Aucun changement n’est remarqué dans la ville de Kinshasa. L’approvisionnement en carburant reste difficile. Certaines stations-service ferment et d’autres sont limitées en stock. Dans l’entretemps, les conducteurs des transports en commun ne font que hausser le prix de la course et les taxis se font rares dans la ville.
D’après les taximan, les Kadhafis (revendeur de carburant) envahissent les stations, y ressortent avec une quantité importante de carburant pour revendre à un prix plus élevé. Les taximan accusent les Kadhafis de soudoyer les pompistes pour être servis plus tôt et en grande quantité.
Pendant ce temps, les taximan, eux, ont du mal à s’approvisionner en carburant, surtout durant la nuit puisque les stations ferment à cause des ruptures de stock. Les stations vendent le litre à 2800fc mais les kadhafis à 7000fc et vont jusqu’à 10000fc.
Cette situation, affirment les chauffeurs, est catastrophique pour eux. Dans la mesure où, disent-ils, ils travaillent à perte ; ils dépensent une fortune pour ne rien gagner en retour. Pendant ce temps, les kadhafis se retrouvent fortement en termes d’argent parce que les chauffeurs n’ont pas d’autre choix que d’acheter auprès de ces revendeurs véreux.
Lors d’une descente sur terrain ce mercredi 14 Septembre, nous avons écouté les plaintes des chauffeurs sur place.
«Nous nous trouvons dans une situation pénible, l’Etat doit obliger les kadhafis de revoir le prix du carburant pour nous permettre de travailler et de gagner…», a déclaré un chauffeur.
A un autre de renchérir : «Nous ne sommes pas satisfaits du travail du ministre des hydrocarbures, nous laisser dans une telle situation sans donner quelques instructions au niveau du prix fixé par les kadhafi, c’est aberrant».
Certes, il est difficile d’enrayer le travail de ces fameux Kadhafis. Mais, il revient à l’Etat, qui a la force de la loi, de décourager cette complicité entre ces revendeurs et les pompistes afin de stabiliser les prix des produits pétroliers.
Riane Kinsala