(Par Mapenzi Manyebwa, écrivain, chercheur et expert en développement communautaire)
Le bien-être des congolais restera le résultat des batailles quotidiennes du peuple. Si nous n’avons pas compris la nécessité d’une révolution politique et sécuritaire face à cette classe politique, nous continuerons à se victimiser pour toujours. Ils veulent tous bâtir, ils en démontrent tous passion par les discours, mais c’est sur le néant qu’ils veulent tous bâtir. Comment pourrions-nous aborder la question de la démocratie, du bien-être social et de la bonne gouvernance en RDC avec fiabilité lorsque le secteur politique et administratif au Congo est trop meurtri et corrompu ?
De nos jours, rien dans la politique congolaise ne se fonde sur les valeurs républicaines. Tout est dans une démarche de paupérisation et de la médiocrité chronique. Presque tout est à redéfinir, à réinventer en RDC. Malgré les bons discours de ceux qui sont au pouvoir, le pays continue à subir une crise politique et sécuritaire successive et insolvable comme s’il n’y avait pas une élite responsable et patriotiquement engagée.
A force de laisser la gestion du pays à ceux qui ont complètement échoué, c’est la Nation entière qui se condamne à ce qui est impassable. Si le peuple congolais ne se décide pas à faire un arrêt et changer complètement la façon de penser la politique et la sécurité en RDC, il nous faut nous assumer, nous dire la vérité et l’affronter.
Il faut des projets et des programmes appropriés au risque de servir et de pérenniser la crise dans toutes ses formes. Nous devons reconnaître que les politiques congolais sont en majorité concentrés dans autres choses. Parler de la sécurité à l’Est de la RDC, de la paix, les élections présidentielles et législatives crédibles, cela n’entre pas dans leur priorité, ni dans leur programme d’action.
Nous devons faire halte pour nous réorganiser de la base tant il encore possible en vue d’imposer un autre paradigme de faire la politique en RDC, à travers des organisations citoyennes, des mouvements des jeunes, des nouvelles conceptions politiques pour arriver à transformer notre pays.
Il faudrait aussi l’avouer que malgré les bruits dans le médias et la prolifération des partis politiques, jusqu’à maintenant le Congo n’a pas un nombre suffisant des politiciens responsables et des hommes d’Etat conscients, nous Avons qu’un conglomérat des bricoleurs reconvertis en politiciens pour arrondir les fins de mois.
Le pays manque gravement de culture politique et étatique. Il y a les décennies que le Congo vit au rythme des caprices climatiques et du destin, et à la merci des groupes financiers internationaux (Fonds Monétaire International, Banque Mondial, Organisation Mondiale du Commerce), sous un contrôle permanent des organismes de Nations Unies.
Un Etat ne fait pas des projets pour plaire aux bailleurs de fonds, mais pour répondre aux besoins ressentis de sa population, par contre, le FMI et la BM sont des institutions financières qui doivent générer d’intérêt, du profit au mépris des conditions sociales des populations, ils ne sont pas des associations caritatives.
Nous devons comprendre que la bonne gouvernance locale, les élections crédibles, la paix et la transformation sociopolitique n’est pas un cadeau de l’ONU, de la banque mondiale ou de la Chine. C’est à nous tous, congolaise et congolais, de revenir à nous-même pour nous s’unir de nouveau et exiger aux acteurs politiques et sociaux un mode de conduite éthique, arriver à sanctionner régulièrement tous ces médiocres en veste.
C’est urgent de mobiliser la population congolaise pour une nouvelle utopie congolaise en changeant régulièrement notre mentalité sociale, sécuritaire et politique.
L’avenir de ce pays dépendra de notre prise de conscience historique, politique, économique et sécurité. C’est au peuple congolais de faire un choix, plus la population lambda continuera à soutenir des politiciens médiocres, vampires et manipulateurs, la situation sera plus dure qu’aujourd’hui.
