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Vite  le ‘’Grand Remplacement culturel’’ en RDC, Pape François : Antoine-Dover Osongo tire la principale recommandation à Félix Tshisekedi !

Par La Prospérité
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«La principale recommandation du Saint-Père François à Félix Tshisekedi face à la dépendance et la servitude volontaire ou involontaire des Présidents africains à l’Occidentalisme culturel (politique, économique & civilisationnel)

1. Lire les journaux et rétablir la république des valeurs

Cette principale recommandation papale est la même que j’ai mijotée et proposée au Président de la République Démocratique du Congo. Malheureusement, contrairement à d’autres pays qu’ils soient d’Europe occidentale ou d’Afrique subsaharienne noire, ce que produisent les professeurs et chercheurs n’intéresse nullement les politiciens du pays. C’est ainsi que mon article intitulé : « Félix Tshisekedi face au fiasco de la politique du « Grand remplacement culturel et social ». Voies et moyens pour la reconstruction d’une idéologie politique de la responsabilité et d’une culture mentale globalement émancipatrice en RDC » (in La Prospérité Journal, Série I, n° 5969 du lundi 28 novembre 2022-22ème Année) est resté enfoui dans les oubliettes de l’histoire.

Parce que, sans doute, l’auteur n’étant ni un sportif de haut niveau,  ni une star de la musique, ceux auxquels le Président de la République dresse un tapis rouge, se déplace jusqu’à l’aéroport pour les y accueillir et, au plus,  les décorer comme s’ils y apportaient quelque chose de significatif politiquement, économiquement, socialement, historiquement, civilisationnellement, culturellement, dont quand la mort frappe à leurs portes, ces soi-disant stars de la musique ou du sport meurent comme ils y avaient vécu  dans la dépendance, car tout simplement incapables de faire assurer,  par leurs propres économies,  des obsèques dignes de nom.

Comment veut-on qu’ils y arrivent lorsqu’ils ont passé l’essentiel de leur vie à dépenser et à flatter les pouvoirs successifs pour flamber, se nourrir, boire et entretenir leur trait de vie mirobolant, le tout dans le dos des contribuables congolais et de l’Etat congolais.

Pendant ce temps-là, les vraies personnes, les professeurs d’universités notamment meurent pauvres et dans l’oubli des pouvoirs voire du grand public, car victimes de cette inversion des valeurs et des considérations.  L’Occident est fier de ses journaux Le Monde, Le Nouvel Observateur en France, Le Soir ou la Libre Belgique en Belgique, Le New York aux USA, The Sun, Dail Mail au King-Dom, etc.

Aujourd’hui en RDC, on a La Prospérité Journal dont l’audience tant au pays qu’à la diaspora congolaise et africaine en général ne laisse personne indifférent mais tellement son traitement de l’information -, en plus d’être neutre, ce qui est un équilibre éditorial assez rare dans un pays aussi corrompu que mendiant -, est en hauteur des journaux et magazines occidentaux susmentionnés, qu’on s’étonne que la gouvernance de la RDC ne s’en approprie pas pour corriger, infléchir, orienter, guider, améliorer sa ligne politique grâce ou à plusieurs tribunes qu’il publie !

Si plusieurs observateurs, sans relativiser évidemment l’ampleur de la déclaration papale, s’en sont étonnés ou encore émerveillés par les propos cinglants du Saint-Père sur le « colonialisme économique », c’est à cause de l’illettrisme voire de la curiosité intellectuelle primaire ou secondaire, qui l’empêche ou le décourage à lire des journaux ou des livres.

L’homme africain en général et congolais en particulier n’a hélas que trop peu de familiarité avec la lecture, à telle enseigne que pour cacher un secret ou une vérité à l’homme noir, il vaut mieux le mettre dans un livre, commentait quelqu’un dont le nom m’échappe.

Pour dénoncer ce « capitalisme économique », on sait que le Pape François n’a pas porté des gants, en visant des coupables : « Retirez vos mains de la RDC, retirez vos mains de l’Afrique ! Cessez d’étouffer l’Afrique. Elle n’est pas une mine à exploiter, ni une terre à dévaliser ».

Des mots et propos qui, pour les lecteurs du Journal La Prospérité, rejoignent ceux que j’avais déjà tenus trois mois plus tôt dans mon article précédemment susmentionné, je parlais déjà du « colonialisme culturel », qui est même plus fort que ce qu’a évoqué le Pape François dans son discours mémorable  au Palais de la Nation de Kinshasa.

En effet,  dans mon article de cette époque-là, d’il y a trois mois seulement, j’évoquais déjà à ma manière cette recommandation papale contenue dans ces quatre phrases historiques : ma démarche d’instaurer une idéologie du « Grand Remplacement culturel » pour le projet de transformation et du développement de l’Afrique subsaharienne noire ; une idéologie consistant à couper les ponts avec l’Europe-Occidentale, qui considère la RDC comme un sous-pays de l’OTAN, de l’UE, de l’ONU, mieux, pour reprendre le Saint-Père comme une mine à exploiter, comme une terre à dévaliser et non plutôt comme un peuple digne de ce nom.

Plus grand, plus charismatique que le Saint-Père évidemment, il n’y en a pas. C’est normal que la paternité de l’idéologie du « Grand Remplacement culturel » que j’ai prônée au détriment de l’ « occidentalisme » lui en soit imputée, plutôt qu’à un pauvre enseignant, rétribué en monnaie de singe. Quoiqu’il en soit et en coûte, la paternité de cette révolution nous revient au regard de son antériorité dans Le Journal La Prospérité.

Notre fierté est de voir la plus haute autorité de l’Eglise catholique romaine, briser son droit de réserve, sa retenue, car s’est-il dit, que trop c’est trop finalement, pour marcher sur nos plantes bandes. J’en suis encore de plus en plus fier qu’une grande et haute personnalité comme le Saint-Père ait dit, dénoncé tout haut ce que les politiciens congolais, africains et leurs parrains occidentaux étasuniens, français, canadiens, allemands, belges, etc. pensent et disent tout bas. Le Saint-Père n’est ni un hypocrite,  ni un aveugle,  ni encore un sourd-muet, il entend, écoute et voit ce qu’il se passe aujourd’hui dans le monde ; il évalue les conséquences de l’ « occidentalisme » dans le Tiers-Monde et,   en particulier,  en RDC, il sait qui sont les responsables de la souffrance des populations en Afrique et au Congo-Kinshasa plus particulièrement ; il interpelle indirectement le peuple congolais et Félix Tshisekedi plus précisément à se prendre en charge, à couper les ponts avec l’Occident ou, tout au moins,  à se changer des partenaires à défaut d’être sectaire.

Au chevet de l’Afrique noire subsaharienne noire, sans le dire, le Pape François est d’accord avec les exemples malien et burkinabè. Il souhaiterait que des tels exemples fleurissent partout en Afrique et plus particulièrement,  en RDC, en rejoignant la prédiction de Franz Fanon qui désignait le Congo-Kinshasa comme la gâchette de l’Afrique, c’est-à-dire pays à partir duquel l’indépendance, l’émancipation culturelle (politique, économique, sociologique, traditionnelle, historique, technologique et civilisationnelle) de l’Afrique subsaharienne noire s’engagerait. A vrai dire, il me semble que la visite papale, le positionnement du Saint-Père dans le conflit à l’Est du Congo-Kinshasa et sa dénonciation du « capitalisme économique », sont une chance inespérée pour Félix Tshisekedi, s’il avait des couilles fermes, de procéder au « Grand Remplacement Culturel », qui le ferait entrer définitivement par la grande porte de l’histoire politique des chefs d’Etats majeurs.

2. Félix Tshisekedi et l’opportunité du siècle, la balle de match pour le présent et le futur de la République Démocratique du Congo

De Bruxelles où je me trouve en ce moment, après Paris et Berlin, le périple papal en République Démocratique du Congo du 31 au 3 février 2023 est considéré par plusieurs observateurs occidentaux voire congolais de la diaspora non seulement comme inédit dans les annales de l’histoire des relations diplomatiques entre l’Etat de Vatican et l’Etat congolais, mais également comme un soutien à l’actuel président congolais qui lutte contre une guerre injuste qui imposée à la partie est de son pays. Félix Tshisekedi doit savoir que la grandeur d’un pays ne se résume pas seulement qu’à sa superficie, sa densité de la population mais également par sa capacité créatrice, productrice, inventrice, transformatrice et son influence sur et dans le continent noir. Ce périple du Saint-Père au pays de Patrice-Emery Lumumba est un soulagement et une libération. Un déclic tant pour le président Félix Tshisekedi que pour le peuple congolais astreint plus à la distraction qu’au sens révolutionnaire à sortir de leur léthargie, inaction, inutilisme.

