Les Députés nationaux accusent trois mois d’arriérés d’émoluments alors que la session parlementaire en cours est la dernière avant les joutes électorales de 2023. Une session essentiellement budgétaire qui fait l’objet de chantage auprès de représentants du peuple. Ils exigent d’être payés avant de procéder à l’examen du rapport de la commission économie et finances (ECOFIN) sur le projet de loi de finances, exercice 2024. Les appels au calme du speaker de la chambre basse du parlement, qui les auraient invités à privilégier les intérêts supérieurs de la nation, n’a pas permis de calmer les esprits. C’est pour eux un moyen de tenir le gouvernement au cou. A moins de deux mois des élections, le gouvernement préfère accorder priorité au financement de la Centrale électorale afin d’éviter le moindre faux-pas sur le chemin des élections. En dehors de cela, il y a la guerre à l’Est. Celle-ci appelle des moyens financiers importants pour le moral des troupes au front. Les émoluments de députés, quoi que nécessaires, ne figurent pas dans les priorités immédiates du gouvernement. Le quinquennat, mi-figue mi-raisin de ces élus du peuple, n’aura pas permis de redorer le blason de certains auprès de leur électorat. Nombreux sont ceux qui n’ont plus revisité leur base depuis qu’ils siègent dans la salle climatisée du Congrès du Palais du peuple. La population les attend pour ce nouveau mandat. C’est ainsi que la plupart de candidats tiennent à préciser qu’ils ne sont pas issus du premier quinquennat. Ils ne veulent pas endosser la responsabilité de ce bilan mitigé de leurs prédécesseurs. La campagne électorale de 2023 s’annonce rude. Les trois mois d’arriérés permettront à ceux qui vont à nouveau se présenter d’entretenir leurs bases. C’est donc pour eux une question de survie politique, car ils sont sans ignorer que les Congolais s’intéressent toujours aux plus offrants. Entretemps, tous les nouveaux candidats restent émerveillés par le train de vie des honorables députés. L’acquisition de jeeps appuyée par des émoluments onéreux fait jaser. C’est ainsi que tout le monde veut y être. Les tout nouveaux candidats, derrière le prétendu patriotisme, se cachent la quête du lucre. L’Assemblée nationale épargne les honorables députés de tracas financiers quotidiens. En République démocratique du Congo, la politique n’est nullement un apostolat. On s’y engage pour l’attrait lié aux nombreux avantages tributaires à cette fonction politique. En réalité, c’est dans la chambre basse du parlement que se joue le jeu politique pour la survie du gouvernement. Les combines de diverses natures s’y déroulent seulement pour chercher à tenir un membre du gouvernement au collet. Ce quinquennat qui s’achève n’aura pas été différent des mandats antérieurs où le peuple observe l’opulence de vie de ceux qui étaient censés le représenter. La Pros.