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RDC – Elections 2023 : Pourquoi je serais candidat à la présidence ?

Par La Prospérité
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(Tribune Jo M. Sekimonyo)

Il est indiqué dans ma requête que « Le requérant, en tant que citoyen congolais nourrissant des ambitions politiques estime que les sommes exorbitantes exigées pour les présidentielles et les législatives ainsi que le système de seuil ne lui permettent pas d’exprimer ses ambitions qui, du reste, sont légitimes. »

La cour constitutionnelle a jugé que ce n’était pas suffisant car je n’ai pas déclaré que je serai candidat à la présidence en 2023 et n’ai pas prouvé que j’étais pauvre. De plus, je n’ai pas révélé mon plan de prendre le contrôle du parlement avec une association de partis politiques et de candidats indépendants qui ont embrassé l’idéologie libérale.

Fait troublant, la cour a déclaré que la démocratie est une question de parti politique et que, d’une manière ou d’une autre, laisser entrer un candidat indépendant était une forme d’aubaine pour les esprits perdus. Et donc, les indépendants qui ne peuvent pas a eu seul réunir 1% de voix de suffrages exprimés sur le plan national ne devraient pas se plaindre. De plus, pour la cour, un parti incapable financièrement devrait rejoindre des partis politiques ou des plates-formes financièrement plus solides, même s’ils ne partagent pas les mêmes valeurs ou n’ont pas les mêmes lignes idéologiques.

Au final, la Cour constitutionnelle a déclaré ma requête recevable mais non fondée car j’ai plaidé pour tous les congolais et râlé pour une loi électorale plus inclusive en proposant comme alternative que la notion de caution à verser soit remplacée par un certain nombre de pétitions qu’un candidat devrait réunir, j’étais soit vague, soit disons que je n’en ai pas fait ou démontré que c’est une vendetta personnelle.

D’une part, ma conviction de lutter pour rendre la démocratie inclusive en RDC m’oblige à faire rédiger par mon équipe d’avocats une requête en interprétation qui serait présentée à la Cour constitutionnelle cette semaine.

D’un autre côté, je suis obligé de révéler à tout le monde que je serai candidat à la présidence lors du cycle électoral de 2023.

Là encore, même un bébé, un guignol ou un voleur avec 80 000 dollars cachés dans une tombe peut oser dire qu’il se présenterait à la présidence. Ceci par le fait que d’une par les médias congolais ont fait de la démocratie une moquerie et le système de sélection a fait des élections une bataille pour la survie financière au lieu d’un choc des idéologies.

Et donc, je dois aux Congolais de dévoiler mon menu pour qu’il devienne un objet d’examen qui devrait donner le ton à tous les autres.

Casting et scénario troublants

Il n’est pas surprenant que tous ceux qui sont sortis jusqu’à présent pour dire qu’ils ont l’intention de se présenter à la présidence ne se préoccupent que de l’arbitre et du calendrier. Ils se soucient moins des règles du jeu qui ont rendu la démocratie congolaise plus exclusive que jamais.

Déjà la plupart sinon tous ont une source douteuse de leur richesse. L’un se bat même pour ne pas être envoyé en prison pour avoir détourné une part inimaginable des deniers publics. Nous ne pouvons pas non plus ignorer le fait qu’ils ont participé à la gestion de cette nation. Ils ont donc contribué au problème. Là encore, au-delà du slogan, ils ne prennent même pas la peine de présenter des solutions claires, ou un menu adéquat. De plus, il n’y a pas de différence entre eux car ce sont tous des Congolais idéologiquement conservateurs.

Quant au Dr Mukwege, un esprit sain d’esprit devrait être figé à pourquoi ?

La scène plantée par la CENI et le casting de la classe politique actuelle sont moins vénéneux que le scénario que l’Eglise catholique et autres âmes désorientées tiennent à imposer.

Au-delà du ressentiment que j’ai contre cette institution qui y a toujours été instrumentalisée pour tous les maux depuis la colonisation, mais aussi pour avoir refusé de se joindre à mon combat pour rendre la démocratie en RDC plus inclusive et ce cycle d’élections pertinent pour les Congolais, il y a leur lutte arrogante pour avoir des élections libres, pacifiques et crédibles sans rapport avec la réalité sociale et économique des Congolais.

