« C’est une règle générale : l’homme qui réussit le mieux dans la vie est celui qui détient la meilleure information ». Benjamin Disraeli.
Chères lectrices, chers lecteurs,
- La journée du 16 septembre courant a été marquée par l’ouverture de la session parlementaire ordinaire tant à la chambre basse qu’à la chambre haute du parlement congolais.
- L’intérêt de la production de la 52ème lettre sociale congolaise part, d’un côté, de l’exhumation de la fonction critique de la presse écrite énoncée, il y a plusieurs décennies, par l’ancien Président de la République, Mobutu Sese Seko (1977), qui a dit non sans raison : « il faut que nos organes de presse, la presse écrite en particulier, ouvrent leurs colonnes aux critiques constructives et responsables et n’hésitant pas à exposer en public, dans un langage décent, les problèmes, les questions et les angoisses de notre peuple » et, de l’autre, le constat de la démission non avouée des représentants politiques du peuple dès le début de la 3ème République devant leurs responsabilités de défendre les intérêts de leurs électeurs notamment la jouissance de la justice sociale.
- Disons que les règlements intérieurs des chambres basse et haute, produits dans le respect du principe de la hiérarchie documentaire, ont déjà donné une base documentaire à la session parlementaire de septembre aux fins de la rationalisation des actes et pratiques des représentants du peuple durant cette session parlementaire. Cette base documentaire fait qu’elle soit une session essentiellement budgétaire. Le dictionnaire Robert donne plusieurs définitions au mot « budget » notamment l’affectation des ressources financières.
- C’est donc cette dernière définition qui impose la justification de la production de la 52ème lettre sociale congolaise, car, il s’agit d’un partage des ressources financières de la République par l’Etat. Ce partage doit, lorsqu’il s’agit de rémunérer toutes celles ou tous ceux qui sont employés par l’Etat comme grand employeur, obéir au principe de la justice sociale. Parce que la justice sociale est fondée sur le principe du plus grand bonheur pour le grand nombre de Jeremy Bentham. Le plus grand bonheur du plus grand nombre est la mesure du juste et de l’injuste selon Bentham.
- Son Excellence Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, dans son adresse à la nation congolaise du 23 octobre 2020 a abondé dans le même sens que Bentham lorsqu’il dit, je cite : « le salut du peuple est la loi suprême », fin de citation. Le salut du peuple comme loi suprême n’est rien d’autre que le plus grand bonheur pour le grand nombre qui sert de base philosophique et éthique de la justice sociale.
- Les congolaises et congolais aspirent à la justice sociale depuis qu’elle a été énoncée par Patrice Emery Lumumba dans son discours du 30 juin 1960 en ces termes : « (…) Ensemble, mes frères, mes sœurs, nous allons commencer la nouvelle lutte, une lutte sublime qui va mener notre pays à la paix, à la prospérité et la grandeur. Nous allons établir ensemble la justice sociale et assurer que chacun recouvre la juste rémunération de son travail ». L’applaudissement consécutif à l’énonciation de l’établissement de la justice sociale et l’assurance que chacun recouvre la juste rémunération de son travail est une preuve irréfutable de l’importance que les congolaises et congolais attachent non seulement au travail salarié, mais aussi à la justice sociale ainsi qu’à la dignité humaine.
- Notons que l’établissement de la justice sociale et l’assurance que chacun reçoive la juste rémunération de son travail est en étroite cohérence avec l’un des thèmes du programme de compagne électorale du candidat n°20 à l’élection présidentielle du 20 décembre 2023. Ce thème est : « (…) Votez pour l’emploi, la sécurité, le pouvoir d’achat. (…) ». La cible de ce thème était constituée des employés salariés des secteurs public et privé.
- Du fait que ce thème était la main tendue aux employés salariés de la RDC par le candidat président de la République n°20 qui allait être élu Président de la République le 20 décembre 2023, par ma 39ème lettre sociale congolaise, du 17 décembre 2023, intitulée « Je travaille dur pour gagner votre vote le 20/12, (…). Votez pour l’emploi, la sécurité, le pouvoir d’achat. Votez Fatshi 20, la main tendue de Félix Tshisekedi aux salariés congolais, j’ai montré qu’il y avait des raisons de croire à cette maintenue-là.
- Au point 7 de la 39ème lettre sociale Congolaise, j’ai situé la main tendue du candidat Président de la République n°20, aux salariés congolais, dans la conception valorisante du Travail de Maxime Gorki, un des fondateurs du réalisme socialiste, selon laquelle « la meilleure culture commence là où le travail et le travailleur sont respectés ». J’y insistais sur le fait que cette main tendue là méritait une adhésion massive des travailleurs congolais qui devaient confirmer leur présence et existence comme acteurs du premier plan de l’ordre social congolais. Et, il y avait des raisons évidentes pour y croire.
- Evidemment, l’élection de Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo le 20 décembre 2023 comme président de la république a fait que son thème de campagne adressé aux salarié congolais, « votez l’emploi, la sécurité, le pouvoir d’achat » soit coulé en premier pilier du gouvernement de la république, à savoir création des emplois et protection du pouvoir d’achat.
- Disons qu’il ne peut y avoir ni création d’emplois ni protection du pouvoir d’achat qui ne soient tributaires de la justice sociale dans la mesure où la justice sociale est fondée sur l’égalité des droits de tous les peuples et la possibilité pour tous les êtres humains sans discrimination de bénéficier du progrès économique et social partout dans le monde. De ce fait, la justice sociale, par son principe de justice distributive, concourt à la promotion de la meilleure culture, la culture par laquelle le travail et le travailleur sont respectés.
