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Le Prof. Ntumba Lwaba appelle à des sanctions contre le Rwanda

Par La Prospérité
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Dans un communiqué publié le 1er février, le professeur Ntumba Lwaba, coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, appelle à des sanctions immédiates contre le Rwanda. Cette structure exhorte la Communauté Internationale à cesser les simples condamnations verbales et à prendre des mesures concrètes contre Kigali et ses dirigeants politico-militaires. Dans son communiqué, le professeur Ntumba Lwaba dresse un bilan accablant des exactions commises : massacres de civils, assassinats ciblés, coupures d’eau et d’électricité ayant des conséquences sanitaires dramatiques, bombardement d’hôpitaux et de camps de déplacés, ainsi que des exécutions sommaires. Il évoque également des bombardements indiscriminés sur Goma depuis la ville rwandaise de Gisenyi, entraînant de nombreuses pertes humaines parmi la population civile. Ci-dessous, l’intégralité du communiqué de ce mécanisme.

République Démocratique du Congo

PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE

MECANISME NATIONAL DE SUIVI DE L’ACCORD-CADRE D’ADDIS-ABEBA

Comité Exécutif

Le Coordonnateur

APPEL  DU MECANISME NATIONAL DE SUIVI AUX REPRESENTANTS DES INSTITUTIONS GARANTES DE L’ACCORD-CADRE POUR LA PAIX, LA SECURITE ET LA COOPERATION POUR LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET LA REGION

A : – M. Huang Xia, envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la région des Grands Lacs,

  • S.E.M. Sghair Mbarek, Haut représentant du Président de la Commission de l’Union africaine (UA) pour la région des Grands Lacs et Chef du Bureau de liaison au Burundi,
  • L’Ambassadeur João Samuel Caholo, Secrétaire exécutif de la Conférence internationale sur la région du Grands Lacs (CIRGL),
  • M. Elias Mpedi Magosi,  Secrétaire exécutif de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).
  • Mme Bintou Keita, Représente Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC et Cheffe de la Monusco

Le Mécanisme National de Suivi de l’Accord-cadre de la RDC (MNS) considère qu’il est plus que temps, après les attaques à l’arme lourde et l’entrée en RDC au grand jour, par milliers, des militaires des unités spéciales rwandaises, pour ouvrir la voie à leurs proxys et collabos du M23, de poursuivre et de sanctionner les responsables bien connus, dans la hiérarchie politique et militaire du Rwanda et du M23, pour les crimes de guerre, les crimes contre l’Humanité et même des actes constituant des atteintes à la Convention des Nations Unies sur la prévention et la répression du crime de Génocide.

Au nombre des crimes commis dans la ville de Goma figurent le carnage et massacre inqualifiables du 26 au 29 janvier 2025, la poursuite d’assassinats ciblés, les coupures d’eau et d’électricité, avec des conséquences sanitaires incommensurable, le bombardement des hôpitaux et des camps des déplacés, et les exécutions sommaires. Il y a eu des bombardements indiscriminés sur Goma à partir de Gisenyi, avec de très nombreuses victimes au sein de la population civile, hommes, femmes et nombreux enfants, ainsi que des viols à volonté.  Les victimes se comptent par milliers, dont au moins 700 morts, plus de 2.000 blessés et plusieurs milliers des déplacés internes, d’après les premières estimations.

Messieurs les Garants,

Des crimes graves, massifs et odieux ont été commis sous vos yeux, même les soldats de la paix de la MONUSCO et de la SAMIDRC n’ont pas été épargnés. Il convient de ne pas mettre sur le même pied le bourreau (Rwanda) et la victime (RDC), l’agression et l’agressé. Comme vient de le stigmatiser le Président de la RDC, S.E. Félix TSHISEKEDI TSHILOMBO, dans son adresse sur la dégradation de la situation sécuritaire à l’EST de la RDC : « le Rwanda continue de violer ouvertement et sans scrupule les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies ainsi que les accords régionaux. Pire, ces agissements se déroulent dans une impunité totale… ». Sans foi ni loi, avec une arrogance inouïe, le Rwanda a violé tous les textes fondamentaux dont vous êtes les garants et les gardiens, de façon répétitive, dans une sorte de permissivité implicite de la part de la Communauté internationale. Outre la Charte des Nations Unies et d’autres instruments de l’Union africaine (UA), il viole également, de manière flagrante, le Pacte de Nairobi sur la sécurité, la stabilité et le développement dans la région des Grands Lacs et ses Protocoles. Le Rwanda a ignoré et piétiné tous les engagements des Etats de la Région au titre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, notamment le respect de l’intégrité territoriale et la non-ingérence dans les affaires internes des pays voisins.

Le moment est venu de passer des condamnations formelles et des dénonciations sans conséquence à de véritables sanctions à l’endroit du Rwanda et de sa hiérarchie politico-militaire. Le cas FDLR étant un problème rwando-rwandais, après trois décennies, doit pouvoir également trouver une issue politique par le dialogue entre le Gouvernement de Kigali et le groupe armé précité. Il ne sera pas résolu uniquement par des moyens militaires. C’est devenu une rengaine interminable, une ritournelle sans fin et à tous usages, une excuse permanente à tous les actes de barbarie et de pillage des ressources, sans aucune indentification de leur nombre et leur localisation.

Il est étonnant qu’aucun Sommet extraordinaire de la CIRGL ne soit convoqué à ce jour, alors que sept (7) sommets ont été tenus en 2012, dont un sommet commun SADC-CIRGL, pour gérer la situation conflictuelle  et des occupations territoires, y compris de Goma, par les mêmes auteurs. On peut aussi s’interroger sur le report sans cesse du 12ème Sommet du Mécanisme Régional de Suivi de l’Accord cadre d’Addis-Abeba. Le Président KAGUTA MUSEVENI de l’Ouganda l’ayant repoussé tout au long de l’an 2024 pour finalement proposer en décembre sa tenue au mois de mars 2025, sans aucune raison avancée.

Le Mécanisme National de Suivi sollicite l’engagement des garants à obtenir la cessation des hostilités, le retrait complet et inconditionnel de toutes les troupes rwandaises du territoire congolais et la neutralisation du M23, la rencontre en urgence des Garants de l’Accord-cadre, la convocation des réunions urgentes des institutions que vous représentez au niveau de l’Accord-cadre ainsi que la tenue urgente de la deuxième réunion quadripartite (EAC, CEEAC, CIRGL, SADC) sous l’égide de l’UA, la première ayant été tenue le 27 juin 2023 à Luanda, en Angola.

Fait à Kinshasa, le 1er février 2025

Professeur Ntumba Luaba Lumu

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