La République Démocratique n’est-il pas vraiment un pays béni de Dieu ? Félix Tshisekedi dont la gouvernance est partagée entre sa foi catholique et celle des églises de réveil soi-disant, sait que ce n’est pas grâce ou à cause des prières bidonnes clamées jours et nuits, au milieu des chants et danses démonstratifs, sans méditation ni concentration résolues sur les merveilles du Dieu créateur de la terre et du ciel, par les protagonistes inachevés, farfelus, inutiles, ringards, futiles, séniles disséminés dans des églisettes de sommeil de Kinshasa et du reste du pays, que seraient advenus ce soulagement, cette enthousiasme, cette libération, sinon au contraire de l’espérance dynamisante des fidèles et prêtres de l’Eglise catholique romaine, dont la fidélité en Jésus-Christ de Nazareth, avait fait déjà venir, il y a un peu plus de quarante ans, le Pape Jean-Paul II, l’icône des Papes à Kinshasa en avril 1980, avant qu’il ne soit victime une année plus tard jours pour jour d’une tentative d’assassinat après son retour de l’ex République du Zaïre du grandiloquent Maréchal Mobutu, un Chef d’Etat tout de même dynamique, nationaliste, charismatique,  reconnaissons-le, car avec lui jamais un seul pays au monde, même pas la Belgique, la France ou les USA n’avait osé disposer de son pays comme il se passe aujourd’hui. Pourtant,  on a entendu quelques amuseurs congolais parler des origines des gens au pouvoir ou non et plusieurs autres compatriotes plus réalistes et équilibrés s’en moquer, car ce qui les intéressent c’est ce qu’on fait pour son pays, et Mobutu en a fait énormément pour son pays et son peuple. Certes, il n’a pas tout réussi, mais il avait au moins fait taire les armes en échange de la paix pour son peuple et laissé surtout derrière lui des grandes œuvres sur lesquelles je n’y  reviens plus car elles reposent dans la mémoire historique et collective de la nation congolaise, n’ayant jamais été mobutiste ni membre de son parti politique le MPR-Parti-Etat sinon au contraire un détracteur pur et dur, les personnes honnêtes reconnaissent son bilan lié surtout à la défense de l’intégrité territoriale et l’imposition de la paix à l’intérieur de l’ancienne république du Zaïre et à l’extérieur avec ses neufs voisins ; il suffit de réactiver la mémoire historique pour s’en convaincre.

Le discours historique du Saint-Père m’en a rappelé que des souvenirs étincelants frappants. Par exemple certaines expressions discursives comme quand un locuteur francophone s’écrie quand ça dépasse les bornes ou quand il en a marre, il dit « trop c’est trop » ; le lingalaphone « nalebi, oyo ekoya eya » (advienne qui pourra), ou encore l’Otetelaphone natal « Diatomba kadiotombe, lotshingo mena ehambe » (traduction : advienne qui pourra, la mouche avalera un ver de terre). C’est donc la goutte d’eau qui déborde le vase. C’est quand un être humain en arrive là, qu’il est prêt à n’importe quel sacrifice, quel sort, quel destin même la mort si elle se présente. C’est ce sentiment de ras-le-bol que le Saint-Père est venu traduire aux Congolais et au monde entier (dont en particulier les membres de l’OTAN, de l’UE, de l’ONU qui imposent au reste de l’humanité un « occidentalisme » stratégique et agressif, se résumant dans le capitalisme, l’hégémonisme, l’eugénisme, l’impérialisme au travers, comme je viens de le signaler, il y a un moment, ces mots extraordinaires, insoupçonnables sonnants et trébuchants déjà susmentionnés précédemment  « Retirez vos mains de la RDC, retirez vos mains de l’Afrique ! Cessez d’étouffer l’Afrique. Elle n’est pas une mine à exploiter, ni une terre à dévaliser » (fait de citation, Discours du Saint-Père François Félix Tshisekedi Président de la RDC et plusieurs invités, Palais de la Nation, 31/01/2023).

Si le président de la république et son peuple en prenaient véritablement conscience et se réappropriaient ces quatre phrases papales, ils changeront le destin de la République Démocratique du Congo et certainement la suite de la guerre que leur imposent les occidentaux et leurs valets rwandais, ougandais, kenyans, congolais-brazzavillois à l’Est de la RDC. Le Pape n’a pas d’armes pour faire arrêter un conflit armé, mais son charisme est un extincteur. Je note comment plusieurs de mes étudiants de l’USAKIN, de l’UCC voire de l’ISP-GOMBE et des nombreux lecteurs de La Prospérité Journal de Monsieur Ngoy Marcel Directeur-Editeur tant de la RDC que de la diaspora africaine et congolaise de l’Europe m’ont partagé leur étonnement de voir le Pape François penser, réfléchir et parler comme je l’ai suggéré dans l’article précédemment mentionné sur l’imposition de l’idéologie du « Grand Remplacement Culturel » comme mode opération pour la transformation et le développement tant de l’Afrique que de la RDC en particulier ! Au travers l’idéologie du « Grand Remplacement Culturel », il y est préconisé le retour à la prééminence de la culture africaine subsaharienne noire sur l’ « occidentalisme culturel », autrement dit l’abandon par les Africains de la manière de faire ou d’envisager euro-occidentale la politique, la sociologie, l’économie, la tradition, l’histoire, la civilisation, la technologie.

En effet et comme je l’ai écrit ci et là (la répétition étant la mère des sciences), l’originalité que j’apporte dans cette théorie du « Grand remplacement culturel » consiste à y aller au-delà de ce que d’une part Arendt a proposé comme simple retour à la culture comme nature voire agriculture, plutôt que « Cultura animi » ou esprit cultivé, et d’autre part Mao a, à  son tour,  regardé ou vu comme retour musclé, épidermique, au besoin dans le sang, aux fondamentaux du marxisme-léninisme que certains militants accusés de parodie voire de collabo avec les capitalistes occidentaux, ont essayé d’impliquer dans le mouvement qui a mis aujourd’hui la Chine, à peine âgée de soixante-dix ans, après sa création, en tête des Etats puissants et forts politiquement et surtout économiquement. De telle sorte que quand je parle de « Remplicisme culturel », j’entends plutôt dire que « De notre responsabilité culturelle aujourd’hui dépendra le destin destinal des générations après nous. Soyons donc constants, solides, dignes et non vulgaires, irresponsables, au point d’hypothéquer  notre patrimoine national par des déclarations et décisions immatures et totalement aveuglantes, irréfléchies. D’où l’appel à la résistance, mieux, à la révolution contre tout régime, tout système politique qui ne le comprend pas. L’espace national n’est pas celui d’un chef d’Etat ni de sa famille politique ni famille présidentielle ni des amis du chef de l’Etat ni encore moins des barbouzes et conseillers inutiles grassement payés à ne rien faire. Qu’un Etat comme la République Démocratique du Congo une grande nation, que son peuple l’est encore davantage ; que par conséquent il doit être pris en charge par des hommes d’Etat charismatique comme Simon Kimbangu, Patrice-Emery Lumumba, Pierre Mulele, Mzee Laurent-Désiré Kabila, Mamadou Ndala, entre autres, comme des exemples voire des modèles, que je ne crois pas que présider aux destinées de ce vaste pays exige nécessairement une intelligence supérieure sinon un courage hors-pair, des capacités naturelles de meneur d’hommes ; que Rien n’est encore perdu. Mobilisons-nous pour ouvrir le pays dans ce que je nomme l’idéologie du « Grand remplacement culturel ».

Dans le même ordre d’idées, « Le « remplacisme culturaliste» est une doctrine praxéologique (éthique, morale, politique) que nous avons créée pour lutter contre l’occidentalisme (en tant que visée occidentale de penser et d’agir) ruinant, rétrécissant  ontologiquement, anthropologiquement la visée culturelle africaine subsaharienne noire  en tant que civilisation, histoire, tradition, politique. Il s’agit d’exhorter l’Afrique subsaharienne noire à se défaire totalement de la visée occidentaliste des choses et des affaires humaines. En tant qu’africains noirs, nous avons notre culture, c’est- à-dire,  notre façon de voir, de sentir qui n’est ni occidentale ni orientale ni arabique ni encore moins amérindienne mais proprement africaine au nom de la diversité civilisationnelle, traditionnelle, sociologique, politique, historique ; bref culturelle ». D’où en tant qu’Africain subsaharien noir, mais avant tout congolais, dont l’Etat est entrain aujourd’hui de subir la grandiloquence et les menaces récurrentes de balkanisation, il n’y a pas un seul endroit sur cette terre des hommes, davantage encore un seul peuple qui soit le plus concerné par les velléités remplacistes que le peuple congolais. Dans un article de presse qui a fait tant parler dernièrement intitulé  « Félix Tshisekedi face au fiasco de la politique du « Grand remplacement culturel et social ». Voies et moyens pour la reconstruction d’une idéologie politique de la responsabilité et d’une culture mentale globalement émancipatrice en RDC », je faisais ainsi de nouveau noter comment « Quand je parle de la politique du « Grand remplacement culturel » pour la République Démocratique du Congo (RDC), que Félix Tshisekedi président de la république devrait appliquer pour la transformation et le développement de son pays, j’attends la supplantation de la culture euro-occidentale par la culture afro-congolaise d’origine. Le Maréchal Mobutu l’avait tenté au travers son recours à l’authenticité, qu’il a malheureusement transformé pour sa grandiloquence, son culte de la personnalité et de la falsification de l’histoire matérielle et immatérielle de la république du Zaïre de l’époque. L’attachement à sa culture, sa connaissance est un grand pas pour sa propre connaissance, sa propre transformation et son propre développement. L’assimilation et l’acculturation culturelles ne peuvent permettre à une nation, à un peuple de se forger une identité. Ne pas être capable de décider par soi-même ne peut transformer ni développer un homme. C’est pour cette raison qu’en Chine, à titre d’illustration, la langue de la transformation et du développement mais également et surtout de l’auto-affirmation de soi créatrice-productrice-inventrice n’est ni le français ni l’anglais ni l’allemand ni l’espagnol ni le néerlandais ni encore moins le portugais, mais plutôt le chinois, c’est pareil pour le Japon, l’Inde, l’Israël, les arabes ».

