La présidente de la Chambre des Représentants du Congrès des Etats-Unis, Nancy Pelosi, vient d’effectuer une visite sans effets à Taiwan, telle une kamikaze téméraire qui se sacrifie pour une cause, souvent perdue d’avance. Comme l’a dit l’éminent historien singapourien Wang Gungwu, «la visite de Pelosi à Taïwan était inutile et n’a atteint aucun objectif stratégique», sauf des provocations et des propos incendiaires lancés à l’encontre de Beijing, au nom de la soit disant promotion de la démocratie.
A cet égard, Madame la présidente de la Chambre des Représentants n’est pas différente des émeutiers pro-Trump qui ont envahi le Congrès des États-Unis d’Amérique. Ce seul drame qui a secoué le Capitole, à Washington, et qui lui aussi hantera l’Amérique pour les années à venir démontre fort bien que les Etats-Unis ne peuvent pas servir de référence morale et n’ont aucune leçon à nous donner en démocratie.
Nancy Pelosi n’en est pas à son premier coup d’essai. Déjà les autorités chinoises l’ont chassée de la Place Tiananmen à Beijing il y a 31 ans. Les peuples du monde connaissent Tiananmen comme un lieu symbolique, où la création de la République Populaire de Chine a été proclamée au monde par le Président Mao Zedong en 1949. Après la fondation de la République Populaire de Chine, un petit groupe de politiciens de l’extrême droite issus du regroupement politique dénommé Kuomintang, en perte de vitesse, s’est retiré sur l’ile chinoise de Taiwan dont la capitale est Taipei.
La Place Tiananmen n’est donc pas n’importe quelle place où l’on peut se permettre d’aller concocter des révolutions de couleur et faire passer «la démocratie à l’américaine» comme une panacée pour tous les pays du monde. Depuis son refoulement à vie de la Chine, Nancy Pelosi, utilisant sa position, est devenue la principale vectrice de la rhétorique, des sentiments ainsi que des politiques anti-chinoises dangereuses, non seulement en Amérique mais aussi dans le monde. Elle a construit sa carrière politique autour de sa responsabilisation personnelle de la Chine «pour les violations des droits de l’homme et les pratiques économiques prédatrices»; nonobstant le fait que les Etats-Unis ont l’habitude de soutenir des régimes tyranniques à travers le monde et que les États-Unis font montre d’une mentalité antérieure à la guerre froide dans un environnement postérieur à la guerre froide.
Alors qu’elle s’approche de l’âge de la retraite, ce que Nancy Pelosi voulait, c’était de terminer sa carrière sur la scène mondiale avec un voyage à Taïwan, «que la Maison Blanche le veuille ou non». Elle est arrivée à Taïwan mardi soir lors d’un voyage qui, selon elle, montre un engagement américain inébranlable envers «l’île autonome» revendiquée par la Chine, mais la Chine a condamné la visite américaine au plus haut niveau en 25 ans comme une menace pour la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan.
En effet, comme l’atteste la déclaration du Ministère des Affaires Etrangères de la République Populaire de Chine du 2 aout 2022, cela a violé gravement le principe d’une seule Chine et les dispositions des trois communiqués conjoints sino-américains, impacté gravement le fondement politique des relations sino-américaines, violé gravement la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine, saboté gravement la paix et la stabilité dans le détroit de Taiwan et envoyé un grave signal erroné aux forces sécessionnistes visant l’« indépendance de Taiwan ». La Chine y exprime sa ferme opposition et sa condamnation sévère. Elle a fait des représentations solennelles et adressé sa forte protestation auprès des États-Unis.
L’idée répandue en Occident selon laquelle la Chine revendique l’île de Taiwan est absolument absurde, grotesque, ridicule; et pour ne pas dire, déraisonnable. En effet, comme le réitère la déclaration du Ministère des Affaires Etrangères de la République Populaire de Chine du 2 aout 2022, Il n’existe qu’une seule Chine dans le monde, Taiwan fait partie intégrante du territoire chinois et le gouvernement de la République Populaire de Chine est l’unique gouvernement légal représentant toute la Chine.
Cela est explicitement consacré par la résolution 2758 de l’Assemblée générale des Nations Unies en 1971. Depuis la fondation de la République Populaire de Chine en 1949, 181 pays ont établi des relations diplomatiques avec la Chine sur la base du principe d’une seule Chine. Le principe d’une seule Chine est un consensus universel de la communauté internationale et une norme fondamentale régissant les relations internationales.
En outre, Nancy Pelosi, troisième plus haut responsable Américain, n’est pas sans le savoir qu’en 1979, les États-Unis ont, dans le Communiqué conjoint sino-américain sur l’établissement des relations diplomatiques, confirmé clairement l’engagement : « Les États-Unis d’Amérique reconnaissent le gouvernement de la République Populaire de Chine comme l’unique gouvernement légal de la Chine. Dans ce contexte, le peuple des États-Unis maintiendra des relations culturelles, commerciales et d’autres relations non officielles avec la population de Taiwan».
