Tribune de Ngarime Aristote
Les expressions reprises dans les différents documents officiels de notre pays ont leur sens pour la bonne gouvernance du pays, loin d’être de vains mots ou de slogans creux.
Les expressions telles que :
– VU L’URGENCE ET L’OPPORTUNITÉ.
– TOUTES LES DISPOSITIONS ANTÉRIEURES, CONTRAIRES À LA PRÉSENTE ORDONNANCES SONT ABROGÉES.
– POUR COPIE CONFORME CERTIFIEE À L’ORIGINAL.
Ces expressions véhiculent un caractère sérieux et officiel dans la gestion du pays, une quête de l’efficacité et de l’efficience, mieux, une pratique de Bonne gouvernance.
A propos, quelqu’un me dira que la Belgique a fait une année sans le gouvernement, je rétorque, avions-nous l’administration publique et les institutions comme celles de la Belgique ? Or, chaque ministre est responsable de son secteur, il veille à l’application du programme gouvernemental dans son secteur.
Un autre voudra me dire que leurs attributions ont été confiées à d’autres ministres.
Je réplique; le contexte sociopolitique actuel nécessite une équipe gouvernementale proactive, requinquée pour faire face aux préoccupations multidimensionnelles des congolais.
1. DE L’ANNONCE DU REAMENAGEMENT TECHNIQUE DU GOUVERNEMENT SAMA LUKONDE
Comme à l’accoutumée, d’une promesse à une autre sans réalisation.
Au cours du 78ème conseil des ministres, tenu à Kinshasa, le vendredi 13 janvier 2023, le Président Félix TSHISEKEDI avait annoncé officiellement un réaménagement technique du gouvernement SAMA LUKONDE, un mois après cette promesse tarde à s’accomplir.
Est-ce que c’est la notion d’urgence et de la nécessité qui fait défaut? Ou une léthargie coupable ou encore l’inexistence d’un besoin pressant d’absorber les préoccupations des congolais à travers une équipe gouvernementale requinquée manquante.
2. CONTEXTE DU REMANIEMENT DU GOUVERNEMENT SAMA LUKONDE
Visiblement, l’urgence et la nécessité se font sentir de plus en plus pour combler le vide dans l’équipe gouvernementale de SAMA LUKONDE, qui est visiblement une équipe essoufflée, ceci approuvé par de départ collégial et des démissions au sein de ce dernier.
Cependant, dépassé par les évènements sociopolitiques du pays on oublie même cette pratique efficiente et efficace afin de maximiser la productivité du gouvernement.
A titre de rappel, bientôt un mois que trois ministres ont démissionné du gouvernement SAMA LUKONDE, premier ministre en fonction, à laquelle s’ajoute celui de l’économie qui a été déchu par l’Assemblée nationale.
Au total, quatre ministres ont quittés le gouvernement SAMA LUKONDE.
Le vice-premier ministre, ministre du plan, le ministre du transport, la vice-ministre de la santé et le ministre de l’économie déchu par l’Assemblée nationale, dans le présent cas de figure devons-nous pas affirmer qu’il y’a nécessité et urgence de remanier l’équipe gouvernementale de SAMA LUKONDE ?
M’attendant d’une réaction telle que » seul le chef de l’État peut évaluer l’urgence et la nécessité ».
Je concède, par ailleurs, l’état actuel du pays, l’agression rwandaise par ci, les conditions socio-économiques intenables ne sont-elles pas suffisantes établir une nécessité et l’urgence ?
3. HISTOIRE DU REMANIEMENT OU REAMENAGEMENT TECHNIQUE DU GOUVERNEMENT EN RDC
C’est une constante dans l’histoire de la RDC.
Pendant la première transition à la démocratie, de 1990 à 1997, en sept ans, la RDC a connu 19 gouvernements différents.
De l’arrivée de L’ADFL, en mai 1997, à 2003(date de la formation du gouvernement issu de l’accord global et inclusif) la RDC aura connu 10 équipes gouvernementales différentes.
De novembre 1965 à décembre 1997, le Président Mobutu a signé 185 ordonnances de nomination, de destitution, de remaniement ou réaménagement technique touchant des membres de gouvernement.
QU’EST-CE QUI TARDE LA SORTIE DU GOUVERNEMENT SAMA LUKONDE 2?
C’est l’incertitude, le tâtonnement politique, le déséquilibre politique dans le partage des postes au sein de l’union sacrée.
La peur de l’implosion de ladite structure.
A ce stade, il ya urgence et nécessité de revoir l’équipe gouvernementale SAMA LUKONDE essoufflée.
La fonction exécutive est bicéphale, il y a un président de la République qui est chef de l’État. Aussi, un gouvernement dirigé par un premier ministre, chef du gouvernement central.
Le gouvernement répartit ses charges entre des ministères qui gèrent, chacun, l’un ou l’autre des secteurs-clés de la vie nationale.
Fait à Kinshasa, le 7 janvier 2023.
Aristote NGARIME.
Chercheur en sciences politiques et relations internationales