Le président de la République est arrivé à Oyo le dimanche 5 février où il était attendu par son homologue congolais Sassou Ngouesso. Officiellement, il est question de renforcer les relations bilatérales entre les deux pays. Aussi, a-t-on appris, la situation sécuritaire marquée par le regain de tension entre Kinshasa et Kigali figure dans l’agenda de deux chefs d’Etat.
Tshisekedi veut tâter les pouls de son homologue Sassou sur la crise sécuritaire à l’Est de la RDC. Nul n’est besoin de rappeler que Kagame a eu à rencontrer certains chefs d’Etat avec lesquels les pays partagent la frontière avec la RDC. Il s’agit de la Centrafrique où un contingent de l’armée rwandaise a été déployé dans la cadre de maintien de la paix de la Minusca.
En ce qui concerne le Congo-Brazza, il existe des accords, des protocoles, des mémorandums d’entente et une convention de concession dans le domaine agricole signés avec Kigali en avril 2022. En outre, Sassou abrite sur son territoire près de 8000 Rwandais qui attendent la régularisation de leur situation après avoir perdu leur statut de réfugié en 2017.
Tshisekedi veut faire l’état des lieux avec son homologue congolais après le regain de violences à l’Est de la RDC. A ce propos, le chef de l’Etat a pris part, samedi 4 février dernier, au 20ème sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC). Il était question pour les 7 chefs d’Etat et de gouvernement réunis au Palais présidentiel « Ntare » du Burundi, d’évaluer la feuille de route du mini-sommet de Luanda qui exigeait le retrait effectif et définitif, avant le 15 janvier, des troupes du M23/RDF des zones occupées illégalement en RDC.
Dans un communiqué publié ayant sanctionné la fin de cette rencontre, les hôtes du président burundais ont réaffirmé le principe d’un « cessez-le-feu immédiat de toutes les parties » et le retrait de tous les groupes armés, y compris les étrangers opérant dans la partie Est de la République démocratique du Congo. En outre, il a été demandé aux pays contributeurs de troupes de déployer immédiatement des troupes supplémentaires au sein de la force régionale de la CAE créée et envoyée dans l’est du Congo en 2022 avant d’appeler à davantage de dialogue et à la désescalade des tensions a été lancé.
Définir un nouveau chronogramme
Les chefs d’état-major de la défense des pays membres devaient se réunir dans un délai d’une semaine en vue de proposer un nouveau calendrier. Il est nécessaire que les experts desdits états-majors harmonisent en vue d’actualiser le calendrier des engagements pris à Bujumbura par rapport à ceux de Luanda et de Nairobi. Entretemps, le secrétaire général de la CAE a déclaré : « La recherche de la paix dans l’est de la RDC est une priorité régionale absolue. Les gains de l’intégration ne peuvent être réalisés que si la paix et la sécurité sont établies dans toute la région ».
En vertu de l’article 11 (3), a-t-on rappelé, le traité instituant la CAE stipule qu’il incombe au sommet d’examiner constamment l’état de la paix et de la sécurité dans la Communauté, de prendre des décisions et de fournir des orientations afin d’assurer la paix et la stabilité dans la Communauté. Ainsi, a indiqué la CAE le rétablissement de la paix et de la sécurité dans l’est de la RDC serait une victoire pour la région et son développement.
6 chefs d’Etat des 7 pays membres de la communauté d’Afrique de l’Est (CAE) ont participé à ce sommet extraordinaire de la capitale burundaise. Le président du Soudan du Sud recevait pendant ce temps le Souverain Pontife. Ont répondu à l’appel : le Congolais Félix Tshisekedi, le Burundais Evariste Ndayishimiye, la Tanzanienne, Samia Suluhu, l’Ougandais Yoweri Museveni, le Kenyan William Ruto, le Rwandais Paul Kagame, et le ministre des Affaires de l’Afrique de l’Est du Sud Soudan, Deng Alor Kuol, représentant le président sud soudanais, Salva Kiir Mayardit.
Emma Muntu