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Alixon Beneyabo : ‘’Avant que la RDC ne soit indépendante, nous devons d’abord, nous-mêmes congolais, commencer par être indépendants’’

Par La Prospérité
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Le Doyen de la Faculté d’Economie de l’Université de Kinshasa, le Professeur Barthelemy  Kalambayi, Chef du département Démographie, a  instauré, il y a de cela quelques jours, une série de conférences dénommées ‘’Midi des  recherches’’.

C’est dans  ce contexte qu’a eu lieu, vendredi 7 juillet,  à partir de 12 heures pile, dans l’amphithéâtre Michel Norro, autrement appelé ‘’Local 1’’,  situé  dans le sous-sol de la ‘’dite’’  Faculté, une conférence organisée par l’asbl Ecole Scientifique des Jeunes Révolutionnaires d’Afrique, ESJRA en sigle, que coordonne, d’une tête bien équilibrée sur les épaules, Madame Alixon Beneyabo  Kalonji, étudiante L2 Economie  de Développement.

‘’Quel  bilan  depuis l’indépendance de la République Démocratique  du Congo ?’’a été le pivot thématique autour duquel ont gravité les prises  de paroles.

 Il y  avait sur la table des orateurs, en plus du  Doyen et de  la  Coordonnatrice  ci-haut évoqués, l’historien Vigny  Makengele de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, l’Assistant Olivier Makolo, économiste, Rolland  Mulamba, le chargé de la revue scientifique de  l’ESJRA, sans  oublier le  délégué facultaire  de  ‘’la faculté  hôte’’, Semay Bula.

En bonne économiste de développement, Madame Alixon a axé sa  prise  de parole  sur l’indépendance économique de la République  Démocratique du Congo qu’elle  a  constatée  être un cas difficile à appréhender, caractérisé par le fait que ses  minerais, elle  les exporte à l’état brut, sans valeurs ajoutées, pour n’importer en retour  que des ‘’bilokos’’  et d’autres déchets de récupération.

‘’Sur le plan de la science,  nous importons des théories élaborées par les autres :  Adam  Smith, François Quesnay, Jean-Baptiste Say, David Ricardo et autres, pendant que la plupart de  ces théories ne correspondent pas avec nos réalités ;  cas du réajustement structurel’’, a-t-elle illustré avant de  se poser la question  de savoir : ‘’Pourquoi  devons-nous toujours tendre la main vers  l’extérieur et attendre que les  solutions nous viennent d’ailleurs?’’.

Alixon  Ben se  dit fatiguée de continuer à penser par procuration. C’est alors que,  au moyen de son indépendance de pensée, elle a  trouvé des mots justes pour parler de  l’indépendance de la RDC comme devant  être fonction en premier lieu de celle de chaque  individu congolais.

‘’Avant que  la  RDC ne  soit  indépendante, nous devons d’abord nous-mêmes congolais,  chacun de  nous, commencer par  être indépendants’’, a-t-elle explicité. 

Pour Roland Mulumba, le chargé de  la revue scientifique  de l’ESJRA, après  avoir  pris  conscience des enjeux à travers la  paradoxale histoire du Congo, voici ci-contre ou  ci-dessous ce  qu’il   déclare : ‘’63 ans, c’est beaucoup pour l’histoire  de la vie d’un homme ; mais, c’est pratiquement  zéro pour l’histoire  de toute une nation  comme la  République Démocratique du  Congo’’.

C’est dans ce même ordre des  choses qu’ a  abondé  Monsieur Vigny Makengele, en sa  qualité d’historien : ‘’63 ans  d’indépendance, le  bilan  est  un peu largement négatif,  surtout  sur le plan socio-économique. A l’en  croire, cela est  dû, entre autres, au fait que la République Démocratique du  Congo est à l’heure  actuelle devenue la  colonie commune de  tous les pays occidentaux.