3. Sortir du dilemme entre l’église catholique romaine et les églises de réveil ou du sommeil

L’opinion congolaise connait le regain d’attachement voire de fascination que FATSHI-BETON président de la république a pour les pasteurs des églises de réveil, mieux du sommeil ; des pasteurs qu’il invite à la présidence ou s’invite lui-même à elles pour aller prier et implorer la grâce de l’Eternel Dieu ! Pourtant non seulement ces églises et leurs pasteurs, à cause de leurs hallucinations spirituelles, sont une épine dans le pied de la libération, de l’émancipation de l’homme africain subsaharien noir tant face à l’homme euro-occidental que par rapport à n’importe quel pouvoir politique opprimant et bien plus contre-productives dans le combat pour la transformation et le développement de la RDC. En effet ces églises sont un obstacle à la création, à la production et à l’invention. Les fidèles sont soumis aux pasteurs, pas nécessairement pour l’élévation praxéologique de la spiritualité, mais plutôt au mercantilisme, au consumérisme desdits pasteurs et leurs familles, qu’ils envoient vivre en Europe, le tout en faisant main basse sur les petites économies des pauvres fidèles ou d’autres magnats au pouvoir ou dans les commerces illicites. La pastoralité est réduite au versement des cadeaux en nature ou en numéraire. C’est tout le contraire des églises catholique et protestante où les fidèles ont la liberté de conscience et de parole face à n’importe quel pouvoir politique voire quel colonisateur culturel (politique, économique, sociologique, traditionnel, historique, technologique, civilisationnel) ou encore par rapport à n’importe quelle autorité cléricale. Les églises catholique et protestante ne prêchent pas des fanatiques ni encore moins des fous de Dieu, mais plutôt des consciences et des esprits éclairés et totalement, absolument critiques. C’est la raison pour laquelle, je conseille à Félix Tshisekedi de se tourner beaucoup plus vers l’église catholique voire l’église protestante dans sa quête de son indépendance politique ou économique. Car,  il vaut mieux être critiqué, combattu qu’être adoré ou flatté parfois sans cause. De notoriété, l’église catholique romaine a toujours été critique à l’égard des tous les pouvoirs en place en RDC. La raison est simple, combattre la grandiloquence, l’égoïsme, la gabegie, l’intolérance sociale ; bref la dictature, mieux, la mauvaise gouvernance.

Dans la confusion actuelle des valeurs religieuses, j’ai constaté comment en la faveur de la prolifération anarchique d’églises de réveil voire du sommeil à Kinshasa et partout dans l’ensemble du pays, les pasteurs desdites églises et leurs fidèles aveuglés et totalement en mal d’inspiration voire de vagabondage spirituel, ont attrapé la folie de grandeur de se comparer d’un côté au Saint-Père de l’église catholique romaine, et d’un autre côté en caricaturant son église comme un lieu où la parole de Dieu serait tiède, obsolète, futile, inutile ; bref ringarde ! Pourtant et comme chacun le sait, l’église catholique romaine est la source d’où toute parole divine découle. Elle en est l’origine. C’est la mère de la parole divine et de toute parole de Dieu sur la divinité divine dans toute sa splendeur. D’où,  il faut garder raison lorsqu’on s’attaque à elle et à tout ce qui en provient. Gardienne de la vie et de toute vie, l’église catholique même vieillie, affaiblie, dépassée, démodée n’en reste pas moins cette source-là et a droit à tout le respect dû à son rang. Car le charisme de l’église catholique romaine est inatteignable voire indépassable. Ce n’est pas de l’apologie mais la stricte réalité des choses. Il n’y a qu’à regarder le nombre quasi millionnaire des fidèles dans le monde et chez nous au Congo-Kinshasa pour nous en convaincre.

Quant à Jésus-Christ dont le christianisme est la religion et les apôtres pourchassés des terres juives à cause de leur intime conviction pour la divinité pourtant hautement prouvée du messie, ils sont allés trouver refuge à Rome en Italie pour continuer le combat de Jésus-Christ. L’histoire christianiste nous apprend que le premier pape était Saint-Pierre dont la tradition s’est perpétuée jusqu’au Pape François le tenant actuel de la lignée papale. Il me faut quand même rappeler que même s’il était Dieu réincarné, Jésus-Christ n’en est pas moins la tête et le fondateur de l’église catholique romaine. D’où il est quasi impossible d’évoquer son nom, sans se devoir écouter, obéir, respecter, honorer les fondements et dogmes du christianisme catholique romain. Ce Jésus-Christ de Nazareth n’avait été que fondateur d’une confrérie des douze personnes devenues plus tard des apôtres voire des disciples. Je ne parle pas de douze mille personnes, mais bel et bien au contraire des douze (12) personnes. A telle enseigne que si on pouvait s’exprimer en termes d’entreprise ou de parti politique, on s’étonnerait  qu’une entreprise des douze (12) personnes seulement tienne depuis trois mille ans, sans discontinuer à fasciner et à inspirer des milliards des croyants dans le monde !  Une solidité idéologico-spirituelle inébranlable qui s’explique par le fait que la religion catholique romaine était établie sur une parole non-tentatrice, non-diffamatoire, mais plutôt opposable à tous. Jésus-Christ et ses apôtres n’ont jamais mis en place une petite boutique juste pour amuser la galerie pour escroquer les fidèles, comme on en voit ci et là, mais plutôt le reflet de la légitimation de la parole de Dieu, dont la configuration et l’accomplissement sont résumés dans les Dix Commandements.

S’agissant du Pape sa plus haute et grande autorité, le sommet, il est tout simplement incomparable avec aucun autre serviteur de Jésus-Christ sur cette terre des hommes. Le pape est bénéficiaire d’une double identité, qui en fait que quand il débarque quelque part, est un visiteur pas comme un autre. Le pape est Pape, c’est-à-dire chef suprême de l’une des trois premières églises au monde aux côtés de l’Islamisme et du Bouddhisme. Or le Pape n’est pas que Pape, il est également Chef d’Etat. Effectivement le Pape est président du Vatican, un des plus minuscules Etats au monde avec Monaco pour m’en arrêter là. Beaucoup d’observateurs l’ignorent. En RDC, un pays obnubilé par des pasteurs immoraux, mercantilistes, capitalistes, j’ai ouïe dire des amalgames insensés à la suite de la visite du Saint-Père à Kinshasa. La main sur le cœur, on doit savoir qu’il n’y a rien de comparable entre le Saint-Père avec aucun autre chef d’Etat au monde. Alors qu’il n’a ni armes nucléaires ni missiles ni fusées ni encore moins satellites, mais rien que la parole puisée et inspirée de la Sainte Bible.

Le président de la république devait, à mon avis, saisir le voyage du Pape François comme une réelle opportunité de faire mieux sur le plan politique, économique, social et surtout culturel (dont notamment mettre en œuvre la politique du « Grand Remplacement culturel » que je lui conseille) afin de reconquérir et gagner la paix à l’est de son pays, mais également de mettre à contribution chacun des citoyens congolais de l’intérieur et de l’extérieur a en tirer, à chaque degré, niveau de responsabilité, une vraie leçon pour son positionnement dans cette quête de libération politique, économique, sociale et culturelle de la RDC. En tant que professeur de philosophie, analyste des questions de relations internationales et de politiques comparées, phénoménologue, praxéologue, initiateur-incitateur de l’idéologie du « Remplicisme culturel » ou du « Grand Remplacement Culturel » en tant que projet de transformation et du développement de l’Afrique subsaharienne noire et de la RDC plus particulièrement, j’en ai tiré la leçon de récusation de l’ « occidentalisme » sous toutes ses formes politique, économique, sociologique, historique, traditionnelle, civilisationnelle ; bref culturelle, en y allant même plus loin que Léopold-Sédar Senghor, Aimé Césaire, Léon Damas, Sékou Touré, Patrice-Emery Lumumba, Thomas Sankara, Nelson Mandela, Mouammar  Kadhafi et tant d’autres panafricains, en demandant purement et simplement le départ des colonisateurs économiques euro-occidentaux de l’Afrique subsaharienne noire et plus précisément de la RDC voire une rupture complète avec ces apiculteurs de père, mère, fille en fils.

