Des sujets d’actualité dont la 9ème conférence des gouverneurs tenue à Mbandaka, le rapport d’experts des Nations Unies confirmant le soutien du Rwanda au M23, le début de l’enrôlement des électeurs en marge des élections du 20 décembre 2022 et la levée de la mesure de notification d’armes et autres matériels militaires, tels ont été les sujets passés au peigne fin dans l’émission « Regard sur l’actualité de la semaine » de Radio Okapi présentée par Guy Mathe. Associé au débat comme intervenant, Marcel Ngoyi Ngoyi Kyengi, Editeur du journal « La Prospérité » paraissant à Kinshasa a effectué une lecture objective dans l’évolution globale de la situation du pays.
Les travaux de la conférence des gouverneurs qui se sont déroulés du jeudi 23 décembre au vendredi 24 décembre à Mbandaka dans le Grand Equateur, ont reposé sur la relance de l’économie des provinces. Marcel Ngoyi, dans sa casquette d’analyste, a donné son point de vue relatif à la non-retenue de 40 % des recettes des provinces à la source qui ne favorisent pas le développement intégral du pays, en proposant des pistes de solutions.
Rétrocession pour les provinces
Le Directeur général du journal La Prospérité a estimé, en effet, que les provinces de la RDC avaient deux possibilités pouvant leur permettre de percevoir les 40% de leurs recettes, entre autres, la retenue à la source mais aussi, la rétrocession.
A l’en croire, cette dernière voie est celle qui a été privilégiée. « Ce qu’il faut, c’est réellement que le gouvernement central rétrocède aux provinces les 40 % qui leur sont dus. C’est ça le plus grand problème. Vous verrez que nous sommes à la 9ème conférence depuis que cela a commencé, c’est la routine. Les provinces ont les mêmes types des problèmes. On en avait 11, maintenant on en a 26.Sur les provinces qui ont été démembrées, on a maintenant comme des provincettes qui sont là avec les mêmes types des réalités, les mêmes types des difficultés. Comment relancer l’économie sans moyens ? Comment relancer l’économie avec des infrastructures qui sont délabrées ? Comment relancer tout ce qui a comme travail sans moyens de production ? », s’est interrogé Marcel Ngoyi. Et d’ajouter : ‘’Je crois que les vrais problèmes de ces provinces, c’est aussi le fait que ces provinces doivent, elles-mêmes, prendre conscience qu’il faut mobiliser suffisamment des ressources et, en même temps que le gouvernement central doit leur rétrocéder ce qui leur est dû pour pouvoir booster leurs économies, pour pouvoir relancer leurs activités. C’est ce qui doit se faire. Je crois que la conférence des gouverneurs ne doit pas être un cénacle où les gens viennent se raconter simplement des expériences, parce qu’on suppose que chaque province a ses problèmes spécifiques. C’est qui est important et ce qu’il faut retenir, c’est la mise en œuvre de toutes les résolutions qui ont été prises. Parce qu’on a l’impression que c’est la ritournelle’’.
Vivement le développement des provinces
Marcel Ngoyi a fait savoir, par ailleurs, que les décideurs étaient liés à un bilan de leurs actions quoi de plus normal de s’impliquer pour le développement des provinces. « Que les gouverneurs s’assument, les gouverneurs comme le président seront jugés à la pièce », a-t-il lancé
Le rapport d’experts des Nations Unies qui confirment les allégations selon lesquelles le Rwanda apporte de l’assistance aux rebelles du M23 était également abordé par les intervenants à cette émission. Là-dessus, Marcel Ngoyi, répondant à une question sur les marges de manœuvre de la communauté internationale pour des sanctions contre le Rwanda, a affirmé que la communauté internationale avait tout ce qu’il lui faut pour déclencher ces sanctions. « Nous pensons que la communauté internationale dispose de tous les moyens nécessaires. Non seulement pour sanctionner à l’aveuglette, il faut commencer par juger les auteurs qui sont responsables de toutes les atrocités, de toutes les cruautés auxquelles les congolais ont été exposés pendant autant d’années, plus de deux décennies, on en est autour de 25 ans. Nous pensons qu’il faut non seulement les identifier, parce qu’il faut avoir une vue holistique de tout ce qui s’est passé en termes des préjudices subis pendant autant d’années. Identifier les gens qui ont posé ces actes avec Kagame, bien sûr, qui a été nommément cité dans différents rapports mais, il faut arriver à les juger et puis condamner, dans le respect des règles. Mais, au-delà de la condamnation, il faut exiger la réparation ».
Enrôlement des électeurs
L’enrôlement des électeurs qui a débuté ce samedi 24 décembre a fait aussi l’objet des sujets débattus au cours de cette émission.
Alors que le nombre d’électeurs a augmenté, la Centrale électorale a réduit la durée de cette opération. Comment l’expliquer ?
Marcel Ngoyi estime, en outre, que les mécanismes mis en place par la CENI pourront être à la base de cette réduction du temps. « Le président Denis Kadima a dit qu’il va recourir aux technologies de pointe qui vont faciliter la tâche à la CENI, notamment en ce qui concerne l’enrolement.il y a même des gens qui pourraient s’enrôler en ligne, s’ils veulent. Mais, ce qui est important, c’est de se rendre sur place dans les centres d’enrôlement parce qu’en dehors de la carte d’électeurs, sur base des mêmes renseignements, on pourrait délivrer la carte d’identité par l’ONIP. Les deux structures- l’ONIP et la CENI- vont travailler dans ce qu’on appelle synergie ou mutualisation de sorte que les données qui seront présentées par chaque candidat à l’enrôlement soient co-utilisées », a-t-il indiqué. Il pense également que cette étape n’est pas à négliger si l’on aspire à un changement à la tête du pays. « C’est donc important pour nous d’insister sur le fait que les élections constituent l’unique mécanisme démocratique pour entreprendre ou entrevoir un changement pacifique à la tête du pays, dans l’ensemble des institutions. Ces élections qui constituent également les moyens pour sanctionner négativement ou positivement les gestionnaires de la Res publica. Ces élections-là constituent un tournant décisif dans la mesure où aujourd’hui, on a des candidatures qui se déclarent à gauche à droite en même temps que devant le pays, il y a beaucoup de difficultés qui s’amoncellent notamment, cette affaire d’insécurité et du territoire qui est si vaste avec des infrastructures en état de délabrement très avancé.
Donc, ‘’nous pensons que si on a raccourci le délai, la CENI a certainement des raisons pour cela.Mais, ce qui est bon est que le fichier électoral qui pourrait sortir puisse subir un audit, à la fois, interne et externe de façon qu’on puisse le fiabiliser et que sa cartographie soit géo-spatialisée de sorte qu’au finish, nous ne puissions pas douter du nombre d’électeurs qui vont effectivement aller aux urnes, le 20 décembre 2023 », a-t-il renchéri.
Mesure de notification d’achat d’armes
Concernant la levée de la mesure de notification d’achat d’armes contre la RDC, Marcel Ngoyi Kyengi a relevé qu’il s’agit d’un acquis très important dans l’avancée, dans l’acquisition des moyens d’assurer la défense et sécurité.
«Je pense que le Congo doit mettre du paquet à l’instar de tous les pays du monde qui ont été agressés, qui ont subi les mêmes sévices. Moi, je pense que le Congo doit aujourd’hui voter un budget conséquent pour renforcer les capacités opérationnelles des FARDC et de la police et même, renforcer les capacités de contrôle des frontières nationales de la RDC», a-t-il proposé.
Junior-Gradel Ika