Dans son communiqué publié hier dimanche 23 févier, la Conférence épiscopale nationale du Congo invite le Gouvernement à prendre ses responsabilités face à la stigmatisation des Swahiliphones observée ces derniers jours dans la ville de Kinshasa et plusieurs coins de la RDC. Cette implication sollicitée du Gouvernement, expliquent les prélats catholiques, va permettre d’assurer la protection à toutes les couches de la population congolaise et garantir la cohésion sociale et le bien-vivre ensemble de toutes les races et ethnies en RD Congo.
Par ailleurs, la CENCO invite, par ailleurs, la population à la compassion et la solidarité envers ces frères et sœurs qui se trouvent forcés par la guerre et l’insécurité de quitter leurs terres, leurs maisons; et à leur offrir l’hospitalité dans nos familles et dans nos lieux sécurisés.
Les prélats catholiques en appellent dès lors à la maturité de toutes les communautés qui forment la Nation congolaise, à ne pas se laisser induire en erreur par ceux qui prêchent la division et la chasse aux swahiliphones, aux originaires de l’Est ou aux étrangers, comme expression du patriotisme et voies de la paix pour notre pays.
« La CENCO est d’autant plus indignée de voir certains pasteurs ou «gourous » exploiter les tribunes de leurs églises et autres cadres de prédication pour tenir des discours qui incitent à la discrimination, à la haine et à la violence contre d’autres congolais et congolaises en raison de leur origine, de leur langue ou de leur morphologie », peut-on lire dans ce communiqué.
Les évêques catholiques rappellent qu’il y a quelques années, où un originaire du Kongo Central a été massivement élu Gouverneur et Député National de Goma. « Il en est de même de candidats Présidents de la République, ressortissants de l’Ouest ou de l’Est, qui ont été véritablement élus de part et d’autre. Aujourd’hui, malheureusement, nous connaissons une régression qui ne peut pas nous interpeller », rajoutent-ils.
Enfin, ils tirent ainsi la sonnette d’alarme sur cette ségrégation qui risque d’embraser les conflits intercommunautaire et enfoncer le pays davantage dans la violence.
La Pros.