4. « Ils » ont savonné et sali gratuitement le vaillant cardinal Fridolin Ambongo ! Enfin comment expliquer les quolibets, les injures, les mépris, les méprises, les calomnies et les diffamations totalement fallacieux, obsolètes et injustes contre le majestueux Cardinal Fridolin AMBONGO, Archevêque de Kinshasa tant dans les réseaux sociaux que les médias sous-ordre ou pas ? Qu’a-t-il fait pour mériter un tel déchaînement honteux de la part des médiocres et des barbares ? Pour l’essentiel, j’ai cru comprendre que le prélat était accusé de tribalisme et d’être hostile au

chef de l’Etat. Mais ces inconscients qui ne comprennent  rien à l’alchimie politique, savaient-ils que le Pape François ne reprenait dans son discours que les mots et caricatures du peuple congolais parvenus aux oreilles de son cardinal contre justement les responsables politiques congolais qui, au nom de leurs petits intérêts mignons, n’hésitent jamais à sacrifier le pays et le peuple dont ils ont pourtant la tâche de sécuriser ? Pour peu qu’on le sache, le Cardinal Fridolin AMBONGO est à la fois la bouche et l’oreille du Pape François en RDC. Dans tout ce qu’il fait est de son rôle, qu’il n’outrepasse jamais. Au point qu’il n’y a que les ânes pour croire qu’il y avait deux discours l’un du Pape et l’autre du Cardinal. L’on a ainsi pourtant assisté qu’à un seul et même discours, aux accents révolutionnaires, pour condamner la collusion entre les pouvoirs africains subsahariens noirs et les pouvoirs euro-occidentaux. Les premiers pouvoirs ayant pour mission de servir et de garantir les intérêts mignons des seconds pouvoirs tandis que les seconds pouvoirs la mission voire le rôle de garantir et d’assurer le maintien à vie au pouvoir des premiers pouvoirs soit par des pressions contre-nature soit par la force des armes.

Les deux grandes personnalités de l’église catholique romaine sont montées au créneau pour le condamner, le récuser haut et fort sur tous les tons du superlatif. C’est donc abracadabrantesque de tenter de faire une récupération politicienne du discours papal pour l’opposer au discours du Cardinal, comme s’il s’agissait des deux discours prononcés par deux personnes distinctes, alors qu’il s’agisse du Saint-Père que du Cardinal Ambongo, les deux créatures de Jésus-Christ se sont investies totalement dans la diabolisation des politiciens irresponsables de tous bords et des traîtres des nations africaines subsahariennes noires et de la RDC en particulier, inféodés volontairement ou involontairement à l’occidentalisme pour d’un côté opprimer, dévaliser, voler les richesses naturelles de la RDC, et d’un autre côté de massacrer leurs populations telles celles de l’est de la RDC auxquelles ils font vivre un enfer sur terre. Une population vivant dans la souffrance depuis plus des trois décennies, a repris plus des trois fois l’Archevêque de Kinshasa dans son speech, le tout devant le représentant de Jésus-Christ sur terre. Tous les amalgames sur le Cardinal Ambongo montrent qu’il y avait encore au Congo-Kinshasa des acteurs politiques et leurs supporters qui n’ont toujours pas encore quitté l’antiquité politique et le moyen-âge religieux.

Quant à ceux qui ont pris pour eux le discours papal comme un plaidoyer pour la réélection automatique de Félix Tshisekedi en 2023, ils n’ont rien compris à l’émotion du Saint-Père. Contrairement à ce qu’avait osé dire le parlementaire Mbata -, pourtant juriste et professeur d’universités de son état, preuve que le pouvoir politique enivre et que les ânes n’ont pas de quartier fixe -, le Pape François n’est jamais venu en soutien du président de la république. Principalement visé par le Saint-Père en tant que chef d’Etat en fonction, le président Félix Tshisekedi et ses partisans prendraient plutôt la déclaration forte du Pape François comme une exhortation à mieux faire pour entrer dans l’histoire politique et culturelle de la RDC par la grande porte et surtout d’y laisser des traces indélébiles. Ce n’est pas le Pape qui élit les dirigeants congolais. D’ailleurs,  je note comment au jour d’aujourd’hui Félix Tshisekedi n’a pas nécessairement besoin d’un coup de pousse de la part du chef de file de l’église catholique romaine pour se prendre un second mandat. Ce qu’il a fait en moins de cinq ans est quand même marquant voire significatif pour y arriver malgré les mimiques des uns et des autres, ce qui est normal en démocratie où il est difficile de faire l’unanimité.

5. La « révolte » et le « suicide » comme justificatifs du « Remplicisme culturel » pour la transformation et le développement de l’Afrique subsaharienne noire

Dans cette bien modeste réflexion, mon ambition est double. Premièrement il s’agit de faire ressusciter la culture africaine subsaharienne d’origine, de préférence celle d’avant le contact avec l’Europe occidentale et donc avant l’esclavage et la colonisation, et si ce n’est pas ou plus possible d’y revenir alors afin de donner aux africains subsahariens noirs tous les moyens humains à leur disposition pour pouvoir et devoir s’inventer une culture mentale digne de ce nom qui les transformerait et les développerait à l’aune de bien d’autres peuples de la terre. C’est ce processus-là que je nomme « le Grand Remplacement culturel ». Secondement, il s’agit également de comment évaluer, de comment impliquer les chances de réussite permettant la supplantation effective de la culture étrangère structurellement envahissante (nous entendons la culture euro-occidentale) par la culture d’origine reprenant en mains ses droits les plus inaliénables pour y arriver.

C’est mon combat. Celui théoriquement et pratiquement de tous les hommes subsahariens noirs tant d’Afrique que du monde entier. La souveraineté culturelle n’est pas obsessionnellement restrictive. Parce qu’autrement dit je n’entends pas ce combat comme une simple déclaration d’intention en tant que un simple vouloir avoir une chose à la manière d’un enfant désirant un biscuit et qui arrête de pleurer une fois qu’il l’a reçue et aussitôt après il tourne la tête ailleurs pour réclamer une autre sucrerie et ainsi de suite, eh bien non, il s’agit au contraire de savoir si nous avons -, nous en tant que noirs, peuples anciennement esclavagisés et colonisés -, une âme, un esprit, un corps, une culture voire davantage encore une mentalité de progrès, que j’appelle mentalité créatrice-productrice-inventrice-transformatrice. Ce « nouvel » homme africain subsaharien noir est foncièrement authentiquement un « homme révolté » voire un « homme suicidé », en empruntant les mots d’Albert  Camus (CAMUS A, L’homme révolté, Gallimard, 1951), ce grand philosophe constate qu’ « Il y  a, commente-t-il, des crimes de passion et des crimes de logique. Le Code pénal les distingue, assez commodément, par la préméditation. Nous sommes au temps de la préméditation et du crime parfait. Nos criminels ne sont plus ces enfants désarmés qui invoquaient l’excuse de l’amour. Ils sont adultes, au contraire, et leur alibi est irréfutable : c’est la philosophie qui peut servir à tout, même à changer les meurtriers en juges ». 

C’est ainsi qu’à l’instar de R. Descartes qui affirmait, note A. Camus mais dans un autre registre, « Je pense, donc je suis » -, tout africain noir s’y serait dit « Je me révolte, donc je suis ». En effet, selon Camus, la révolte est le seul moyen de dépasser l’absurde. Mais le véritable sujet de l’homme révolté est comment l’homme, au nom de la révolte, s’accommode du crime, comment la révolte a eu pour aboutissement les Etats policiers et concentrationnaires du 20e siècle. Comment l’orgueil humain a-t-il dévié ?

Comment les Etats noirs subsahariens noirs ont-ils accepté, sans broncher la domination postcoloniale, hégémoniste, impérialiste, capitaliste des Etats euro-occidentaux ? Parce qu’en manque de dignité voire de personnalité plusieurs dirigeants des pays africains noirs ont accepté de brader leur souveraineté en faveur des petits intérêts personnels qui font d’eux non pas de partenaires respectés mais des petits chiens gardés des profits et intérêts des pouvoirs euro-occidentaux qui les avaient placés au pouvoir ; une position de fœtus faisant d’eux pas de guides, des révolutionnaires, mieux des combattants dans la quête de la souveraineté des populations noires d’Afrique et d’ailleurs (Kimbangu, Ahmed Sékou Touré, Lumumba, Martin Luther-King, Frantz Fanon, Sankara, Modibo Keita, Mouammar Kadhafi, Mandela, etc.) mais au contraire ils ont choisi de tronquer le costume des traitres des dirigeants susmentionnés, en devenant par nécessité des sherpas de la politique occidentale (UA, OTAN, ONU) en Afrique noire subsaharienne noire. Ces traîtres d’un certain idéal africain ne connaissent jamais la révolte. Or se révolter, c’est s’affranchir de la compromission, de la lassitude, de l’indifférence face au mal.

Un regard intéressant sur l’homme révolté montre justement cette capacité qu’un homme a à dire non mais également la capabilité de refuser, sans renoncer « s’il refuse, il ne renonce pas : c’est aussi un homme qui dit oui, dès son premier mouvement. Un esclave, qui a reçu des ordres toute sa vie, juge soudain inacceptable un nouveau commandement ». Mais quel est le contenu de ce « non », s’interroge A. Camus ? Il répond : « Il signifie, par exemple, « les choses ont trop duré », « jusque-là oui, au-delà non », « vous allez trop loin », et encore, « il y a une limite que vous ne dépasserez pas ». En somme, ce non affirme l’existence d’une frontière. On retrouve la même idée de limite dans ce sentiment du révolté que l’autre « exagère », qu’il étend son droit au-delà d’une frontière à partir de laquelle un autre droit lui fait face et le limite. Ainsi, le mouvement de révolte s’appuie, en même temps, sur le refus catégorique d’une intrusion jugée intolérable et sur la certitude confuse d’un bon droit, plus exactement l’impression, chez le révolté, qu’il est « en droit de… ».

