Quand le pays brûle, on serre les rangs !
L’histoire politique nous renseigne que, lorsque dans un pays : la paix, l’intégrité du territoire national, l’indépendance nationale, la souveraineté nationale, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions, … sont menacés et en danger, « on serre les rangs. » ¹
Pour ce faire :
- Les querelles politiciennes sont balayées, et cela, pour un temps ;
- Les clivages politiques aussi, se dissipent pour un temps ;
- La Majorité et l’Opposition politiques n’existent plus pour un temps ;
- La nation, toutes les forces vives et la classe politique, tous à l’unisson derrière une cause noble.
Cela ne peut être possible que lorsque la classe politique, cette influenceuse d’opinion, regorge des Hommes et Femmes d’État.
C’est ainsi que l’on se range derrière les décisions salvatrices prises par le Chef de l’État, le Gouvernement et le Parlement, afin de bouter l’ennemi ou les ennemis hors du territoire national, le ou les mettre hors d’état de nuire, car c’est bien cela l’objectif recherché, même si, parfois, on ne s’accorde pas sur les stratégies militaires à adopter ou adoptées, et les moyens militaires à déployer ou déployés pour cette finalité.
Dans ce cas, les suggestions, les discussions et les débats se font à l’interne, à huis clos, entre Hommes et Femmes d’État afin de régler les contradictions ou d’enlever les malentendus ; et cela donc, très loin de la place publique, des caméras, des médias, pour ne pas mettre l’ennemi ou les ennemis au parfum, ni le ou les servir, encore moins, s’offrir à lui ou à eux ; et surtout, pour ne pas décourager, démoraliser ou démotiver les hommes en uniforme, ces vaillants et braves militaires, policiers, Wazalendo, … qui sont aux fronts et se battent afin de protéger ou sauver les populations, le pays, défendre son intégrité territoriale, et cela même, jusqu’au sacrifice suprême.
Ce surpassement de soi, est en réalité, l’apanage, le propre même des Hommes et Femmes d’État.
Des guerres ou conflits armés qu’ont connus ou connaissent nombre de pays en sont de belles illustrations.
D’autres événements ont suscité ou suscitent également ce même comportement ;
A titre d’illustrations, les attentats ou attaques terroristes :
– du 11 septembre 2001 à New-York, Arlington et Shanksville, aux Etats-Unis d’Amérique ² ;
– du 22 juillet 2011 à Oslo et à Utoya, en Norvège ³ ;
– du 22 mars 2016 à Bruxelles dans la région de Bruxelles-Capitale, et à l’aéroport de Zaventem dans la province du Brabant flamand, en Belgique ⁴ ;
– du 14 juillet 2016 à Nice, en France ⁵ ; en sont des belles illustrations.
Ces dimensions mises en relief, nous montrent à suffisance que, dans la vie d’un pays, d’une nation, il y a des événements qui, naturellement, rassemblent, demandent à ce qu’« on serre les rangs » quand la nation est en danger.
Sous cet angle, en RD Congo, l’heure ne doit plus être aux polémiques politiciennes, aux divisions, ….
La nation, la classe politique, l’Armée, la Police, les Services de renseignement et de sécurité, tous à l’unisson, afin de bouter définitivement l’ennemi ou les ennemis hors du territoire national et les mettre hors d’état de nuire.
« Autres temps, autres mœurs »
Il ressort de la consultation de l’importante littérature qui existe sur la résolution S/RES/2773 (2025) du 21 février 2025 ⁶, adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité des Nations-Unies, condamnant directement, et cela, pour la première fois, le Rwanda, en le citant nommément, et en l’appelant à retirer immédiatement, sans conditions préalables, ses troupes du sol congolais ; et condamnant, par ailleurs, fermement l’offensive menée par les rebelles du M23, soutenus par les Forces de Défense Rwandaises, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu ; les appelant de se retirer immédiatement des territoires congolais qu’ils occupent ; que les réflexions menées ont été dominées par une approche multilatérale.
L’attention a plus été portée sur la difficulté qui pourrait résulter de l’effectivité de cette résolution contraignant ces agresseurs à quitter immédiatement le sol congolais.
