*‘’Publier le document d’appel d’offre de kits électoraux pour nous permettre d’apprécier la conformité des machines reçues par rapport aux spécifications contenues dans le cahier de charge ;Divulguer le nom de l’imprimerie qui a produit les cartes d’électeurs avec les détails de la commande, spécifications de la carte, quantité de la commande, etc. ; Rendre publique la cartographie des centres d’inscription pour les aires opérationnelles 2 et 3 comme ce fut le cas pour l’aire opérationnelle numéro un ; Publier, à ce stade, le nombre provisoire d’enrôlés par circonscription et par province ; Donner le coût global, à ce jour, du processus électoral en cours’’. Telles sont les principales revendications à la base de la marche de l’Opposition projetée ce samedi dans les rues de Kinshasa ainsi que dans les principales villes des Provinces.
A la manœuvre, les Opposants, quatre au total, sans oublier tant d’autres qui se sont joints à eux, pour réclamer, en outre, la recomposition de la CENI, la recomposition de la Cour Constitutionnelle et, surtout, la transparence et l’exigence de la réunion des conditions pour la tenue des élections apaisées, justes et démocratiques.
Matthieu Kalele ka-Bila, Professeur de son état et, en même temps, nouveau Coordonnateur désigné par Martin Fayulu à la tête de la Plateforme Lamuka, y est revenu abondamment ce mardi 9 mai 2023 à Faden House, à la Gombe, lors d’un point de presse qu’il a personnellement animé, pour la première fois, depuis son entrée en fonction.
Il en a profité, non seulement décliner son plan d’action pour les six prochains dans le cadre de sa Coordination de Lamuka mais, également, pour lancer un appel à la mobilisation générale en vue de la réussite totale de cette marche du 13 mai 2023.
Selon lui, en effet, toutes les Kinoises et tous les Kinois, conscients de leurs responsabilités face à leur propre destin, devraient, en principe, descendre massivement dans les différents itinéraires de la grande marche prévue pour ce samedi 13 mai 2023 à Kinshasa, pour réclamer leurs droits.
Il sera question, à l’en croire, de dénoncer, entre autres, la montée généralisée de l’insécurité qui prévaut sur toute l’étendue du territoire national, la dégradation à grande échelle de la vie sociale du congolais, ainsi que la préparation et l’organisation de la fraude et la corruption à tous les niveaux de l’administration.
LPM
Lamuka
LE COORDONNATEUR
CONFERENCE DE PRESSE
Avant toute chose, je vous prie de vous lever pour observer une minute de silence en mémoire de nos frères et sœurs morts à KALEHE, victimes des inondations, et aussi en mémoire de nos frères et sœurs tués dans le NORD-KIVU, ITURI, GRAND KATANGA, GRAND BANDUNDU et à l’Est de KINSHASA.
Je vous ai convié à cette conférence de presse pour décliner la vision de ma coordination pour les six mois à venir.
Rachel Albert KISONGA MAZAKALA, dans son livre intitulé : ‘’l’idéologie de Lumumba’’, (Edition l’Harmattan) dit :
«La RD Congo, pays de tous les espoirs à l’indépendance en 1980, ne cesse d’être, depuis lors, le grand malade du continent noir. Certes, les problèmes de mauvaise gouvernance sont communs à tous les pays africains, mais en RD Congo, ils prennent une dimension particulière ?
Engluée dans une corruption sans pareille, la gestion des dirigeants congolais depuis l’indépendance a engendré une misère sociale telle que les valeurs se sont effondrées. La conscience citoyenne s’est délitée au point que voler n’est plus perçu comme un acte répréhensible. Dirigeants de l’Etat, de la magistrature, de l’armée, de la police et même de l’église sont tous concernés ».
On ne saurait mieux résumer la situation actuelle de la RD Congo.
Dans sa lettre testament adressée à son épouse, quelques jours avant son assassinat, Patrice-Emery LUMUMBA affirmait ce qui suit :
«Je sais et je sens au fond de moi-même que tôt ou tard mon peuple se débarrassera de tous ses ennemis intérieurs et extérieurs, qu’il se lèvera comme un seul homme pour dire non au capitalisme dégradant et honteux, et pour reprendre sa dignité sous un soleil pur ».
Aujourd’hui, nous sommes loin du rêve de Patrice Emery Lumumba.
Nous sommes en 2023, année électorale, nous devons absolument avoir des élections transparentes, impartiales et apaisées dans le délai constitutionnel.
Cependant, nous sommes en droit de nous poser la question de savoir ; quelle est la finalité des élections ? La réponse à cette question sera à la base de mon action.
En effet, nous pensons que les élections ont pour but, à savoir, mettre en place les institutions politiques et leurs animateurs choisis librement par le peuple, conformément au principe de la vérité des urnes.
Depuis notre accession à l’indépendance, notre pays fait du surface en matière de développement parce que les différents leaderships qui se sont succédé à la tête de notre pays, se sont révélés non seulement faibles, mais aussi et surtout illégitimes et corrompus.
Tout au long de ma coordination, je veux me battre pour que les élections soient réellement crédibles.
Comme vous devez le savoir, la Coordination des Opérations Electorales de LAMUKA, COEL en sigle, suit de près l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs. A cet effet, elle a réalisé quatre points de presse où elle a dénoncé les irrégularités ainsi que l’intention manifeste de la CENI de pouvoir organiser le chaos dans la république dû à un conflit post-électoral sans précédent. Nous demandons à la CENI de la transparence et ainsi, nous lui exigeons ce qui suit :
- Publier le document d’appel d’offre de kits électoraux pour nous permettre d’apprécier la conformité des machines reçues par rapport aux spécifications contenues dans le cahier de charge ;
- Divulguer le nom de l’imprimerie qui a produit les cartes d’électeurs avec les détails de la commande, spécifications de la carte, quantité de la commande, etc. ;
- Rendre publique la cartographie des centres d’inscription pour les aires opérationnelles 2 et 3 comme ce fut le cas pour l’aire opérationnelle numéro un ;
- Publier, à ce stade, le nombre provisoire d’enrôlés par circonscription et par province ;
- Donner le coût global, à ce jour, du processus électoral en cours.
Nous avons, donc, dit NON à l’opération « portes ouvertes » de la CENI pour lui faire comprendre que nous ne sommes pas pour les accompagner à opérer une nouvelle fraude électorale dans notre pays.
C’est pourquoi, j’invite toutes les Kinoises et tous les Kinois à descendre massivement dans les différents itinéraires de la marche du samedi 13 mai 2023 pour dénoncer :
- La montée généralisée de l’insécurité sur l’ensemble du territoire national ;
- La dégradation généralisée de la vie sociale ;
- La préparation et l’organisation de la fraude par le pouvoir en place.
Nous devons absolument barrer la route à cette pratique anticonstitutionnelle qui veut que le pays organise les élections pour les élections et non pour le conduire vers un réel développement.
Je vous remercie.
Matthieu Kalele ka-Bila
Professeur Emérite