Ce qui fait dire à A. Camus que « La révolte ne va pas sans le sentiment d’avoir soi-même, en quelque façon, et quelque part, raison. C’est en cela que l’esclave révolté dit à la fois oui et non. Il affirme, en même temps que la frontière, tout ce qu’il soupçonne et veut préserver en deçà de la frontière. Il va démontrer, avec entêtement, qu’il y a en lui quelque chose qui « vaut la peine de … », qui demande qu’on y prenne garde. D’une certaine manière, il oppose à l’ordre qui l’opprime une sorte de droit à ne pas être opprimé au-delà de ce qu’il peut admettre »; Car  « En même temps que la répulsion à l’égard de l’intrus, il y a dans toute révolte une adhésion entière et instantanée de l’homme à une certaine part de lui-même. Il fait donc intervenir implicitement un jugement de valeur, et si peu gratuit, qu’il le maintient au milieu des périls. Jusque-là il se taisait au moins, abandonné à ce désespoir où une condition, même si on la juge injuste, est acceptée. Se taire, c’est laisser croire qu’on ne juge et ne désire rien, et, dans certaines cas, c’est ne désirer rien en effet. Le désespoir, comme l’absurde, juge et désire tout, en général, et rien, en particulier. Le silence le traduit bien. Mais,  à partir du moment où il parle, même en disant non, il désire et juge ». Pour A. Camus, « Le révolté, au sens étymologique, fait volte-face. Il marchait sous le fouet du maître. Le voilà qui fait face. Il oppose ce qui est préférable à ce qui ne l’est pas. Toute valeur n’entraîne pas la révolte, mais tout mouvement de révolte invoque tacitement une valeur ». Pour A. Camus, donc, « L’esclave, à l’instant où il rejette l’ordre humiliant de son supérieur, rejette en même temps l’état d’esclave lui-même. Le mouvement de révolte le porte plus loin qu’il n’était dans le simple refus. Il dépasse même la limite qu’il fixait à son adversaire, demandant maintenant à être traité en égal. Ce qui était d’abord une résistance irréductible de l’homme devient l’homme tout entier qui s’identifie à elle et s’y résume. Cette part de lui-même qu’il voulait faire respecter, il la met alors au-dessus du reste et la proclame préférable à tout, même à la vie. Elle devient pour lui le bien suprême. Installé auparavant dans un compromis, l’esclave se jette d’un coup (« puisque c’est ainsi… ») dans le Tout ou Rien. La conscience vient au jour avec la révolte ».

Or s’il y a un humanisme chez A. Camus c’est, à mon avis, dans cette dernière phrase selon laquelle « La conscience vient au jour avec la révolte ».  Parce qu’en effet, « Le révolté veut être tout, s’identifier totalement à ce bien dont il a soudain pris conscience et dont il veut qu’il soit, dans sa personne, reconnu et salué – ou rien, c’est-à-dire se trouver définitivement déchu par la force qui le domine. A la limite, il accepte la déchéance dernière qui est la mort, s’il doit être privé de cette consécration exclusive qu’il appellera, par exemple, sa liberté. Plutôt mourir debout que de vivre à genoux ». Celui qu’on appelle homme ne consiste pas dans ses déclarations, mais plutôt dans ses actions. « Pour moi, dit A. Camus, j’ai décidément quelque chose à dire sur l’individu. C’est avec rudesse qu’on doit en parler et, s’il le faut, avec le mépris convenable ». Pourquoi, donc ? Parce que pour A. Camus, « Un homme est plus un homme par les choses qu’il tait que par celles qu’il dit. Il y en a beaucoup que je vais taire. Mais je crois fermement que tous ceux qui ont jugé de l’individu l’ont fait avec beaucoup moins d’expérience que nous pour fonder leur jugement. L’intelligence, l’émouvante intelligence a pressenti peut-être ce qu’il fallait constater. Mais l’époque, ses ruines et son sang nos comblent d’évidences. Il était possible à des peuples anciens et même aux plus récents jusqu’à notre ère machinale, de mettre en balance les vertus de la société et de l’individu, de chercher lequel devait servir l’autre. Cela était possible d’abord en vertu de cette aberration tenace au cœur de l’homme et selon quoi les êtres ont été mis au monde pour servir ou être servis. Cela était encore possible parce que ni la société ni l’individu n’avaient encore montré tout leur savoir-faire ». C’est pourquoi, « Conscient que je ne puis me séparer de mon temps, j’ai décidé de faire corps avec lui. C’est pourquoi,  je ne fais tant de cas de l’individu que parce qu’il m’apparait dérisoire et humilié. Sachant qu’il n’est de causes victorieuses, j’ai du goût pour les causes perdues elles demandent une âme entière, égale à sa défaite comme à ses victoires passagères. Pour qui se sent solidaire du destin de ce monde, le choc des civilisations a quelque chose d’angoissant. J’ai fait mienne cette angoisse en même temps que j’ai voulu y jouer ma partie. Entre l’histoire et l’éternel, j’ai choisi l’histoire parce que j’aime les certitudes. D’elle du moins, je suis certain et comment nier cette force qui m’écrase ? ».

Ainsi, en tant que chrétien, politicien, religieux, ou simple citoyen la mort d’un homme n’est jamais la fin de cet homme, mais au contraire le début d’une nouvelle autre vie. S’agissant de l’église, elle ne devrait pas empêcher la mort, mais montrer au contraire qu’une vie sans vie ne valait pas la peine d’être vécue. Justement Albert Camus avait cette réflexion magnifique dans Le mythe de Sisyphe : « Il vient toujours un temps où il faut choisir entre la contemplation et l’action. Cela s’appelle devenir un homme. Ces déchirements sont affreux. Mais pour un cœur fier, il ne peut y avoir de milieu. Il y a Dieu ou le temps, cette croix ou cette épée. Ce monde a un sens plus haut qui surpasse ses agitations ou rien n’est vrai que ces agitations. Il faut vivre avec le temps et mourir avec lui ou s’y soustraire pour une plus grande vie. Je sais qu’on peut transiger et qu’on peut vivre dans le siècle et croire à l’éternel. Cela s’appelle accepter. Mais je répugne à ce terme et je veux tout ou rien. Si je choisis l’action, ne croyez pas que la contemplation me soit comme une terre inconnue. Mais elle ne peut tout me donner, et privé de l’éternel, je veux m’allier au temps. Je ne veux faire tenir dans mon compte ni nostalgie ni amertume et je veux seulement y voir clair. Je vous le dis, demains vous serez mobilisé. Pour vous et pour moi, cela est une libération. L’individu ne peut rien et pourtant il peut tout ».

Si je comprends très bien Camus, le droit d’ingérence reste toujours possible. Tout homme pouvait ou devait l’exercer, évidemment, pour ne pas être accusé de « non-assistance » à personne en danger », vaine rhétorique hélas, car sans jamais le considérer pour une fin en soi, sinon une alternative dans un monde dominé et planifié par l’éloquence subjective, celui où chacun a à choisir et à se choisir. Concernant à titre d’exemple, l’église, elle devrait laisser s’écrire l’Histoire. Oswald Spengler l’un des allemands le plus friand de la philosophie de l’histoire, n’a jamais cessé d’affirmer que ce qu’on appelle histoire est une histoire consciente, plutôt qu’une somme des biographies. Car c’est à chacun de l’écrire et de la réécrire, de la lire et de la relire, de l’orienter et de la réorienter, de la produire et de la reproduire, de la créer et de la recréer, de l’inventer et de la réinventer à chaque fois sans cesse. C’est pourquoi, l’église n’avait pas à la canaliser ni à l’orienter dans un sens comme dans un autre sens ; elle devait la laisser s’éclater, en se disant comme l’avait vu Héraclite d’Ephèse que du conflit jaillit toujours l’harmonie… Il n’y en a aucun secret, car en effet « Les conquérants savent que l’action est en elle-même inutile. Il n’y a qu’une action utile, celle qui referait l’homme et la terre. Je ne referai jamais les hommes. Mais,  il faut faire « comme si ». Car le chemin de la lutte me fait rencontrer la chair. Même humiliée, la chair est ma seule certitude. Je ne puis vivre que d’elle. La créature est ma patrie. Voilà pourquoi j’ai choisi cet effort absurde et sans portée. Voilà pourquoi je suis du côté de la lutte. L’époque s’y prête, je l’ai dit. Jusqu’ici la grandeur d’un conquérant était géographique. Elle se mesurait à l’’tendue des territoires vaincus. Ce n’est pas pour rien que le mot a changé de sens et ne désigne plus le général vainqueur. La grandeur a changé de camp. Elle est dans la protestation et le sacrifice sans avenir. Là encore, ce n’est point par goût de la défaite. La victoire serait souhaitable. Mais il n’y a qu’une victoire et elle est éternelle. C’est celle que je n’aurai jamais. Voilà où je bute et je m’accroche ».

