Des parents originaires, à la fois, de la RDC et de l’Angola, Carlos Martens Bilongo, homme politique français et Député National sous les couleurs de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale (NUPES), prête désormais sa voix dans la lutte contre le soutien du Rwanda aux exactions commises par les forces rebelles du M23. Lutte telle que déployée, depuis lors, par le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, le corps institutionnel et la classe politique congolais. Dans cet élan de solidarité qui, à juste titre, mérite d’être salué, cet enseignant de profession et militant associatif a officiellement saisit l’Assemblée Nationale de France, siégeant à Paris, en initiant une proposition de résolution y relative. Complétant l’exposé des motifs épilogué en introduction de sa démarche constitutionnelle, il recommande une série des recommandations tranchées à l’Elysée sous gouverne d’Emmanuel Macron.
Soutien nuisible et manifeste
« Les experts explicitent également dans ce rapport l’aide et la participation de l’armée rwandaise à des attaques sur des militaires congolais. Sont notamment évoquées des images de drones attestant de la présence de forces rwandaises sur le territoire congolais, ou encore des arrestations de soldats rwandais en RDC. Ce soutien de Kigali s’inscrit dans un certain contexte. Une importante communauté rwandaise réside dans l’est du Congo, notamment des suites du génocide. Dès lors, il est légitime pour la République du Rwanda de souhaiter entretenir un lien avec ces populations héritières d’une période tragique de son histoire. Mais il est inacceptable que le Rwanda transforme ce lien, légitime, avec les populations issues de son sol en appui à un groupe armé responsable d’atteintes fondamentales aux droits humains et à la souveraineté congolaise », note Carlos Martens, dans son exposé des motifs.
Rapport des experts de l’ONU
Tout en affirmant que ce soutien au M-23 entre en parfaite contradiction avec les accords successifs visant à permettre une résolution du conflit dans l’Est congolais, ce Député français arbore que ce fait souligne également le rapport de l’ONU attestant : « Le Groupe d’experts note avec inquiétude que cette mobilisation de groupes armés combattant le M23/ARC a remis en cause l’adhésion au Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation et menacé sa mise en œuvre ».
Pour lui, « le M-23 s’est rendu coupable d’exactions d’une rare cruauté : massacres, viols de masses ou encore pillages et ce sur des populations vulnérables qui souffraient déjà bien avant ces crimes. Ce groupe a répandu l’horreur et la désolation dans la région. Il est admis depuis longtemps que ce mouvement n’agit pas seul mais dispose de relais dans la région. La République du Rwanda fait en particulier l’objet d’accusations de la part de plusieurs pays ou encore d’ONG. Human Rights Watch, dans son rapport publié le 25 juillet 2022, faisait ainsi référence à un soutien étranger – sans viser le Rwanda à ce stade – lequel fournirait un appui militaire substantiel aux rebelles ».
Dans sa proposition de résolution, il rappelle que les conclusions du rapport de l’ONU publié le 16 décembre 2022 reposent ainsi sur « (…) des éléments de preuves écrits, photographiques et vidéo, des images aériennes, des missions sur le terrain menées par le Groupe d’experts dans le territoire de Rutshuru et à Goma, à Bukavu et à Kinshasa (République Démocratique du Congo) ainsi qu’à Kisoro et à Bunagana (Ouganda), et des entretiens avec plus de 230 sources.
Ainsi, déclare-t-il, « les experts de l’ONU affirment sans détour que le Rwanda soutient le M-23 : « La fréquence, la durée et la force des attaques menées par le Mouvement du 23 mars/Armée révolutionnaire du Congo (M23/ARC), groupe armé faisant l’objet de sanctions, se sont considérablement intensifiées et le territoire que celui-ci contrôle s’est agrandi de façon significative. Le Groupe d’experts a trouvé des preuves substantielles de violations de l’embargo sur les armes et du régime de sanctions, notamment à l’intervention directe de la Force de défense rwandaise sur le territoire de la République démocratique du Congo, soit pour venir en renfort au M23/ARC (…) ».
Article unique à plusieurs tentacules
Estimant que cette situation perdurant à l’Est de la RDC devrait, par ailleurs, jouir du concours de renforcement du soutien de la France aux efforts de rétablissement de la paix, symbole d’amitié avec le Congo-Kinshasa et son peuple, Carlos Martens préconise, à la Chambre basse du Parlement Français, la mise en œuvre d’un article unique dont les axes sont les suivants : (i) réaffirmer sa fraternité avec le peuple congolais et son engagement profond pour la paix et la justice en République Démocratique du Congo ; (ii) condamner les exactions commises sur le territoire congolais par le groupe rebelle du 23 mars et demande un strict respect des droits humains fondamentaux, tel que consacrés dans la Déclaration universelles des droits de l’homme ; (iii) demander à la République du Rwanda de cesser tout soutien au groupe rebelle du 23 mars ; (iv) inviter le Gouvernement français à agir pour faire cesser l’assistance apportée au groupe rebelle du 23 mars par la République du Rwanda.
La Pros.