‘’Fournissons  de  gros efforts pour  arracher l’indépendance  économique qui nous échappe jusqu’ici’’, parole de  l’historien.

‘’63  ans  d’indépendance : ‘’quel bilan pour les vieux et quel défi pour les   jeunes ?’’,  question  de réflexion posée par l’assistant Olivier Makolo en subrogation de son  Professeur  titulaire, Kabeya Tshishinku.

Foi sur  ses propos, l’indépendance que la  République Démocratique du Congo a acquise de la  Belgique,  depuis 1960, n’a été que la fin de l’occupation coloniale et  non la fin de l’exploitation par la Belgique et ses  complices du sol et  sous-sol congolais.

‘’Voilà  ce qui est à l’origine de plus de 60 ans d’instabilité dans l’Est de la République Démocratique  du Congo’’, a-t-il éclairci.

L’assistant du Professeur Kabeya Tshishinku a déploré  en même temps  le  fait que  la RDC, au-delà de ses  matières premières qu’elle exporte à l’état   brut, elle exporte en  même  temps, sans le savoir, ses  valeurs ajoutées, ses dividendes, ses emplois  et ses expertises ;  et tout ça,  en quantité,  en qualité, en densité et en diversité.

‘’Les  congolais ont fait  une rencontre brutale avec l’indépendance du Congo qui  a laissé  ses séquelles jusqu’aujourd’hui’’, a-t-il révélé.

Le Professeur Barth Kalambayi, lors de  son intervention, n’a pas  manqué  de mots pour mettre en exergue son constat :  ‘’En RDC tout change, mais rien  ne   change ; depuis  1960  jusqu’à nos  jours, tout a  changé, mais dans  un mauvais sens ;  plus nous  nous  éloignons de 1960,  plus  la situation se  dégrade ’’.

Sa parole  faisant  foi, il y a lieu à  ce  niveau de  souligner que c’est déjà depuis  l’époque coloniale que le congolais enviait être comme le blanc ; d’où la difficulté pour lui de chercher à devenir un jour indépendant’’.

‘’Nous sommes  non indépendants dans tous les  secteurs de la vie ; cas par exemple des banques occidentales qui, chaque  fois  qu’elles  nous financent, elles nous imposent  en même temps ce  qu’elles veulent que nous  fassions’’, parole signée Professeur  Barthelemy  Kalambayi.

Pour une  brève histoire, l’ESJRA  est une école  à  vocation heuristique et à  envergure  africaine sous  tutelle de  la Faculté  d’Economie de  l’Unikin  où  elle  est située, sous la  coordination, comme  dit  ci-haut,  de Madame Alixon  Beneyabo qui ne jure que par sa préoccupation de voir  l’Afrique arriver à  un  développement à la fois intégral  et  intégré.

Alixone Beneyabo a,  pour l’accompagner dans sa préoccupation de mener à   bonne fin les objectifs  de l’ESJRA, ses deux  secrétaires, à savoir : Madame  Valencia Mbuyi, Secrétaire Générale, chargée de  l’administration, et Monsieur Lushiku Tshiminyi, Secrétaire Général adjoint, tous  deux,  comme elle-même, étudiants  finissants en Economie.

A en croire  ce  dernier,  en sa  qualité de distributeur  de la parole tout au long de ce midi  des recherches : ‘’Pour maîtriser les  défis de  l’économie de la  République Démocratique du Congo, il  faut une  très bonne  dose  de connaissance de son histoire’’.

Soit dit en guise de  supplément d’information, l’amphithéâtre Michel Norro, qui  a servi de cadre à cette récréation  scientifique, tire son nom  de celui du tout premier doyen  de la Faculté  d’Economie, le Professeur Michel Norro, de nationalité  belge,  à  l’époque de Monseigneur Luc Gillon, qui a été, lui,  le  tout premier Recteur de l’Université de Kinshasa.    

Saint-Germain Ebengo              

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