Nombre d’analystes dont je reconnais la qualité scientifique, sont ainsi tombés sous le charme de cette approche multilatérale, en se limitant à l’organe de l’ONU qui a adopté à l’unanimité, cette résolution ; l’ONU approchée ici comme une organisation supranationale, entretenant des relations multilatérales avec des États souverains qui en sont membres.
Selon ces analystes, la résolution S/RES/ 2773 (2025) risquerait de ne pas être appliquée à l’instar d’autres résolutions adoptées par le passé par ce même Conseil de Sécurité des Nations-Unies.
Si leur approche semble être légitime, cependant, me semble-t-il, elle apparait réductrice.
Car, sous cet angle, peu d’attention a donc été portée sur la corrélation qui pourrait exister entre le vote de certains pays ou certaines puissances, membres permanents ou pas, du Conseil de Sécurité de l’ONU, qui furent jadis des soutiens patentés du Rwanda ; et les relations bilatérales qu’ils entretiennent actuellement avec le Rwanda, à l’aube de l’avènement au pouvoir des nouveaux dirigeants dans certains de ces pays, puissances mondiales.
En effet, leur nouvelle politique étrangère vis-à-vis du Rwanda semble avoir été radicalement renversée par la suite de l’avènement au pouvoir d’une nouvelle administration aux États-Unis d’Amérique, en exercice depuis le 20 janvier 2025, dirigée par le Président Donald Trump ⁷ ; ainsi que de l’avènement au pouvoir en Angleterre, du parti travailliste, dont le leader, Chef du Parti et actuel Premier Ministre anglais, Keir Starmer, dirige le nouveau gouvernement anglais depuis le 5 juillet 2024 ⁸ ; mais aussi, de l’avènement au pouvoir en Belgique, depuis le 3 février 2025, d’une nouvelle coalition gouvernementale dénommée, Arizona, dirigée par Bart De Wever, le nouveau Premier Ministre belge ⁹.
Leur nouvelle posture face à la guerre imposée à la RD Congo par le Rwanda et ses Supplétifs terroristes du M23 et Alliés ; ainsi que la diplomatie agissante de la République Démocratique du Congo sous l’impulsion du Président Félix Tshisekedi, semblent changer radicalement la donne dans cette guerre d’agression.
C’est pourquoi, une lecture scientifique s’avère indispensable afin de tenter d’éclairer la lanterne des Congolais.
Ma réflexion
- L’étau se resserre autour du pouvoir de Paul Kagame
D’aucuns le croyaient invincible, enfant gâté et chouchou des puissances occidentales, fort, fin Stratège, et courageux ;
D’autres croyaient qu’il était le commandant suprême d’une armée disciplinée, professionnelle, responsable, …
Que des mythes construits autour du rwandais Paul Kagame et de son armée.
La promenade militaire qu’il pensait réaliser, en traversant l’Est de la RD Congo en un temps record, en conquérant et en occupant pour toujours, ses terres ; ainsi que son projet de renverser le régime de Kinshasa, deviennent plus que jamais, illusoires.
Paul Kagame et sa soldatesque, viennent d’être démasqués, démystifiés et réduits à leur plus simple expression.
En réalité, il est le commandant suprême d’une armée de pacotille, qui n’est même pas classée parmi les 36 armées les plus puissantes d’Afrique ¹⁰.
La fin de son régime se profile.
