Le cabinet du chef de l’Etat Félix Tshisekedi entend redorer l’image après une vidéo virale qui a embrasé la toile en annonçant des sanctions à l’encontre de toute personne y compris au sein de la présidence, dont le comportement avéré aura enfreint la loi, la déontologie de sa fonction ou le règlement d’ordre intérieur du cabinet présidentiel. Vidiye Tshimanga, l’un des influents conseillers du chef de l’Etat est tombé dans le panneau. Il a été piégé dans une affaire de trafic d’influence pour octroi des marchés miniers. Le conseiller spécial du chef de l’Etat s’est précipité d’annoncer sa démission à la suite de ce scandale. D’aucuns s’interrogent sur cet acte du proche de Tshisekedi en parlant de fuite en avant.
Dans un communiqué, la cellule de communication du président de la République rappelle que la lutte contre la corruption est un des piliers de son action.
Sur ce, lit-on, Félix Tshisekedi a constamment fait montre de fermeté pour combattre «ce fléau qui a appauvri la RDC depuis des décennies».
La création de l’agence nationale de prévention et de lutte contre la corruption (APLC), la réhabilitation de l’inspection générale des finances (IGF), la redynamisation de la Cour des comptes ainsi que le processus de digitalisation de l’administration publique en sont les preuves tangibles, a fait remarquer la même source.
«La défense de l’intérêt général, le respect strict de la loi et la promotion de l’Etat de droit sont au cœur de la vision du Président Tshisekedi pour édifier une justice sociale profitable à tous les congolais. Cela ne se fera qu’au prix de l’exigence d’exemplarité de la part de chaque congolais, à commencer par ceux qui dirigent le pays», renseigne la présidence de la République.
Dans la vidéo en question, Vidiye Tshimanga promet d’acquérir des licences minières pour les investisseurs en échange d’une participation dans une coentreprise. Dans les discussions avec les présumés investisseurs, il décrit comment il pourrait cacher sa part derrière les mandataires et les sociétés offshore.
Dans sa lettre
Dans sa lettre de démission adressée au président de la République, Vidiye Tshimanga indique que sa démission est une voie d’éthique face au scandale le concernant. Et de poursuivre : « Monsieur le président de la République, suite au scandale suscité par l’article orienté de l’ OCCRP, daté de ce jeudi 15 septembre 2022, je me vois dans l’obligation éthique de vous présenter ma démission de la fonction de conseiller spécial du chef de l’État » avant d’enchainer, il s’agit d’une décision mûrement réfléchie afin d’avoir toute la liberté de dénoncer et lever le voile sur les commanditaires de ce qu’il qualifie de machination et ainsi démontrer, preuves à l’appui, les manipulations et détournements de ses propos.
«Ceci, aussi, afin de faire la lumière sur les commanditaires de ce montage grossier, dont nous détenons un enregistrement qui contredit le sens qu’ils ont voulu donner à mes propos sortis de leurs contexte », a-t-il argué.
«Par ailleurs, conclut-il, Excellence monsieur le président de la République, chef de l’État, permettez-moi de vous assurer qu’en aucun cas je n’ai cessé de défendre votre vision quant à la lutte contre la corruption ainsi que les antivaleurs qui ont trop longtemps gangrené notre Nation. La blessure étant malheureusement trop ouverte à ce stade, la présente me parait être la seule décision de dignité à prendre. J’ai eu l’honneur de servir notre pays et notre Peuple à vos côtés jusqu’à ce jour avec conviction, dévouement et loyauté. Je vous remercie de la confiance que vous aviez placée en moi ».
Emma Muntu