- Dès lors, la responsabilité de faire passer ce pilier du logos à la praxis incombe non seulement à son auteur intellectuel qui est Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo, mais aussi à toutes celles et à tous ceux qui se sont faits élire sur base de son programme et de sa personne. Parce que c’était pour jouir de la justice sociale que le peuple congolais s’était rendu aux urnes pour choisir ses représentants politiques afin qu’ils s’occupent bien, voire mieux de leur justice sociale. Cette phrase « (… Ma détermination est ferme. Mais son succès ne sera au rendez-vous qu’avec l’implication de mes compatriotes, au-delà des clivages politiques. (…) » extraite du livre Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo intitulé Ma vision politique, paru aux éditions Rehoboth de 2022, vient en appui au passage du logos à la praxis que j’ai évoqué ci-haut pour nos représentants élus sur le programme ou la personne de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
- C’est donc à ce titre que les représentants politiques du peuple de la 4ème législature de la RDC devraient faire de la jouissance de la justice sociale leur obsession afin que le peuple congolais longtemps victime d’injustice sociale se donne raison de les avoir choisis. Et, la session parlementaire ordinaire de septembre 2024, essentiellement de partage de ressources financières, aurait été le moment mieux indiqué pour les représentants politiques du peuple de rompre avec le passé législatif qui laissait pour compte la question relative à la jouissance de la justice sociale.
- Hélas, les critiques justifiées de mes compatriotes André Alain Atundu, Noël Tshiani et Jean Claude Katende relayées par La Prospérité n°6427 du 25 septembre 2024 montrent que les représentants politiques du peuple privilégient leurs intérêts personnels du groupe épistémique que l’intérêt général en mettant en exergue la construction d’un grand hôpital pour les députés nationaux et d’un siège pour le parlement. Je ne sais pas où devraient être construits le grand hôpital de députes nationaux et le siège pour le parlement. J’imagine au centre de la République démocratique du Congo, mais pas à Kinshasa, la capitale.
- En privilégiant leurs intérêts personnels, les représentants politiques du peuple s’avoueraient incapables de résoudre les problèmes des électeurs qui les ont élus. Ces représentants seraient alors atteints.
- Le discours politique étant à la fois une énonciation annotée d’un problème dans un contexte précis et une présentation des voies pour la suppression, voire la réduction des effets de ce problème, les discours d’ouverture de la session parlementaire de la 4ème législature de la 3ème République devraient porter sur les questions liées non seulement à la production de la loi des finances 2025 communément appelée budget, mais aussi sur son utilisation avec toutes les conséquences que cela comporte. Parce que la contextualisation d’un discours politique permet de faire la différence entre un discours politique ci-haut décrit et un discours politicien qui est souvent une diversion. C’est à cause du discours politicien que le mot « politique » est souvent entaché, comme le montre l’anthropologue et l’archevêque honoraire de Kananga Bakole wa Ilunga (1985), des connotations de mensonge, d’intrique, de profit, de tribalisme, etc. Pour l’éveil de la conscience politique, il incombe, selon Bakole wa Ilunga, aux leaders et cadres la tâche d’enlever du mot « politique » ces connotations.
- Alors que Bakole wa Ilunga prévient que « dans un pays qui ne sait pas assurer le minimum vital à la plupart de ses citoyens, personne ne peut « se permettre » de s’approprier et encore moins de gaspiller, dans des dépenses inutiles, les ressources communes », on assiste souvent, au Congo Kinshasa, à l’existence des individus qui s’approprient des ressources financières de l’Etat par le détournement, la corruption, le coulage, le vol, etc. Ces pratiques sont constitutives d’atteintes à la loi des finances.
- Par conséquent, l’autorité budgétaire qui est le parlement devrait dès l’ouverture de la session budgétaire donner au peuple congolais sa perception non seulement sur la finalité de la loi financière qu’elle est appelée à voter, mais aussi sur les mesures à prendre pour que ladite loi réalise la mission pour laquelle elle a été produite.
- Une autre question que suscite le budget de l’Etat est celle d’équité et de justice sociale. La justice sociale est aussi fondée sur le principe de la justice distributive dans l’affectation des ressources financières de l’Etat, particulièrement quant à ce qui concerne la rétribution des agents de l’Etat tels que définis par l’article 1er du décret-loi n°017/2002 du 03 octobre 2002 portant Code de conduite de l’agent public de l’Etat.
- Rappelons que la problématique des justices sociale et distributive a déjà été soulevée par l’actuel président de l’assemblée nationale, l’Honorable Kamerhe Vital, alors qu’il était le premier président de l’assemblée nationale de la 3ème République. Ce dernier aurait proposé que la rémunération du dernier des salariés de l’Etat congolais ait été le dixième des émoluments mensuels d’un députe national. Du fait que Mortimer Jérôme Adler et Van Doren Charles (1965) montrent que « to know how to be ruled is thus the primary qualification for democratic citizen », avouons qu’au début des législatures de la 3ème République le débat sur la loi financière n’était pas du tout à huis clos comme il l’a été ces dernières années. Nous espérons que les représentants politiques du peuple de la 4ème législature feront des justices sociale et distributive leur obsession pour faire la différence. Car, Victor Goldschmidt (1979) montre que « la démocratie se corrompt lorsqu’on perd d’égalité ». Pourtant la justice sociale a aussi l’égalité comme base idéologique.
- J’ai fait ma part avec ma coupe pleine.
Fait à Kinshasa, le 02 octobre 2024
Jean Joseph NGANDU NKONGOLO
Anthropobibliologue, Chercheur, Spécialiste et Expert en Anthropobibliologie du Travail.
E-mail : jsphngandu@gmail.com
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