En effet, des signes avant-coureurs du début de sa descente aux enfers et du processus de son inéluctable chute, sont lisibles :
- nonobstant nombreuses victoires acquises au fil du temps face aux Forces de Défense Rwandaises, et à ses supplétifs du M23 et Alliés ; et nonobstant le fait qu’il soit revigoré par son armée, classée successivement, huitième ¹¹ , dixième ¹² onzième ¹³ , et actuellement, huitième ¹⁴, puissances militaires d’Afrique ; le Commandant Suprême des Forces Armées de la République Démocratique du Congo ( FARDC ) veut toutefois réorganiser son Armée afin de bouter définitivement les ennemis hors du territoire national, et cela, à la suite des quelques revers militaires subis, faute des trahisons, et de non encadrement des militaires ¹⁵
– la réorganisation de la résistance armée
– la mobilisation tous azimuts du peuple congolais et de l’opinion internationale contre le Rwanda, et son soutien au mouvement terroriste M23 et alliés ¹⁶
– l’unité et la détermination du peuple congolais à défendre la patrie ¹⁷
– la détermination du peuple congolais d’en finir avec le régime de Kagame¹⁸
– la fermeture par Kinshasa de son espace aérien aux avions rwandais ¹⁹
– la demande du Parlement européen au Conseil européen de suspendre l’accord sur les minerais et la coopération militaire avec le Rwanda, à la suite d’un vote écrasant des députés européens ²⁰
– des sanctions ciblées prises par l’Administration Trump à l’encontre de deux seigneurs de guerre, les terroriste et ministre d’État rwandais, James Kabarebe, et les terroriste et porte-parole du mouvement terroriste M23, Lawrence Kanyuka, ainsi qu’aux firmes lui appartenant ²¹
– la résolution S/RES/2773 (2025) du 21 février 2025 du Conseil de Sécurité de l’ONU, votée à l’unanimité, condamnant pour la première fois, directement le Rwanda, en le citant nommément, et l’appelant à quitter immédiatement, sans conditions préalables, le sol congolais ; et condamnant fermement l’offensive menée par les rebelles du M23, soutenus par les Forces de Défense Rwandaises, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, les appelant de se retirer immédiatement des territoires occupés ²²
– l’interdiction Formelle des États-Unis pour la fin immédiate de l’achat de minerais issus des zones contrôlées par le M23 ²³
– la suspension par l’Union Européenne des consultations en matière de défense (la Coopération militaire) avec le Rwanda ; et l’accord minier conclu avec celui-ci, sera réexaminé ²⁴
– la suspension par Londres de la majorité de ses aides financières au Rwanda ²⁵
– la convocation de l’Ambassadeur du Rwanda en Allemagne par les autorités allemandes ; ²⁶….
Toutes ces dimensions mises en relief, nous montrent à suffisance que Paul Kagame est démystifié et poussé à la porte.
Il agace, lasse et révolte l’opinion internationale.
À l’instar d’une vache folle capturée qui, se voyant acheminée directement aux abattoirs, donne désespérément ses derniers coups de sabots aux bouchers qui vont l’abattre afin de tenter de se sauver ; tout porte à croire que Paul Kagame, sa soldatesque, et ses supplétifs terroristes du M23 et Alliés, risquent de subir le même sort, nonobstant les derniers épisodes de la série, coups de sabots, donnés avec désespoir, afin de faire bonne figure et de sauver la face.
En effet, le Flibustier rwandais du pouvoir fait son baroud d’honneur.
Celui-là même qui est impliqué dans le génocide des Tutsis et Hutus au Rwanda ²⁷, mais qui, antinomiquement, a fait du génocide des Tutsis son fonds de commerce, afin de bénéficier des faveurs de ses parrains occidentaux et de tenter de réaliser son dessein tant rêvé, celui d’annexer la partie Est du territoire congolais, riche en matières premières ( or, coltan, … ), pour en faire le » Tutsiland » ²⁸; mais aussi, pour tenter de renverser le régime de Kinshasa ; saute aux nues, tombe des nues, et perd des plumes, tous les jours un peu plus, en subissant plusieurs revers multiformes.
- « Extremis malis extrema remedia » (aux grands maux, les grands remèdes) « ²⁹
Il est bien réel que les remèdes trop doux, moins efficaces, ont parfois un défaut majeur, c’est celui d’irriter le mal sans le détruire.
Ce serait ce qui se serait passé depuis près de trois décennies de conflits armés dans la partie Est de la RD Congo.
Nonobstant certaines victoires et avancées militaires importantes ou significatives, plusieurs opérations militaires successives n’avaient pas réussi à restaurer définitivement la paix et la sécurité dans cette partie du territoire national congolais et, à neutraliser les pays frontaliers, principalement le Rwanda et l’Ouganda qui tentent de déstabiliser la RD Congo.
C’est pourquoi, il est communément admis et recommandé que, pour faire face à des situations exceptionnelles, plus complexes, il faut aussi prendre des décisions énergiques ou des mesures exceptionnelles.
