Elus pour être les yeux et les oreilles des populations dans la gestion au niveau municipal, les conseillers communaux peinent à prendre leur marque. Au cours d’une conférence organisée ce lundi 15 juillet 2024 à l’Hôtel Memling placée sous le thème ‘’ Conseiller municipaux : rôle et représentativité des femmes’’, ces élus locaux ont fait part des difficultés auxquelles ils sont butés pour mieux remplir leur rôle au sein de la municipalité. Selon eux, les Bourgmestres, étant nommés par Ordonnance Présidentielle, refusent de se soumettre aux décisions du Conseil Municipal, une situation qui rend difficile la cohabitation entre l’organe décisionnel et l’organe exécutif communal. C’est ainsi qu’ils appellent à l’organisation des élections des Bourgmestres comme le prévoit la loi, afin que ces derniers, se sentent, dans le futur, plus redevable à la population qu’ils administrent.
Les Conseillers municipaux ont pour rôle de contrôler la gestion de l’exécutif communal, et de voter des lois appelées ‘’ décisions’’, pour améliorer le social de la population, suivant un plan de développement local que les Bourgmestres doivent intégrer dans leur politique publique.
Pour Valérie Madianga, Coordonnateur national du Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL), les Conseillers Communaux ont un grand rôle à jouer dans la gestion et le développement local. Leur poste leur oblige d’être constamment auprès de la population, qui leur a confié un mandat, en exprimant en leur faveur, des suffrages, lors des élections locales et ce, contrairement aux Bourgmestres, qui ont accédé au pouvoir par nomination. De ce fait, ils se sentent plus redevables à celui qui les a placés à ce poste, plutôt qu’à ceux pour qui ils travaillent en réalité.
‘’D’un côté, nous avons un organe délibérant issu de la volonté populaire, et de l’autre côté, un bourgmestre qui n’a pas été élu. Pensez-vous que ce bourgmestre va rendre des comptes à l’organe délibérant, non, et c’est là le problème… Lorsque les conseillers municipaux travaillent, ils doivent être en communication avec la population. Le grand rôle qu’ils jouent, est de changer le mode de gestion. Nous avons eu dans le passé, des Bourgmestres qui ont été nommés par Ordonnance Présidentielle, mais cette année, nous voulons qu’il y ait des élections. Nous devons veiller à ce que les recettes mobilisées par les communes soient mieux gérées’’, a indiqué Valérie Madianga. Par ailleurs, il a préconisé une formation pour le renforcement des capacités des élus locaux sur tous les points, afin qu’ils soient mieux outillés, dans l’optique d’accomplir leur mission.
Mauvaises conditions de travail
En plus des difficultés rencontrées dans leur cohabitation avec les bourgmestres des communes, qui, d’après eux, ne leur permettent pas de bien jouer leur rôle, les Conseillers municipaux déplorent également leurs conditions de travail. Mme Elali Makengo, Conseillère communale à N’djili, a, dans son allocution, relevé le problème de marginalisation de la femme, ainsi que de manque des moyens pour mettre en exécution les projets que les membres du Conseil peuvent élaborés.
‘’Nous sommes butés à d’énormes problèmes. On ne dispose pas des bureaux. Nous sommes des Conseillers ambulants. Il arrive des fois que l’on tienne des plénières dans la rue par manque des locaux ou de cotiser entre collègue pour louer un espace’’, a-t-elle lancé.

Nathan Mundele