Le ministre de communication et médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya et le Vice-premier ministre, Ministre des affaires étrangères, Christophe Lutundula, ont co-animé, vendredi 11 novembre 2022, un briefing presse sur l’évolution du front diplomatique en rapport avec l’agression rwandaise sous le couvert du M23. Après un long périple hautement diplomatique dont récemment à Luanda pour notamment, chercher des voies et moyens pouvant mettre fin à l’insécurité à l’Est, le ministre des affaires étrangères a indiqué que la RDC, dans sa posture actuelle, n’envisage aucun conciliabule avec ses agresseurs dont le M23, soutenu par le Rwanda avant que ne se manifestent des gestes allant au respect des préalables que le gouvernement a posés au départ.
Le ministre souligne que la République démocratique du Congo ne refuse aucun dialogue. Néanmoins, il faudrait, avant la tenue de celui-ci, qu’il y ait respect illico presto des impératifs posés dont le retrait des éléments qui sèment le désordre notamment, le M23 du sol congolais. Il a précisé que le gouvernement congolais, parmi ses préalables, évoque le point selon lequel il ne compte négocier ni son intégrité territoriale, ni sa souveraineté et l’indépendance du pays, encore moins le bien-être de sa population.
«Il faut que le M23 cesse ses activités criminelles, il faut qu’il se retire des localités occupées, il faut que nos compatriotes qui ont été chassés par la violence reviennent à leurs domiciles et, enfin, il faut que cesse tout soutien à tout groupe armé et dans le cas d’espèce au M23. Nous ne changerons pas cette conditionnalité… Si cela est fait, nous sommes ouverts à des discutions (…). Faute de quoi, la RDC maintiendra son refus au dialogue», a dit le VPM Lutundula.
Dans son propos, le VPM est revenu sur les efforts qui sont faits par le gouvernement et ceux en cours sur le retour total de la paix à l’Est. Commençant par la dernière rencontre de Luanda, où il a répondu à l’invitation de son homologue angolais, ensuite celui des chefs d’intelligences qui se poursuivent jusqu’à présent, jusqu’à la rencontre de la visite du président Angolais.
Il n’y a plus colloque
A son tour, le ministre de la communication a tenu à éclairer sur les rumeurs selon lesquelles le Chef de l’Etat aurait signé des accords avec le Rwanda. Il précise, à ce propos qu’il n’existe aucun accord obscur signé par le Président de la République Félix Tshisekedi et le Rwanda. « Le Président de la République ne signe pas des accords. Parce que j’entends dire souvent que le Président de la République a signé des accords avec le Rwanda. Il n’y a aucun accord qui a été signé par le Président de la République avec le Rwanda. La signature des accords n’est pas de la compétence du Président de la République », a déclaré Patrick Muyaya. C’est plutôt la RDC et le Rwanda qui ont signé trois accords de coopération bilatérale. C’était en juin 2021 au jardin de l’hôtel Serena. Et à ce jour, ces 3 accords ont été tous suspendus. En dehors de ces accords, il n’y a aucun accord qui existe qui aurait été signé dans le noir ou dans l’imagination qui lierait le Président de la République au Rwanda », a précisé le porte-parole du gouvernement.
Le ministre des affaires étrangères a précisé quant à ce, que ces 3 accords vont demeurer suspendus jusqu’à ce que de nouvelles conditions de coopération soient créées tel que l’a décidé le conseil supérieur de la défense. «Ces accords ne servent plus à rien maintenant. Ils vont rester suspendus jusqu’à ce que les conditions de coopération vont se créer», a dit Christophe Lutundula.
A propos de l’expulsion de l’ambassadeur rwandais du sol congolais et du rappel de la chargée d’affaires congolaise à Kigali, le VPM a indiqué que le gouvernement congolais a constaté que ‘’la présence de l’ambassadeur Karega en RDC était devenue sans objet. Un ambassadeur a pour missions : d’entretenir et de promouvoir les relations entre son pays et le pays accréditaire. Il doit aussi aider les différents entre son pays et le pays accréditaire. Aucune de ses fonctions n’étaient plus remplies. Le gouvernement de la République l’a invité à regagner son pays parce qu’il ne servait plus à rien. La RDC qui a bien avant rappelé son ambassadeur au pays semble loin de faire marche arrière. Nous avons également rappelé notre chargée d’affaires au pays parce qu’on ne voit pas trop le travail qu’elle fait là-bas. Il n’y a pas à dramatiser et non pas à banaliser’’.
La Pros.