Répondre à la question de savoir : ‘’pourquoi Bandal, c’est Paris’’, sans chercher à savoir en premier lieu, ‘’c’est quoi Bandal ?’’, serait y aller trop vite.
Bandal, de son vrai nom ‘’Bandalungwa’’, est l’une des communes les plus vivantes, voire les plus passantes, parmi les 24 que compte la ville de Kinshasa.
S’il faut la circonscrire dans son district de la Funa, on dira sans la moindre peur d’être contredit que la commune de Bandal est la plus merveilleuse parmi les 7 dudit district auquel elle appartient.
A une certaine époque à Kinshasa, Capitale de la République Démocratique du Congo, il soufflait un vent de xénomanie qui obligeait chaque habitant d’un coin de Kinshasa d’associer le nom de sa commune de ‘’croissance’’ à celui d’une ville de l’Occident.
Nous serons hors de propos si nous parlons ici de Yolo-Nord qui se faisait déjà appeler ‘’Dallas’’ avant même l’arrivée de ce vent, précisément à l’époque où régnait à Kinshasa le fameux film américain qui avait pour titre le nom de cette superbe ville de Texas.
Ce n’est pas non plus le cas du principe de jumelage qui fait, par exemple, de la commune de Matete la jumelle de la commune d’Olne à Bruxelles.
‘’Bandal, c’est Paris’’, jusqu’ici personne ne sait clairement d’où nous vient ce ‘’concept’’.
Tout ce que nous savons, c’est que les habitants de Bandal, que nous pouvons appeler les bandalois, sont parmi ces kinois qui étaient les plus emportés par les effets de ce vent.
Dans leur xénomanie, c’est-à-dire, dans leur amour outrée de tout ce qui vient de l’étranger, et sans même chercher à savoir ‘’quel est l’équivalent belge de leur commune, ils ont vite fait le choix de ‘’Paris’’, qui est toute une ville, alors qu’il est question des communes.
‘’Bandal, c’est Paris’’, ce bout de phrase, on pouvait l’écouter à travers presque toutes les rues de Kinshasa.
A en croire Marcel Ngoy, Editeur, Directeur Général de La Prospérité et ancien habitant de Bandalungwa, ‘’le côté Paris de Bandal vient du fait que, depuis la nuit de temps, la commune de Bandalungwa a été un coin qui souriait beaucoup aux stars de la chanson kinoise qui s’y croyaient dans un rêve, de par la beauté de sa configuration et sa vie en plein air, à cause de la très forte chaleur qu’il y a dans ses pâtés de maisons. Nous citerons par exemple : Koffi Olomide, Emeneya Kester, Jossart Nyoka Longo, Pepe Kalé, Debaba El Shabab, sans oublier la jeune génération des musiciens de Wenge qui venaient de naître.
Mise à part Gombe, qui était hors concours, Bandal était à l’époque d’avant-wenge l’unique commune de Kinshasa où l’on pouvait trouver un cercle culturel, en l’occurrence, le Jardin Moto na Moto abongisa ; mais aussi un cinéma de très haut standing qui était en mesure de rassembler les amateurs des films de tous les coins de Kinshasa.
Bandal est à la fois beau et plein de chaleur à l’intérieur de ses pâtés de maisons à la fois bien construites et bien disposées sur un système de rues bien enchevêtrées et bien tirées au cordeau. Ce qui fait défaut dans ses communes environnantes, Selembao et Bumbu, par exemple, où chacun a placé sa maison là où il veut : sans tenir compte des normes de la géométrie urbaine.
A l’époque, mais aussi jusqu’ici, une fois arrivé à Bandal, vous avez l’air d’être transformé en un personnage dans un livre plein d’images.
Bandal est un coin de Kinshasa où vous trouvez plusieurs sources d’inspirations, surtout si vous êtes musicien ou écrivain.
Pour vous en rendre compte, il vous suffit d’élargir votre regard à travers ses perspectives et points de vue. C’est allusion faite à ses rues et architectures.
Lorsque tu es à Bandal, tu as l’air de vouloir tout regarder jusqu’au point d’oublier même le nom du coin de Kinshasa d’où tu viens. A Bandal Bisengo, par exemple, la joie est vivable jusqu’à des heures tardives ; même chose pour Bandal Adoula, Bandal Synkin et aujourd’hui Bandal Oasis.
Bandal est un coin de terre qui vous sourit dès votre entrée à travers n’importe laquelle de ses rues.
A Bandal, il y a une très forte chaleur amicale qui oblige ses habitants de chaque rue de se retrouver à l’extérieur des parcelles. Vous les voyez, à partir de 17 heures, bien vêtus, comme des parisiens, en train de faire les cent pas à travers les rues, comme sans destinations fixes. C’est dans cette même absence de destinations que nous voici arrivés à la fin de notre exploration.
Voilà donc en quelques lignes, les quelques aspects qui fait de Bandal Paris. Nous y retournerons !
Saint-Germain Ebengo