Le départ de la Monusco sur le sol congolais, tel que voulu par le gouvernement après d’intenses manifestations de la population, ne cesse de faire couler beaucoup d’encres et salives dans les milieux politiques. En effet, certains voudraient un départ immédiat de cette mission onusienne qui n’a pas su, indiquent-ils, maintenir la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo. Mais, d’autres analystes craignent un danger permanent des incursions intempestives des groupes armés. D’où, ils suggèrent une requalification de la collaboration RDC-Monusco. C’est le cas de M. Musete Angelete The Best, responsable du Rassemblement des jeunes pour la reconstruction et le développement (RJRD) dans la commune de Matete, à Kinshasa, qui, au cours d’un entretien avec La Prospérité, appelle le gouvernement congolais à la prudence.
Il est, certes, sans doute que la Monusco n’a pas répondu totalement à sa mission depuis qu’elle est en République démocratique du Congo, mais il ne nous faut pas réagir à la hâte, de peur qu’on ne perde le bénéfice de service que la Monusco rendait à la République démocratique du Congo.
Pour The Best, les manifestations anti-Monusco devraient être orientées à réclamer à la communauté internationale plus de sanctions à l’encontre des commanditaires des massacres et des actes terroristes perpétrés dans l’Est de notre pays, qui sont connus sans tomber dans le piège d’une violence qui profite en premier lieu aux ennemis de la paix dans la région des Grands-Lacs africain. Et d’ajouter : « Ce retrait ne devrait pas se faire dans la précipitation. Peu importe les reproches et remarques qui sont formulées à l’encontre de la Monusco, il est incorrect d’ignorer tout le travail qu’elle a abattu dans ce pays. Nul n’ignore que nos forces de défense nécessitent une réforme dans plusieurs aspects. Les retraits doivent être faits de manière réfléchie, stratégique, pour ne pas laisser une bombe après le départ de la Monusco ».
S’agissant de ce que les anti-Monusco racontent que s’il y a un retrait immédiat de la Monusco, la RDC sera en mesure de se défendre vis-à-vis des multiples groupes armés qui sévissent dans l’Est, vis-à-vis des pays voisins qui l’entourent, Musete Angelete The Best insiste sans ambages que ce ne serait pas prudent parce que la nature même de la crise est multidimensionnelle. Car, cette crise est à la fois militaire, diplomatique, politique et géostratégique.
Reconnaître les bons offices électoraux
Outre l’aspect du maintien de la paix, Musete Angelete The Best révèle que la Monusco a longtemps accompagné la RDC dans les différents processus électoraux auxquels le pays a eu à faire face. Qu’est-ce qu’il adviendra en 2023, si la Monusco devait quitter la RDC dans les prochains mois ?, s’interroge-t-il. D’où, il trouve que la précipitation du retrait de la Monusco cache quelque chose.
«Le contexte électoral aujourd’hui et le paysage politique ne rassurent nullement sur la tenue des élections apaisées, libres et transparentes. Déjà, il y a cette guerre à l’est et comme il l’a souligné plusieurs fois, la Monusco a toujours contribué sur le plan logistique dans les processus électoraux. A son humble avis, il semble que la RDC n’est pas en mesure d’assurer ce processus électoral sans l’appui logistique de la Monusco. Et de conclure qu’il ne faut pas que le départ précipité de la Monusco sur le sol congolais, soit un prétexte pour ne pas organiser les élections en 2023.
Jules Ntambwe