Lus pour vous par le journaliste James Mpunga Yende
*Ecrire, c’est le rêve qu’il a caressait depuis sa tendre enfance. Valérien Mulangu Tshishi vit actuellement en France, plus précisément à Paris où il est éducateur spécialisé. Au pays de Molière, ce jeune congolais qui célèbre son jubilé d’or l’an prochain, a déjà publié « Histoires étonnantes du Congo » et « Le village qui n’existait pas ». Va bientôt paraitre, toujours sous la plume de cet écrivain pétri de talents, l’œuvre littéraire « Le bourreau des femmes seules ». « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années », écrivait Corneille. Fils d’un père professeur d’université et d’une mère commerçante, Valérien Mulangu Tshishi a passé une bonne partie de son enfance et de son adolescence en Belgique. Il est enseignant de formation. Quand il revint dans son pays natal, ce jeune homme avait décroché son diplôme de licence en communications sociales à l’Université Catholique du Congo (UCC). Il est marié et père de famille. Que nous propose-t-il dans ses publications ?
« Histoires étonnantes du Congo »
«Cinq histoires passionnantes qui racontent, dans un premier temps, comment un fantôme hante un établissement scolaire dans lequel des jeunes élèves se préparent au bac. Mais pourquoi donc ce spectre se manifeste-t-il principalement auprès de Kamu ? Le récit suivant évoque la jalousie de Tshitembu qui est prêt à tout pour percer le secret d’Ilunga, le maître chasseur qui s’apprête, entre autre, à prendre la belle Muenya comme troisième épouse alors que le jaloux la convoite éperdument. Kanku et Mbuyi sont des jumeaux qui s’entendent à merveille et qui vivent au rythme de la jeunesse kinoise. Le premier se soucie particulièrement de son inscription à l’université, tandis que l’autre tient absolument à regagner l’Europe. Quel avenir sera réservé aux deux frères ? L’histoire de la vieille Bibi décrit comment cette naïve septuagénaire se laisse embobiner par un infâme escroc. Pour finir, c’est une lutte entre cet étrange animal qu’est l’okapi contre le régime totalitaire du tyran rhinocéros. Les animaux de la forêt et de la savane ont désormais soif de liberté. » Ce survol rapide est à retrouver à la quatrième de couverture.
Dans ce tout premier ouvrage de sa carrière d’écrivain paru aux Editions Edilivre, Valérien Mulangu Tshishi voudrait faire un clin d’œil à tous les Congolais et à tous les autres passionnés d’histoires stupéfiantes. « A mes chers parents, à mes frères et sœurs, A tous ceux qui souffrent à l’Est de la RD Congo, A nos regrettés disparus, Au nom de tous ceux qui m’ont croisé sur leur chemin, Je dédie cet ouvrage. », lance-t-il, la main sur le cœur. Cet auteur est le cinquième d’une famille de 8 enfants. Avec ses 166 pages, le livre « Histoires étonnantes du Congo » se scinde, en effet, en cinq parties : Le fantôme de l’école Mboloko ; Le maître chasseur ; Kanku et Mbuyi ; La vieille dame et l’escroc ; L’Okapi qui renversa le rhinocéros. Cette belle plume nous fait voyager au cœur du continent noir.
A seulement 14,50 euros, tout lecteur peut se procurer ce magnifique ouvrage (www.edilivre.com). La suite est tout aussi passionnante.
« Le village qui n’existait pas »
Bobo Malaka est l’acteur ou personnage principal de ce roman. Il était porté disparu pendant deux semaines. Mais où était-il ? « C’était la semaine dernière dans un bar que je fréquente régulièrement, quand tout a commencé. Après avoir bu quelques bières je comptais rentrer chez moi. J’allais au préalable vider ma vessie mais malheureusement les toilettes étaient occupées. Etant pressé, c’est dehors que je dus me soulager. », racontait Bobo à son épouse Nancy ainsi qu’aux curieux ayant pris d’assaut son domicile.