Le Congrès américain est une partie du gouvernement des États-Unis, et il doit naturellement observer scrupuleusement la politique d’une seule Chine du gouvernement américain et s’abstenir de tout échange officiel avec la région de Taiwan de la Chine. La Chine s’oppose depuis toujours à ce que les membres du Congrès américain se rendent en visite à Taiwan.
L’exécutif des Etats-Unis a la responsabilité d’empêcher ces visites. La Présidente Nancy Pelosi est une dirigeante en exercice du Congrès américain. Sa visite à Taiwan et toute activité qu’elle y mène, sous quelque forme et pour quelque raison que ce soit, constituent une provocation politique majeure pour rehausser les échanges officiels entre les États-Unis et Taiwan. La Chine ne l’accepte jamais. Le peuple chinois le rejette absolument. La condamnation de la visite de Madame Pelosi à Taiwan par le Secrétaire Général de l’ONU, par le Parlement Sud-Africain, entre autres, démontre que les peuples du monde le rejettent aussi absolument.
L’émergence de la Chine n’arrange pas les Etats-Unis dont la domination du monde connait actuellement de fortes pressions. L’expansion de l’Otan, l’armement massif, y compris biologique et nucléaire de l’Ukraine aux portes de la Russie même et de Taiwan démontre que les Etats-Unis veulent reprendre du poil de la bête, déclenchant ainsi une nouvelle guerre froide à fois commerciale et militaire contre la Chine et la Russie sur qui ils peuvent sauter à partir, soit de Taiwan, ou soit de l’Ukraine, respectivement. Une nouvelle guerre froide, voilà ce qui constitue le leitmotiv de la visite de Nancy Pelosi.
Quoiqu’il en soit, la position du gouvernement et du peuple chinois sur la question de Taiwan est constante. Défendre résolument la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays est une volonté ferme des plus de 1,4 milliard de Chinois. Réaliser la réunification complète de la patrie est l’aspiration commune et une responsabilité sacrée de toutes les Chinoises et de tous les Chinois. La volonté du peuple est inviolable, et la tendance générale est irrésistible. Aucun pays, aucune force ni aucun individu ne doit mal estimer la détermination résolue, la ferme volonté et la forte capacité du gouvernement et du peuple chinois pour défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays, et réaliser la réunification de la patrie et le renouveau de la nation. En réponse à la visite de la Présidente de la Chambre des représentants américaine, la Chine prendra absolument toutes les mesures nécessaires pour défendre fermement la souveraineté et l’intégrité territoriale. Toutes les conséquences qui en découlent doivent absolument être assumées par la partie américaine et les forces sécessionnistes visant l’« indépendance de Taiwan».
D’ailleurs, le sénateur démocrate Jon Tester a déclaré à propos de la visite de Pelosi: «Tout le temps que j’ai grandi, j’ai entendu parler de Taïwan… et du fait qu’il s’agissait d’alliés, ce pays était un allié des États-Unis et continue de l’être », a déclaré Tester. « Mais écoutez, vous avez affaire à une superpuissance en Chine qui pourrait potentiellement faire des choses provocatrices. Et puis nous devrons réagir. Donc, cela a un potentiel d’escalade.» En effet, les plus grands exercices militaires chinois dans le détroit de Taiwan ont déjà commencé.
Et nous peuple Congolais dans tout ça? Et bien, nous devons établir un parallèle entre ce qui se passe chez nous en RDC et ce qui pourrait se passer à Taiwan. Plus l’occupation de Bunangana et une partie de Rutsuru perdure, plus elles deviendront des zones tampons difficiles à récupérer des mains des régimes Tutsi du Rwanda et de l’Ouganda, armés jusqu’aux dents par les Etats-Unis et la Grande Bretagne, comme ils le font avec l’Ukraine et le Taiwan.
Et demain, on va écrire que le Congo revendique Bunagana et Rutsuru qui sont parties intégrantes de la RDC. Et maintenant, le message est clair. Récemment au Conseil de Sécurité, les Etats-Unis et la Grande Bretagne se sont opposés à la levée de l’embargo sur les armes imposé à la RDC qui actuellement doit se défendre contre la guerre d’agression et de rapine qu’elle subit de la part de ses voisins du Rwanda et de l’Ouganda.
Pendant ce temps, ces derniers sont armés jusqu’aux dents par les mêmes Etats-Unis et Grande Bretagne (leur transférant les armes qui ont été utilisées en Afghanistan?).
Comme le peuple Chinois qui doit nécessairement nous inspirer, nous devons aussi défendre résolument la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC notre pays et seul patrimoine et que cela constitue une volonté ferme des plus de 107 millions de Congolais, pas seulement nous Congolais de l’Est. C’est notre affaire à nous tous.