C’est dans ce même ordre d’idées, A. Camus explique qu’« Une révolution s’accomplit toujours contre les dieux, à commencer par celle de Prométhée, le premier des conquérants modernes. C’est une revendication de l’homme contre son destin : la revendication du pauvre n’est qu’un prétexte. Mais je ne puis saisir cet esprit que dans son acte historique et c’est là que je le rejoins : en face de la contradiction essentielle, je soutiens mon humaine contradiction. J’installe ma lucidité au milieu de ce qui la nie. J’exalte l’homme devant ce qui l’écrase et ma liberté, ma révolte et ma passion se rejoignent alors dans cette tension, cette clairvoyance et cette répétition démesurée ». Ainsi, il n’y a pas d’autre vie pour l’homme que sa propre vie. Ce n’est pas au Ciel qu’il la forgera, mais ici-bas. Car « Oui, l’homme est sa propre fin. Et il est sa seule fin. S’il veut être quelque chose, c’est dans cette vie. Maintenant, je le sais de reste. Les conquérants parlent quelquefois de vaincre et surmonter. Mais c’est toujours « se surmonter » qu’ils entendent. Vous savez bien ce que cela veut dire. Tout homme s’est senti l’égal d’un dieu à certains moments. C’est ainsi du moins qu’on le dit. Mais cela vient de ce que, dans un éclair, il a senti l’étonnante grandeur de l’esprit humain. Les conquérants sont seulement ceux d’entre les hommes qui sentent assez leur force pour être sûrs de vivre constamment à ces hauteurs et dans la pleine conscience de cette grandeur. C’est une question d’arithmétique, de plus ou de moins. Les conquérants peuvent le plus. Mais ils ne peuvent pas plus que l’homme lui-même quand il le veut. C’est pourquoi ils ne quittent jamais le creuset humain, plongeant au plus brûlant dans l’âme des révolutions ».

De toute façon dans ma quête d’une idéologie du « Grand remplacement culturel », il ne s’agit pas du rejet radical de tout l’Occident, mais au contraire récusation absolue c’est-à-dire sans concession de l’« occidentalisme » comme impérialisme, néocolonialisme, néoesclavagisme, hégémonisme, capitalisme, impérialisme, eugénisme. Pour y arriver j’emprunte, dans ce cas-ci, deux attitudes mises en évidence par A. Camus la « révolte » et le suicide. Je m’explique : se séparer de l’Occident, après sa cure de civilisation, est une entreprise inutile voire contre-productive même si ce n’est jamais impossible, car quand on veut, on peut. Attention, je ne me dédie nullement, je prêche un réalisme pragmatique. En effet après plusieurs siècles d’esclavage et de colonisation, le combat du « Remplicisme culturel » ne s’annonce ni aisé ni facile ni un chemin sans encombre. Je suis le premier à savoir que l’ « occidentalisme » a déjà laissé des traces indélébiles sur le système ontologique et anthropologique que le déboulonner ne sera pas sans risques. Mais je ne dis pas que malgré ces risques, nous abandonnerons le «Grand Remplacement culturel », ce que je propose ici et maintenant c’est effectivement de commencer et de poursuivre le mouvement que je viens d’annoncer, mais sans nullement conseiller un retour brusque voire brutal à l’avant-esclavage ou à l’avant-colonisation, en oubliant donc l’héritage occidentaliste. Parce que je crois non seulement en la cohabitation des cultures, des valeurs, des civilisations, des histoires, des peuples mais également en la  possibilité de tri parmi les modes de penser, d’être, d’agir, de faire de l’homme euro-occidental susceptibles de nous façonner en tant qu’Africains noirs dans ce que nous sommes aujourd’hui et serons demain, non pas comme objets d’éternelle compassion, d’exotisme mais au contraire partenaires et conquérants parmi les autres peuples.

Donc dans ma démarche de « remplacement culturel », je n’entends nullement ni dire ni prétendre que tout l’Occident était mauvais et sataniste. Il y en a des bons modèles, des meilleurs exemples qui peuvent m’inspirer dans ma condition africaine noire. Aucune dispersion donc par rapport à ce combat, à cette lutte, à cette guerre même si pour y arriver, j’ai regardé ce qu’ont fait H. Arendt et Mao Tsé Toung quand l’un et l’autre a façonné sa propre révolution culturelle pour leurs peuples respectifs. C’est plutôt de bonne guerre. Alors le Grand remplacement culturel que je propose en Afrique est bel et bien une révolution culturelle qui dépasse évidemment, dans sa forme et dans son contenu, les révolutions culturelles de mes inspirateurs Arendt et Mao. Je ne répète pas les autres, je ne les imite pas non plus, sinon les prends-je pour une base de réflexion pour asseoir ma propre révolution culturelle dont le but ultime reste en amont et en aval la transformation et le développement de l’homme africain subsaharien noir. Reste donc qu’au travers cette ambition légitime d’instaurer  un Grand remplacement culturel, j’essaye d’élaborer une démarche parallèle dont les convergences utiles relevées performeraient le continent africain subsaharien noir et ses populations dans leur quête de libération totale, d’affranchissement par rapport à l’acculturation, à l’aliénation, à l’hégémonisme, à l’impérialisme voire même à l’eugénisme qui leur sont imposés par l’homme euro-occidental en tant que déni anthropologique, ontologique, culturel.

Cependant, je l’ai dit, il y a un moment, ce combat je risque de ne jamais le gagner pour plusieurs raisons dont la trahison, la faiblesse ontologique, anthropologique civilisationnelle ; bref mentale de l’homme africain subsaharien noir pour qui je me bats. Nullement question donc, sans prendre mes vessies pour des lanternes, de négliger voire de relativiser le désaveu que je subirais dans cette démarche de « reconquête », de récupération, de reprise de la culture originelle africaine subsaharienne noire perdue, jetée volontairement voire reniée par les africains subsahariens noirs eux-mêmes obnubilés, façonnés, impressionnés et soumis aveuglement à l’« occidentalisme ». Il s’agira pour mes détracteurs africains subsahariens noirs sur le continent noir et en dehors de premièrement montrer l’inappropriation, l’inutilité, la sénilité de ma démarche qui n’y aboutira jamais, selon eux, au regard de l’état rudimentaire et déliquescent des conditions sociales, économiques, politiques de l’Afrique subsaharienne noire ; deuxièmement justement, essentiellement, uniquement, ils s’opposeront à mon projet parce que, payés, soudoyés, corrompus, aliénés et acculturés tant volontairement qu’involontairement, ils voudront plaire aux esclavagistes, aux colonialistes, aux eugénistes, aux hégémonistes, aux ethnocentristes occidentaux, dont en tant qu’anciens esclavages et colonisés, ils en étaient fanatiques et suppôts ; troisièmement, enfin, ils s’y opposeront au nom évidemment éhontément leur part mineure de bonheur pourtant éphémère et totalement insignifiant au détriment de celui du grand nombre d’Africains subsahariens noirs qui souffrent et triment dans une pauvreté innommable.

En m’y engouffrant et en y insistant, je sais déjà  que je ne connaîtrai pas un sort moins douloureux et ingrat que celui de Cheikh Anta Diop,  de F. Fanon, d’Aimé Césaire, de Léon Damas, de Price-Mars, de Léon Dubois, de Martin Luther-King, de Patrice-Emery Lumumba, de Sékou Touré, de Kwame Nkrumah, de Julius Nyerere, de Kenneth Kaunda, de Thomas Sankara, de Barthelemy Boganda, de Modibo Keita, de Mouammar Kadhafi, de Nelson Mandela, de Mobutu Se Seko, de Mzee Laurent-Désiré Kabila et de bien d’autres Panafricains valeureux qui ne sont pas repris ici soit par oubli soit par négligence ou soit encore par mégarde, mais cités ou pas ils sont là présents dans l’esprit. En effet il est de notoriété scientifique et politique constante que les impérialistes et eugénistes euro-occidentaux opposent les Africains subsahariens noirs entre eux sur cette question essentielle de leur origine en présentant, ironie du sort, ceux qui les combattent et s’opposent à eux sur cette question précise de l’emballage culturel de l’Afrique subsaharienne noire, comme les ennemis de la transformation et du développement de l’Afrique subsaharienne noire, et se présentant eux-mêmes anciens esclavagistes, colonialistes, eugénistes, hégémonistes, ethnocentristes, racistes comme les anges, les protecteurs, les développeurs de leurs anciennes victimes afro-subsahariennes noires, sans jamais avouer qu’ils parlent, non au nom de l’Afrique subsaharienne noire, mais au contraire d’une classe de politiciens qu’ils se sont faits inventés à leur image pour poursuivre l’esclavage, la colonisation et la spoliation éhontée des richesses naturelles minières, humaines, économiques, financières, technologiques des autochtones Africains subsahariens noirs. S’il y a instabilité politique, sociale, économique et s’il y a des coups d’Etat perpétuels, des crimes, des assassinats politiques, c’est à cause de cette double lecture complètement stratégique : « ce qui est bon pour l’homme noir, sans notre assentiment, est essentiellement contre nous les  euro-blancs ». Voilà la source du « Remplicisme culturel ». Il ne s’agira pas de couper tous les ponts avec l’Europe occidentale, il s’agira plutôt de lui imposer notre propre lecture de la culture, de la société, de la tradition, de la civilisation et de la politique, en encourageant en Afrique subsaharienne noire l’instinct créateur, producteur, inventeur, transformateur.