Repenser nous et notre monde

Les Congolais ont toujours associé le discours de Lumumba ainsi que son assassinat avec de la politique au lieu d’une économie politique. Je perçois le discours de notre héro national comme un appel aux Congolais à tirer leurs propres conclusions sur eux-mêmes et sur leur monde. Et pendant plus de 60 ans, nous l’avons laissé tomber.

Non seulement que l’élite, les conservateurs, continue à étendre les conclusions héritées de la colonisation mais aussi continue à en adopter de nouvelles des autres à notre sujet sans scepticisme ni pessimisme.

Même si le défi congolais est fondamentalement de politique économique avec des symptômes atroces, il y a des éléments clés à prendre en compte sur lesquels il est ancré. C’est ainsi que mon menu qui reflète les vues libérales congolaises appelle à redéfinir :

1. Qu’est-ce qu’être congolais ?

La nationalité congolaise devrait par naissance, jus soli, plutôt que par appartenance ethnique, jus sanguinis, qui entrave notre développement économique et donne des excuses aux nains émotionnels pour nous entraîner dans des conflits tribaux.

2. Que vaut un Congolais ?

Soutenabilité – Fixer le salaire minimum à 1 $/h.

Prospérité – Accès à l’éducation qui veut dire matériels pédagogiques, non les bâtiments – Utiliser l’armée comme moyen d’offrir aux Congolais l’accès à des moyens de qualité de participation aux dialogues ou entreprises modernes pendant ou après servis la nation pendant une durée bien déterminée.

Dignité – Garantir une pension minimum à la retraite pour tous.

3. Quel est notre pacte national

La coexistence en tant qu’individus au lieu de la cohésion tribale et culturelle sur laquelle le tribalisme est ancré dans la constitution.

Non seulement que les chefferies doivent être éliminées dans la nomenclature de l’état, il est important de retracer les territoires et les provinces et de déplacer leurs centres pour créer une zone économique durable qui finirait par brouiller les instincts tribaux.

4. Quel est le rôle de l’État

Aujourd’hui, l’Etat se permet de vendre les blocs pétroliers, patrimoine commun, sans consulter la population. Cela signifie que l’État a trop de pouvoir et de liberté qu’il faut limiter.

Le système semi-présidentiel nous dérange aussi. L’institution du Premier ministre brouille la ligne de démarcation entre le législatif et l’exécutif. Nous avons besoin du système présidentiel pour fermer la porte tournante entre l’exécutif et le législatif.

Il est nécessaire de réviser les codes miniers pour dépouiller le pouvoir central de ces revenus de ce secteur et les rediriger vers les citoyens congolais qui y travaillent et vers les zones minées pour une taxe de vente.

L’Etat devra se contenter de l’impôt sur les salaires enfin pour en faire l’esclave de ce dernier et non l’inverse. Cela va de pair avec la réduction de la fonction publique et l’élimination du rôle et de l’influence de l’Église dans les affaires de l’État.

5. Quelle est l’orientation de l’économie politique nationale

Le virage idéologique consiste, au lieu d’essayer de rendre gratuit l’accès à des services sociaux de qualité comme les soins de santé, mais plutôt aux citoyens d’être capable de soi-même de s’offrir ce luxe, au lieu d’essayer de nourrir tout le monde à créer un écosystème dans lequel les citoyens sont capables de se nourrir, ce qu’ils veulent, en s’appuyant sur deux piliers : la discrimination positive au profit des citoyens congolais, au lieu de recherche de sauveurs blancs, et une politique budgétaire expansionniste, une politique budgétaire déficitaire pour soutenir l’économie, pour dire la créativité et l’entreprenariat, au lieu de mesures d’austérité.

Ceci est boosté par le concept « d’échelle » pour désenclaver les ambitions des congolais. Il s’agit de revitaliser la poste nationale enfin d’élargir la portée du marché des commerçants, entrepreneurs et industriels congolais.