Et de poursuivre : « Il faisait très sombre, j’essayais de retourner vers le bar et j’ai alors buté sur une pierre. Ma chute me fit basculer quelques mètres en contrebas d’un ravin. […] Mes chers amis, paraît-il, je m’endormis un long moment. C’est ce que me révélaient les personnes qui m’ont recueillie là où je me trouvais à présent. – Où suis-je ? demandais-je. – Vous êtes en lieux sûrs, restez calme ! me répondait-on. – Oui, mais nous sommes où ? Vous êtes chez nous à KIMIA, nous vous avons trouvé dans mon jardin et je pense que vous avez été frappé par la foudre. L’homme qui répondait à mes questions semblait être un notable, il était entouré d’une dizaines d’hommes et de femmes qui étaient vêtus de façon très rudimentaire. – Mais je ne connais aucun village du nom de KIMIA !!! leur répondais-je. – Mais pourtant vous y êtes ! » Et la suite de l’histoire est attrayante et passionnante.
Bobo Malaka cherchait même à téléphoner son épouse Nancy. Et il tentait en vain de situer KIMIA sur la carte du Congo, de Kinshasa. Mais ces villageois ne le comprenaient pas. « KIMIA n’est pas de votre monde ». Cette réponse troubla Bobo qui prit son interlocuteur pour un malade mental ou une sorte de gourou qui s’était isolé avec ses adeptes comme dans l’histoire du révérend Jim Jones aux USA dans les années soixante-dix. A la page 14 de l’ouvrage, Valérien Mulangu écrit : « Ce dernier [Jim Jones] avait créé un village qu’il baptisa JONESTOWN. Il y avait fait mourir pratiquement toute sa communauté à l’aide de cyanure et s’était lui-même suicidé avec une balle dans la tête, à ce qui paraît. Encore une histoire de fou illuminé ! J’espérais ne pas finir comme ces malheureux. – Nous sommes dans un monde parallèle, poursuivait-il. » Cette expression « monde parallèle » rappelle à beaucoup d’entre nous la célèbre fiction japonaise X-OR.
KIMIA était habité par environ quatre cents villageois. Voici comment Bobo Malaka décrit quelques individus des plus normaux dont il fit connaissance : « En les observant, je remarquai le caractère belliqueux de LOWA, l’orgueil et la vantardise de LUKUSA ; que MUSAFIRI aimait beaucoup la boisson et l’ambiance, que SAMBY parlait trop ; PILO était trop simpliste mais bon intello ; et que BIA était trop respectueux et bon économe. J’appris qu’il marchandait bien ses trocs. A KIMIA, ce système dans lequel les marchandises s’échangeaient contre d’autres marchandises, et non contre la monnaie, était de mise. Il y avait aussi MYMY, la plus jolie du village que tout le monde convoitait. » Cette dernière nous fait penser à une certaine Mymy Mulangu, également ravissante, serviable et sympa.
A la quatrième de couverture, il est écrit, noir sur blanc, que Bobo semblait complètement désemparé, car personne ne le croyait pratiquement. Il était pourtant certain de n’avoir pas rêvé. « Ce village n’existait pas ! » lui disait-on. Lui qui prétendait avoir séjourné dans un village appelé Kimia et y avoir été hébergé par des gens aussi sympathiques que serviables et qui ne manquaient de rien. Cependant, une terrible malédiction frappait ces villageois depuis des décennies. Les habitants de cette contrée paradisiaque attendaient une sorte de messie pour s’en défaire.
Avec ses 208 pages, « Le village qui n’existait pas » est presque impossible à raconter intégralement dans les colonnes d’un journal. La seule et unique façon de goûter aux délices de cette histoire jusqu’au bout c’est de s’en procurer auprès des libraires ou sur commande (17,50 euros). Ces deux chefs-d’œuvre méritent d’être lus et relus (www.edilivre.com).
James Mpunga Yende