EAC, les Ministres de défense attendus demain mercredi à Goma
C’est l’occasion pour la République démocratique du Congo de tirer au clair cet imbroglio autour du mandat de la force de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) après l’expiration, le 31 mars dernier, de son premier mandat. Les ministres de la Défense des sept pays de l’EAC) se réunissent en session extraordinaire demain mercredi 19 avril à Goma. Cette rencontre intervient alors que le M23, censé se désengager du territoire congolais sous occupation, traine encore le pied, conditionnant son retrait à un dialogue avec les autorités congolaises.
La crise de confiance entre le gouvernement et le M23 s’est accentuée cette semaine. Ce dernier ne jure que par le dialogue direct avec Kinshasa. Ce groupe soutenu par le Rwanda a même fixé le préalable au processus de désarmement. «Tant qu’il n’y aura pas de dialogue politique direct entre le M23 et le Gouvernement de Kinshasa, il n’y aura pas non plus de cantonnement, désarmement et démobilisation», a déclaré Lawrence Kanyuka, porte-parole politique et chef du département de la communication et des médias du M23.
Kinshasa reste catégorique, «la République Démocratique du Congo n’engagera plus de négociation avec les groupes armés, à part le processus de Désarmement, démobilisation et réinsertion sociale (DDRS)», avait déclaré Félix Tshisekedi lors d’un point de presse conjoint, jeudi dernier à Kinshasa, avec son homologue suisse, Alain Berset.
La rencontre des ministres de la Défense de l’EAC a été précédée hier lundi 17 avril par les travaux des experts pour évaluer la situation sécuritaire actuelle au Nord-Kivu. Ces derniers vont se pencher sur les rapports des chefs des renseignements militaires et chefs d’état-major depuis l’arrivée de différentes troupes sur le sol congolais. Aujourd’hui mardi, les chefs d’état-major général vont, à leur tour, se réunir.
Les attentes des Congolais
Le peuple congolais commençait déjà de se lasser de la présence de cette force de l’EAC qui assistait passivement sur le terrain à l’avancée du M23 qui s’est emparé de plusieurs agglomérations. Des voix se sont levées même pour réclamer le départ de cette force.
Le ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya a donné des explications au sujet de cette rencontre en ces termes : “La RDC souhaite avoir une discussion franche. Le mandat de la force régionale a expiré le 31 mars. Aujourd’hui, il y a un besoin pour nous avant de faire le renouvellement. Quoi qu’on dise, nous sommes dans un processus qui est très critique: il se retire, il ne se retire pas, mais il y a des mouvements qui sont timides”.
Pour le ministre, il sera également question du processus de la reprise en main de localités par les FARDC. Et d’ajouter : “La réunion va porter sur l’avenir de la force régionale. Il y a des points pour lesquels nous ne sommes pas d’accord dans la manière dont les choses ont fonctionné. C’est un processus sensible. La discussion que nous avons avec l’EAC, c’est aussi de nous rassurer qu’au fur et à mesure qu’ils se retirent que nous soyons à mesure de retourner d’abord les administrateurs de territoire, qui sont militaires, vous savez que nous sommes sous état de siège”.
Le tout, a-t-il ajouté, dans un cadre qui tient compte des échéances à venir: “L’idée ici est de ne pas donner un nouveau prétexte pour nous pas continuer à endeuiller nos populations. Nous sommes dans une année électorale et nous tenons à la participation de tous nos compatriotes à ce processus (…). La première perspective pour nous, c’est de nous assurer qu’il y a un cessez-le-feu”
D’aucuns estiment que le mandat de cette force sera bien précisé et vulgarisé au sein de la population en vue d’évaluer en temps réel, le travail de cette force déployée au Nord-Kivu.
Emma Muntu