16 février 1992-16 février 2025 : 33 ans se sont écoulés depuis les massacres des chrétiens catholiques. Les fidèles catholiques issus de toutes les paroisses de la capitale, s’étaient fixé rendez-vous à la Place Victoire pour exiger la réouverture de la Conférence nationale souveraine suspendue par Feu le Premier ministre, Nguz, sous prétexte qu’elle coûte chère au budget de l’Etat. Il s’en est suivi des représailles sanglantes des Forces de l’ordre et de sécurité.
C’est toujours l’Eglise catholique qui se place au devant de la scène pour barrer la route à toute injustice et surtout, à la gloutenerie des acteurs politiques. Les chrétiens ont toujours payé un lourd tribut. Quand il fallait empêcher l’ancien Président Joseph Kabila de postuler pour un 3è mandat après avoir épuisé tous les délais constitutionnels, les catholiques ont été massacrés.
Nul n’est besoin de rappeler que l’actuel parti présidentiel, alors épine dorsale de l’opposition, considérait que l’Eglise catholique était son principal soutien. Nombreux de leurs militants commençaient toujours par la messe avant de descendre dans la rue. Ironie du sort, l’UDPS est au pouvoir depuis 2018. Le débat de changement de la Constitution refait surface. Il a été nettement stoppé par l’escalade de la guerre de l’Est.
Les chutes successives de Goma au Nord-Kivu et de Bukavu au Sud-Kivu ont dû modérer certaines ardeurs politiques. C’est alors que les catholiques et les protestants ont réfléchi sur l’éventualité d’une sortie de crise par le dialogue. Mais, la plupart des partis de la Majorité presidentielle, dont en tête l’UDPS, ont été les premiers à s’opposer à cette démarche de paix des prélats surtout quand ils ont rencontré une délégation de l’AFC de Corneille Naanga-M23 avant de se rendre à Kigali.
Aujourd’hui encore, l’Eglise catholique se trouve au centre de l’intolérance politique pour avoir amorcé cette démarche vers une solution négociée. Des appels se sont multipliés en vue de vandaliser les deux Eglises pour ce dimanche 16 février 2025. Les fidèles se sont dits qu’ils n’allaient pas céder à l’intimidation. Entretemps, les pères spirituels sont décidés de poursuivre leur mission jusqu’au bout.
Le dimanche 16 février d’hier qui a coïncidé avec la journée dominicale du 16 février 1992, n’a pas connu les violences qu’on redoutait. Cependant, la tension reste vive. Il faut donc veiller au grain afin d’éviter toute escalade.
L’Eglise restera au milieu du village fidèle à sa mission prophétique. Aucune menace, de quelque nature qu’elle soit, l’obligera de se détourner de sa mission. Autant mieux lui laisser poursuivre sa démarche pour le bien de tous, surtout qu’ils ne développent pas d’ambition politique. C’est comme cela que tous le Congolais pourront dire à l’unisson « Plus jamais un autre 16 février ». Trop de sang des chrétiens a coulé, il est temps d’y mettre fin.
La Pros.