hauteur des enjeux, ainsi que par justice et honnêteté, Nelson Mandela dépassa toutes les divergences passées qui étaient survenues entre lui et ses Anciens compagnons de lutte de l’ANC, notamment sur le choix de la lutte armée ou la poursuite de la non-violence. Il associa tous ses Anciens Compagnons de lutte à la gestion du pays. Aucun cadre et membre de l’ANC ne fut exclu.

Nelson Mandela associa aussi à la gestion du pays tous ceux qui, dans leurs partis politiques respectifs et organisations sociales, avaient participé au Combat contre l’Apartheid : ce fut le cas du parti communiste, le parti des Métis, les Membres du Parti national qui avaient combattu au sein de leur parti contre l’Apartheid (Frederik Willem de Klerk), le Syndicat (La CONSAWU et la CONSATU)….

Bref : il s’entoura de meilleurs fils de son pays par leur profil, notamment leur contribution au Combat, leur conscience patriotique et démocratique, leur notoriété publique, leurs talents, leurs compétences et leur conscience morale. Il fit appel même à Mangosuthu Buthelezi, fondateur, en 1975, de l’Inkatha Freedom Party (IFP) dans le cadre de la Nation « arc-en-ciel».

Mais,  tous ces nouveaux gestionnaires de l’Etat devaient se soumettre à l’intransigeance du Changement démocratique, de la bonne gouvernance et de la rupture totale d’avec l’ancien système.

08 12 2022

Pour le Leadership National Congolais de Progrès

Dr François Tshipamba Mpuila

GSM +32-469-172-944

You may also like

Laissez un commentaire

Quotidien d'Actions pour la Démocratie et le Développement

Editeur - Directeur Général

 +243818135157

 +243999915179

ngoyimarcel@ymail.com

@2022 – All Right Reserved. La Prospérité | Site developpé par wetuKONNECT