Comme je viens de le dire, il y a un moment, les adversaires et réfractaires du «Remplicisme culturel », mieux, de l’idéologie du « Grand Remplacement culturel » comme projet africain de transformation et du développement, seraient plus à comptabiliser dans les victimes africaines subsahariennes noires plutôt que chez leurs bourreaux ! Une chose est certaine que malgré son caractère envahissant, la culture euro-occidentale est par essence, par définition, l’incarnation de la discussion, mieux de la libération de la pensée, de la parole (cfr Jürgen Habermas, La Théorie de l’agir communicationnel, 1981). Elle ne donne rien pour rien. L’homme euro-occidental se met à l’écoute de ceux qui lui revendiquent des choses. Il examine, il accorde et il cède ces choses. Quant à ceux qui s’en accommodent, qui acceptent tout ou qui estiment que le maître qu’il est pensera à eux de lui-même et leur dira à un moment ou à un autre moment ce qui est bon ou mauvais pour eux, bah le maître homme euro-occidental s’en moquera indéfiniment. L’« occidentalisme » est un mode opératoire du maître homme euro-occidental. Ce mode opératoire a été tour à tour l’esclavagisme, le colonialisme, l’esclavagisme moderne, le néo-colonialisme soft, l’impérialisme, le capitalisme, l’eugénisme, l’hégémonisme, le racisme, l’ethnocentrisme, l’angélisme ! A chaque étape de l’existence des rapports de force entre le NORD et le SUD, chacun de ces modes opératoires y a été d’application par le NORD au détriment du SUD, mais sans que à aucun moment les acteurs du NORD refusent aux acteurs du SUD d’aller en guerre pour pouvoir s’y émanciper. Malheureusement du côté des pays du SUD et de l’Afrique subsaharienne noire en particulier, il n’y a pas de surprise, on est plus enclin à collaborer avec le maître homme euro-occidental qu’à lui contester son insolente domination voire dictature. C’est surprenant bien sûr mais plutôt compréhensible au regard des psychiatres qui expliquent et parlent de ce qu’ils appellent le « syndrome de Stockholm » où l’on voit comment il arrive à certains otages qui ont été capturés ou vécus en captivité -, malgré les traitements dégradants, les maltraitances diverses, les humiliations, les sévices sexuels que leurs bourreaux leur ont fait subir -, se prendre de sympathie pour leurs geôliers, comme ça se passe donc aujourd’hui entre certains anciens esclaves, anciens colonisés, esclaves modernes et néo-colonisés africains subsahariens noirs, dont essentiellement les hommes politiques que les euro-occidentaux ont choisis, ont nommés à la tête des pays africains noirs, non pas pour faire triompher un projet de transformation et de développement de l’Afrique,  mais pour poursuivre le travail inachevé d’esclavagisme et du colonialisme, entre autres l’exploitation des matières premières d’un côté et le muselage tout azimut des intellectuels, des opposants politiques ou des simples citoyens panafricains qui osent ou oseront combattre l’« occidentalisme », c’est-à-dire l’eugénisme, l’hégémonisme, l’impérialisme, le capitalisme. Donc le « syndrome de Stockholm » où la victime défend becs et ongles son bourreau est le système psychologico-politique sur lequel se noue le rapport des forces entre l’ancienne métropole et l’ancienne colonie. Ce n’est plus simplement une théorie politique pour y arriver mais au contraire une problématique psychologique voire psychiatrique où il y est à la fois question de se libérer de ce bourreau qui nous veut le plus grand mal mais dont en même temps tout de lui nous est indispensable pour notre vie ! Un dilemme qui n’existe alors, je le précise, que dans la tête des incultes diplômés. Ceux qui, en la faveur d’un statut d’aptitude à la scientificité, mieux à l’esprit cultivé non autrement identifié, se croient devenus l’égal du modèle homme euro-occidental.

6. Contenu philosophique et politique de l’idéologie du « Grand Remplacement culturel »

Je fais très attention à ne pas vouloir faire du « REMPLICISME CULTUREL » un slogan creux, sans contenu. Remplacer n’est pas toujours renverser, inverser, détrôner, mais aussi et surtout faire mieux que ce qui était là. Or pour faire mieux, en Afrique subsaharienne noire, ou même approcher, égaler l’ « occidentalisme », nous devrions au moins, je l’ai dit, il y a un moment, être des créateurs, des producteurs, des inventeurs, des transformateurs… Je ne parle pas – à chacun son génie – de fabriquer des fusées, des satellites ni de les envoyer dans l’espace encore moins sur la lune ou sur mars, mais plutôt d’être des vrais êtres humains dignes, concentrés, réfléchis, travailleurs, inventifs, imaginatifs, sérieux, durs contre les antivaleurs. Comme, je ferai intervenir Alvin Toffler dans un instant, j’estime comme lui qu’« Il est des générations dont la destinée est de créer, d’autres de maintenir une civilisation». Dans l’impossibilité d’inventer des fusées, des satellites, d’envoyer des hommes dans l’espace comme l’homme blanc, l’homme afro-subsaharien noir se donnerait pour mission de maintenir la civilisation contre la barbarie morale de l’homme euro-occidental. En effet, Alvin Toffler (cfr La Troisième Vague, Denoël, 1980) est un auteur que j’aime bien. Je conclurai mon introduction par certaines de ses déclarations totalement magnifiques, inspirées, « sacrées » et incontournables à tous les peuples de ce monde et à ceux d’Afrique

subsaharienne noire plus particulièrement. Il pense et écrit bien. Auteur des plusieurs livres à succès, dont le très intéressant et volumineux « Les nouveaux pouvoirs », A. Toffler parlait déjà de « créer notre destin ». En effet dans son ouvrage « La Troisième Vague », il montre que la création est destinale à l’homme, que c’est sa première vertu, et qu’il ne peut en être autrement : « Il est des générations dont la destinée est de créer, d’autres de maintenir une civilisation. Celles qui ont lancé la Seconde Vague de changement historique ont dû, par la force des choses, être des générations créatrices. Les Montesquieu, les Stuart Mill et les Madison ont inventé la plupart des structures politiques qui nous semblent encore aller de soi. A la charnière de deux civilisations, leur rôle était de créer. ». Et A. Toffler de montrer comment « A l’heure actuelle, dans tous les domaines de la vie sociale, qu’il s’agisse de la famille, de l’école, de l’entreprise ou de l’Eglise, de nos systèmes d’énergie et de nos réseaux de communication, nous nous trouvons, nous aussi, devant la nécessité de créer de nouvelles formes adaptées à la Troisième Vague et, dans des nombreux pays, des millions de gens se sont déjà attelés à la tâche ».

Contrairement à la tradition depuis Socrate, Platon, Aristote jusqu’à Hannah Arendt en passant par Kant, Montesquieu, Hegel, je suis tout à fait d’accord avec Alvin Toffler pour reconnaître que seule dans la vie politique, mieux chez les politiciens, la création serait une vertu morte : « nulle part la décrépitude des structures, fait remarquer A. Toffler, n’est aussi prononcée ni aussi dangereuse que dans notre vie politique. Et nulle part il n’y a moins d’imagination et d’expérimentation, nulle part la répugnance à des changements fondamentaux n’est aussi obstinée ». De telle sorte que « Même les gens qui font preuve d’un audacieux esprit d’innovation dans leur travail – dans leurs cabinets juridiques ou dans leurs laboratoires, dans leurs cuisines, leurs classes ou leurs entreprises – semblent se pétrifier pour peu qu’on leur laisse entendre que notre Constitution ou nos structures politiques sont vétustes et ont besoin d’être radicalement rajeunies. La perspective d’une transformation politique en profondeur, avec les risques que cela comporte, les effraie tellement que le maintien du statu quo, si surréaliste et accablant soit-il, fait figure à leurs yeux de meilleur des mondes possibles ».

Pourtant, « La plupart d’entre nous nous savons ou devinons, avertit A.Toffler, combien est périlleux le monde où nous vivons. Nous savons que l’instabilité sociale et les incertitudes politiques peuvent libérer des énergies d’une brutalité inouïe. Nous connaissons le poids des guerres et des cataclysmes économiques, et nous n’avons pas oublié que les nobles intentions et les crises sociales ont bien souvent été les accoucheurs du totalitarisme. Mais presque personne ne semble avoir conscience des différences positives qui distinguent le présent et le passé ». Certes, « La situation varie d’un pays à l’autre, mais il n’y a encore jamais eu dans l’histoire un aussi grand nombre de gens pouvant se prévaloir d’un niveau d’éducation raisonnable et disposant collectivement d’un savoir d’une telle ampleur. Jamais autant de gens n’ont bénéficié d’une aisance matérielle aussi élevée-peut-être précaire, mais suffisante pour leur permettre de consacrer une part de leur temps et de leur énergie à la réflexion et à l’action civique. Jamais autant de gens n’ont eu la possibilité de communiquer, de voyager et de se frotter autant à d’autres cultures. Et, surtout, jamais autant de gens n’ont eu autant à gagner en veillant à ce que les changements nécessaires, si profonds soient-ils, s’effectuent pacifiquement ». De telle sorte, donc, que « Les élites les plus éclairées ne peuvent pas, à elles seules, bâtir une nouvelle civilisation. Pour cela, il faut les énergies de peuples entiers. Or, ces énergies existent, elles attendent à être mobilisées. En vérité, si nous fixons explicitement pour objectif à la prochaine génération, particulièrement dans les pays à haute technologie, la création d’institutions et de Constitution résolument nouvelles, peut-être libérerons-nous alors quelque chose de beaucoup plus puissant encore que l’énergie : l’imagination collective ». Et « Plus tôt nous commencerons à jeter l’ébauche d’institutions politiques nouvelles fondées sur les trois principes (…) – pouvoir des minorités, démocratie semi-directe, division de la décision -, plus les chances d’une transition pacifique seront grandes. C’est la volonté de freiner ces changements, et non les changements eux-mêmes, qui accroît les risques. C’est la volonté aveugle de défendre ce qui est périmé qui crée le danger de sanglants affrontements ».

