*L’arrivée du Pape François en République Démocratique du Congo, RDC, précisément dans la capitale Kinshasa, a mobilisé l’ensemble de la classe politique (pouvoir et opposition confondus), la société civile, le corps diplomatique ainsi que les chrétiens dans toutes leurs diversités espérant que cette visite apportera le plus d’harmonie, le vivre ensemble que la désunion nourrie par des discours incendiaires aussi bien des ecclésiastiques que des politiques. Ce, surtout que le thème choisi est: Tous réconciliés en Jésus-Christ ».
Comme il fallait s’y attendre, dans son discours adressé particulièrement au Pape François, Félix TSHISEKEDI a dénoncé comme il en a désormais l’habitude à chaque fois qu’il en a l’occasion, les velléités expansionnistes, prédatrices, meurtrières, hégémoniques…des puissances étrangères, de la mafia internationale qui recourent à plusieurs pays de la région dont principalement le Rwanda pour assouvir ces desseins sournois.
« Le malheur qui dure depuis plus de trente ans fait aujourd’hui d’une partie de notre territoire en proie à ces violences, une zone en rupture de paix où, outre les groupes armés, les puissances étrangères avides des minerais contenus dans notre sous-sol commettent, avec l’appui direct et lâche de notre voisin le Rwanda, de cruelles atrocités faisant ainsi de la sécurité le premier et grand défi du gouvernement »; dénonçait Félix TSHISEKEDI.
Comme si les deux personnalités avaient été inspiré par le même esprit dans la rédaction de leurs discours dépourvus d’arrière-pensée et du désir de nuire mordicus mais de rester factuels, le Pape François a relevé les mêmes velléités quand bien même il s’est réservé, en bon père d’église du monde (dont le Rwanda fait partie) de citer nommément le pays de Paul KAGAME comme agresseur. Une leçon de retenue et de continence que malheureusement son acolyte, le cardinal AMBONGO n’a nullement assimilée à en croire son discours tenu lors de la messe d’hier à N’dolo. Des mots au goût d’un règlement des comptes à un régime dont il combat la plupart de bonnes entreprises pour le discréditer aux yeux de quiconque oserait croire en lui.
Plutôt que de s’attarder sur les velléités relevées, tour à tour, par Félix TSHISEKEDI et le Pape François dont le pays est victime, Fridolin AMBONGO a préférer s’appesantir sur la description alarmiste du social du peuple congolais et de l’organisation mordicus des élections, sans faire allusion à la préoccupante situation sécuritaire dans l’Est qui a exacerbé la « crise multiforme » dont il a parlé pour plaire à ses affidés bien connus dans l’échiquier politique congolais.
« Ce peuple est confronté à une crise multiforme, conflits armés, particulièrement à l’Est du pays, crise économique et misère sociale. Oui, très saint père, le peuple qui vous accueille aujourd’hui, qui est là devant vous, c’est un peuple qui souffre dans son corps et dans son âme. Votre visite, très saint père, intervient aussi durant une année électorale qui est souvent une source de tension sociale et politique dans notre pays. Confiants dans vos prières, nous espérons se tenir dans notre pays, des élections libres, transparentes, inclusives et apaisées ». Tel a été l’essentiel de son allocution devant Félix TSHISEKEDI et son hôte, le Pape François.
C’est clair que le Cardinal AMBONGO avait cru trouver l’aubaine, à l’instar du Pasteur protestant EKOFO en exil aux USA, de régler ses comptes au régime actuel en tirant à boulets rouges sur Félix TSHISEKEDI le présentant comme « le catalyseur du malheur congolais ».
D’après un abbé du grand Bandundu qui a requis l’anonymat, « le discours du cardinal AMBONGO est sorti du contexte du thème choisi : Tous réconciliés en Jésus-Christ » d’autant qu’il vient rallumer la flamme de la guéguerre, des discussions puériles dont le pays n’a nullement besoin vu la situation sécuritaire préoccupante dans l’Est. Manifestement, les conseils du souverain pontife n’ont eu aucun effet sur l’archevêque métropolitain de Kinshasa qu’il lui faut une interpellation en aparté ou une admonestation du saint père pour calmer ses ardeurs politiciennes ».
Voici les conseils du Pape aux congolais ?
« Que la violence et la haine n’aient plus de place dans le cœur et sur les lèvres de quiconque, car ce sont des sentiments inhumains et antichrétiens qui paralysent le développement et ramènent en arrière, vers un sombre passé ». Aussi : »En évitant de glisser dans le tribalisme et la confrontation, prendre obstinément parti pour sa propre ethnie ou pour des intérêts particuliers, alimentant des spirales de haine et de violence, tourne au détriment de tous ».
Des mots simples et clairs qui ne pouvaient pas donner lieu à la montée de la tension politicienne à laquelle le pays assiste aujourd’hui bien avant même le retour du Pape François. Tension née justement du discours partisan et haineux du cardinal qui devrait suivre l’exemple du Pape qui certes connais le catalyseur de l’instabilité sécuritaire chronique de la partie orientale de la RDC qu’est le Rwanda, mais s’est interdit de le citer pour des raisons évidentes. Telle est l’attitude d’un père d’église qui doit prôner mordicus la paix même là où tout le monde voit des raisons d’une violence dans la résolution d’un différend. Le cardinal AMBONGO doit sans doute rechercher plusieurs fruits de l’esprit tels que cités dans le chapitre 5, du verset 22 du livre de Galates.
Dieu merci Kanda Mpoyi