Et puis celui de « toile d’araignée » pour désenclaver le vaste territoire. Celui-ci veut faire des chemins de fer une priorité au lieu des rêves des autoroutes. Plus important encore, la construction du chemin de fer commence à partir de chaque territoire, ce qui nécessite de développer une expertise et une main-d’œuvre locales.

L’échelle et la toile d’araignée sont aussi importantes que d’enseigner aux Congolais à s’endetter au lieu d’épargner, de créer un écosystème dans lequel ils peuvent s’endetter, puis de leur apprendre à utiliser judicieusement la dette pour s’endetter davantage comme dans le monde moderne.

Quels sont les ingrédients clés pour « congoliser » notre système financier ? Néobanques.

Où trouver l’argent ?

La Belgique et les USA nous doivent beaucoup d’argent.

Pour la petite histoire, la Belgique avait contracté en 1955 une dette de 120 millions auprès de la Banque mondiale pour sa colonie, mais avait utilisé le fonds pour aider l’économie belge. En partie, Lumumba a été assassiné pour avoir refusé de payer la dette, et Mobutu a reçu un coup de pouce pour avoir accepté de payer la dette. Après tout, on peut dire que 120 millions de dollars valent 100 milliards de dollars aujourd’hui. Comment la Belgique pourrait-elle nous payer ? contracté une nouvelle dette auprès de leur ancien complice la Banque mondiale ou nous transférer une partie de la dette américaine que détient le royaume.

D’autre part, il faut faire chanter le « changement climatique global » pour financer la transformation de notre développement en modernisant le système éducatif et en finançant des parcs d’innovation.

Il y a aussi ma propre initiative d’allègement de la dette HIC (pays très endettés comme les États-Unis, la Chine, la France).

Plus important encore, les grandes économies sont aussi les nations les plus endettées. Donc, nous devrions tricher comme eux.

L’audace de viser grand

Un prédateur a des préférences. Les loups sont les principaux prédateurs des rongeurs. La proie vient de l’indifférence prospective. Les insectes nuisibles sont la proie de toutes sortes de petits oiseaux. En ce qui concerne les humains, les rôles de proie et de prédateur sont fluides. Mais nous sommes tous la proie du sophisme du provincialisme, portant implicitement des jugements basés sur la familiarité avec ce à quoi nous sommes habitués dans notre groupe.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi, les Congolais avaient espéré qu’il limiterait l’énorme influence des Mobutistes et des Kabilistes dans le pays et qu’il aurait été le remède au niveau de vie misérable des Congolais en RDC. Quatre ans plus tard, nous avons été amèrement déçus qu’il n’ait pas réussi à mettre la nation sur des bons rails, sauf qu’il semblait avoir aggravé les problèmes de sécurité et économiques.

Encore une fois, je me répète, cela a plus à voir avec la façon dont il est idéologiquement prêt à voir la RDC, les Congolais, et comment s’y prendre pour briser l’horrible cycle de l’échec du lancement. C’est un conservateur tout comme Fayulu, Matata, Katumbi ou Mukwege.

D’autre part, les Congolais de l’intérieur et de l’extérieur du pays seront eux-mêmes coupables dans les futurs cycles électoraux de maintenir la conclusion héritée de la colonisation pour ce qu’ils sont, leur valeur, leur pacte, le rôle de l’État, et surtout leur feuille de route pour la prospérité.

Les Congolais doivent se donner pour objectif de coloniser économiquement le monde. Nous avons le potentiel pour le faire et nous l’avons déjà fait d’une manière ou d’une autre culturellement.

Mais cela ne peut se faire avant de coloniser économiquement, socialement et culturellement l’Afrique centrale car tous nos voisins sont tous primitifs et continuent d’entraîner la RDC dans leur politique économique médiévale qui contribue largement à freiner notre développement social et notre modernisation économique.

Il y a à digérer mon menu comme un premier pas dans la bonne direction, pour les générations à venir.

Jo M. Sekimonyo

Auteur, théoricien, militant des droits de l’homme et économiste politique

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