Reste que rien n’est ni totalement ni définitivement perdu, si l’on se dit que « pour éviter des convulsions violentes, nous devons dès maintenant nous concentrer sur le problème de la désuétude des structures politiques dans le monde. Et ne pas confier l’examen de ce problème aux seuls experts –spécialistes du droit constitutionnel, avocats et politiciens – mais le soumettre aux public – aux organisations civiques, aux syndicats, aux Eglises, aux collectifs de femmes, aux minorités ethniques et raciales, aux savants, aux ménagères et aux hommes d’affaires ». Cet important livre d’A. Toffler s’achève apparemment, par ce que je crois être deux recommandations mondiales : Premièrement « Personne ne sait très exactement ni de quoi sera fait l’avenir, ni ce qui conviendra le mieux à une civilisation de Troisième Vague. Pour cette raison, ce n’est pas une seule et massive réorganisation, et pas davantage une unique métamorphose révolutionnaire autoritairement imposée que nous devons envisager, mais plutôt des milliers d’expériences décentralisées permettant de tester de nouveaux modèle d’élaboration de la décision aux niveaux local et régional, précédant des applications aux plans national et transnational ». Secondement que « C’est donc qui, en définitive, sommes comptables du changement. Et nous devons commencer par changer nous-mêmes, par apprendre à ne pas fermer prématurément notre esprit à ce qui est nouveau, surprenant et apparemment révolutionnaire. Cela veut dire combattre les étrangleurs d’idées prompts à porter le coup de grâce à toute proposition nouvelle sous-prétexte que c’est irréalisable, et monotones défenseurs de ce qui existe déjà, même si c’est absurde, coercitif ou inexploitable – sous prétexte que c’est utilisable. Cela veut dire se battre pour la liberté d’expression – pour le droit des gens à formuler leurs opinions, même si elles sont hérétiques. Cela veut dire, surtout, engager sans plus attendre ce processus de reconstruction avant que la désintégration des systèmes politiques en vigueur n’ait atteint le seuil fatidique au-delà duquel les forces de la tyrannie se déchaîneront, rendant impossible un passage pacifique à la démocratie du 21e siècle. Si nous nous mettons à l’œuvre sans délai, nous pourrons, nous et nos enfants, participer à cette tâche exaltante : la reconstruction, non seulement de nos structures politiques périmées mais de la civilisation même. Comme la génération des révolutionnaires de jadis, notre destin est de créer notre destin ».

7. Comme pour conclure sans conclure

Le Saint-Père François est juste venu rappeler au président de la république Démocratique du Congo et à son peuple l’urgence voire la nécessité de passer de la théorie à la pratique pour savoir, entre autres, que ceux que nous appelons nos partenaires étaient, en réalité, des sangsues, dont le seul intérêt à la République Démocratique du Congo est dans ce qu’il a appelé le « colonialisme économique ». Dans sa diatribe, le Pape François était tout simplement en train d’interpeller les présidents africains en général et Félix Tshisekedi en particulier dont le pays attise des convoitises, mais pas que, sa déstabilisation, son accaparement et tout au plus sa balkanisation. D’où cette déclaration du Saint-Père « Dans votre pays, qui est comme un continent dans le grand continent africain, on a l’impression que la terre entière respire. Mais si la géographie de ce poumon vert est riche et variée, l’histoire n’a pas été aussi généreuse. Tourmentée par la guerre, la République Démocratique du Congo continue de subir à l’intérieur de ses frontières des conflits et des migrations forcées, et à souffrir de terribles formes d’exploitation, indignes de l’homme et de la création. Ce pays immense et plein de vie, ce diaphragme de l’Afrique, frappé par la violence comme par un coup de poing dans l’estomac, semble depuis longtemps avoir perdu son souffle » (fait de citation, cfr Discours du Pape François au Palais de la Nation devant Félix Tshisekedi et des nombreux invités, le 31 Janvier 2023). Mais FATSI-BETON devait-il s’en contenter ou s’y arrêter là, en prenant juste ce « protectionnisme papal » théorétique comme un véritable bouclier contre le capitalisme économique que le Saint-Père a dénoncé ou plutôt un prétexte pour se multiplier à plusieurs pour -, au-delà des cinq années à venir après sa réélection à la tête de son pays, j’en étais quasi certain, Félix Tshisekedi étant en ce moment la chance de la RDC contre sa désintégration -, laisser enfin un pays sur des bons rails et davantage encore très bien préparé idéologiquement et militairement efficacement contre les apiculteurs euro-occidentaux et leurs complices afro-africains Centre-africains et Est-Africains, qui n’ont d’égard et de considération pour son pays qu’en tant qu’il sent le miel.

On se rappellera que Dans une déclaration de Remerciements des Evêques membres de la CENCO à la suite de la visite apostolique du Pape François en RD CONGO, ceux-ci ont dans leur deuxième point à l’ordre du jour, épinglé les fruits de la visite du Pape en ces termes : « 12. Le successeur de Pierre, le Pape François, nous a laissé les paroles fortes qui ont affermi notre foi, ravivé notre espérance, enflammé notre amour et interpellé notre conscience. Ses paroles nous ont réconfortés. 13. L’enseignement du Pape engage chacun de nous, à tous les niveaux, dans le rôle qu’il doit jouer pour la croissance de nos communautés ecclésiales et l’avènement d’un « Congo plus beau qu’avant ». 14. Les images du diamant, de doigts, de la main, du palmier et de la forêt, utilisées par le Saint-Père, sont une symbolique riche qui nous invite notamment à la, cohésion nationale. Nous nous exhortons à les méditer, à nous en approprier et à les mettre en pratique pour le dynamisme de notre Eglise et le bien de notre cher pays, la RD Congo. 15. Par l’intercession de la Sainte Vierge Marie, Reine de la Paix et Notre-Dame du Congo, tous réconciliés en Jésus-Christ, que le Seigneur soutienne nos efforts de conversion. Qu’elle consolide toute initiative de justice, de pardon et de paix dans notre pays » (Kinshasa, le 04 Février 2023).

Des fruits de la visite papale pensés, réfléchis, savamment analysés, interprétés et résumés par les évêques catholiques romains tous savants et inspirés à l’attention de Félix Tshisekedi, président de la république, et sa cohorte de conseillers pour pouvoir rendre sa gouvernance nationaliste et patriotique. Il est vrai que j’ai toujours été hostile à l’entourage politique de FATSHI-BETON, mais force est de reconnaître que celui actuel est de loin meilleur, responsable pour avoir sensiblement amélioré la communication du chef de l’Etat. Aujourd’hui on en est loin des années lumières des déclarations honteuses et des soumissions du genre « les banyamulenge sont des congolais » et des « rwandais sont nos frères » ! J’en suis particulièrement heureux d’avoir été écouté par Félix Tshisekedi pour son remaniement de ses conseillers. En tout cas depuis l’avènement de ces nouveaux conseillers, le chef de l’Etat réfléchit, pense, analyse, interprète et comprend de mieux en mieux la réal-politique et ses enjeux, dont la géopolitique.

Enfin, je lance un cinglant appel au chef de l’Etat (et ses dynamiques et compétents conseillers d’aujourd’hui) afin qu’ils ferment la porte du pouvoir, mieux, du gouvernement aux caciques du Raïs Joseph Kabila Kabange, dont la pauvreté, mieux, la cupidité matérielle et financière les obligent en une nouvelle transhumance à laquelle l’opinion congolaise du pays et dans la diaspora y assiste étonnamment. Ces affameurs du peuple n’ont d’égal que leur incompétence pendant qu’ils étaient au service du fils du Mzee Laurent-Désiré Kabila. D’autant plus qu’il n’est pas nécessaire que je parle au président de la République en Tshiluba pour qu’ils comprennent le degré de détestation du peuple à leur égard, surtout à l’encontre de ceux qui se sont battus et mis en jeu leur intelligence académique pour pouvoir changer la constitution afin de faire bénéficier au Raïs JKK un troisième mandat au prix des plusieurs centaines de morts réprimés dans le sang, dont ils en portent et en porteront l’entière et éternelle responsabilité. Ces mains maquillées de sang prétendant venir apporter des voix pour la réélection de FATSHI-BETON ne sont pas différentes des celles que dénonçaient le Saint-Père dans sa diatribe historique contre les apiculteurs euro-occidentaux de père, mère, en filles, fils et dont il dénonçait et récusait le colonialisme économique en Afrique et en RD Congo. Ces apparatchik du kabilisme raïste peuvent rêver, tout le monde en peut, mais plus jamais question de les voir siéger au gouvernement de la république sinon au Parlement où séniles et ringards les sièges leur serviront de lit pour sommeiller.

La patrie ou la mort, nous vaincrons !

Vive Patrice-Emery LUMUMBA

Vive Mzee Laurent-Désiré KABILA

Vive Pierre MULELE

Vive Ernest Ché Guevara

Vive le Colonel Mamadou NDALA

Bruxelles (Belgique), le 05 Février 2023

Antoine-Dover OSONGO-LUKADI

Habilité de Philosophie (Post-Docteur)/Professeur Agrégé de Philosophie

(Université de Poitiers/France)

Docteur en Philosophie et Lettres (Université Catholique de Louvain/Belgique)

Professeur d’Universités

Membre de l’Association des Philosophes Américains-APA

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