
Je ne regretterai pas
Quelqu’un qui ne choisit de
Protéger un œuf, une fleur
Ou une assiette en porcelaine.
Je ne regretterai pas
Quelqu’un qui adule la mort,
Qui la vénère et l’aspire
A tout prix, à chaque pas.
Je ne regretterai pas
Quelqu’un qui méprise sa vie,
Qui la dévaste avec plaisir
Et qui l’estompe par désir.
Je ne regretterai pas
Quelqu’un qui est épris
Du feu, quelqu’un qui est prêt
A se réduire en cendres.
Je ne regretterai pas
Quelqu’un qui aime le fond
D’une falaise, quelqu’un
Qui est la chèvre des pièges.
Je ne regretterai pas
Quelqu’un qui aime
Les sables mouvants,
Quelqu’un qui aime
Affronter l’inaffrontable.
Je ne regretterai pas
Quelqu’un qui se fait gibier
Pour régaler la gueule du trépas,
Quelqu’un qui se livre volontiers.
Je ne regretterai pas
Quelqu’un qui court après
L’éclipse de ses racines,
Quelqu’un qui court après la fin.
Je ne regretterai pas
Ce quelqu’un qui m’est
Coupable, elle ne peut
Avoir le mérite des larmes.
Ce que je regretterai,
C’est son art d’abuser de la vie,
De l’agiter, de la cogner au mur
Sous les cris de sa fragilité.
Les larmes ont un prix…
Florence Meta