Par ailleurs, il est aussi bien réel que les dimensions constitutives de l’épaisseur de la problématique des massacres des populations civiles dans la partie Est du territoire congolais, des exactions commises contre elles, du pillage des ressources minières et autres, nous montrent que l’ on a affaire à une » guerre asymétrique » ; une guerre très loin d’être classique, où les FARDC en tant qu’une armée régulière, la Police Nationale, tous les Services de renseignement et de sécurité, la Nation dans son ensemble, sont en guerre contre des forces négatives étrangères notamment le mouvement terroriste M23 qui a resurgi, soutenu et réarmé par le Spasmophile Flibustier rwandais du pouvoir ; sans oublier des autorités qui tirent les ficelles ; certains militaires qui vendraient leurs munitions aux ennemis ; certains Officiers militaires congolais infiltrés, traîtres, ou affairistes, …
C’est pourquoi, l’état de siège en tant qu’une décision énergétique et exceptionnelle, devra être considéré et compris comme un passage obligé, un pas de géant afin de stopper et détruire les ennemis de la RD Congo, et non comme une finalité pour ce faire.
C’est pourquoi, enfin de sauver le pays, et de restaurer la paix, et changer radicalement la donne ; je prône, et j’encourage le Chef de l’État à ordonner, en fonction des renseignements à sa possession et de l’évolution sur le terrain, ce qui pourrait être réaliser en urgence, concomitamment aux succès diplomatiques déjà engrangés, et ce qu’il pourrait réaliser par la suite :
- La proclamation de l’état d’urgence sur toute l’étendue du territoire national
- La fermeture de toutes les frontières de la RD Congo
- Une option militaire plus radicale, centrée sur la purge au sein de l’armée, afin d’arrêter, de révoquer et de punir sévèrement tous les détourneurs des fonds alloués à l’armée, des infiltrés, des traîtres, …
- La purge dans les institutions du pays, et dans les sphères de la vie nationale, afin de démasquer les infiltrés et les traîtres ; les arrêter et les punir sévèrement
– l’augmentation des soldes et primes des militaires en général, avec une attention particulière pour ceux qui sont envoyés aux fronts ; mais aussi, la prise des mesures sociales avantageuses et favorables pour leurs familles, dans leur vécu quotidien
- L’encadrement responsable des militaires en général ; et des soldats et Wazalendo qui sont aux fronts, en particulier
- La réorganisation de l’armée et du commandement militaire
- Le recrutement accéléré dans l’armée
- L’établissement du service militaire obligatoire dès l’âge adulte
- La création des nouvelles écoles modernes de formation des Officiers militaires
- La formation pointue des Officiers militaires patriotes, et des militaires patriotes
- La création de nouveaux centres modernes d’entraînement et de formation militaires
- La restauration de la discipline dans l’armée
– l’achat des matériels et des équipements militaires modernes et de dernier cri
– la construction en RD Congo, des fabriques d’armes de pointe et des équipements militaires modernes
– l’augmentation du budget alloué aux Services de renseignement afin de les renforcer
- Une nouvelle organisation administrative des Provinces de la RD Congo, repensée par les patriotes congolais eux-mêmes, afin de restaurer la paix dans l’Est de la RD Congo en particulier et, dans l’ensemble du territoire national, en général.
J’y reviendrai.
Iii. Pour le raffermissent de la cohésion et de l’unité nationales
La Cohésion et l’Unité nationales en RD Congo, existent bel et bien, elles font déjà partie des acquis, mais qui pourraient toutefois être mises à mal.
C’est pourquoi, me semble-t-il, elles devraient être raffermies afin de décourager tous ceux qui tentent de les saper en divisant les Congolais.
C’est ainsi que, je prône le raffermissent de la Cohésion et de l’Unité nationales qui devraient s’appuyer à mon sens, sur deux piliers indispensables et incontournables :
- Repenser l’organisation administrative territoriale de la RD Congo en abolissant la Territoriale des Originaires, nocive à la Cohésion et à l’Unité nationales
- Encourager l’État à tenir compte et à satisfaire des revendications sociales, au nom de l’intérêt général
III.1. Premier pilier : au niveau de l’organisation administrative de la RD Congo
Je considère, pour ma part, que l’actuelle organisation administrative territoriale de la RD Congo, centrée sur la Territoriale des Originaires, est un stratagème, conçu et soutenu par le Rwanda et ses parrains afin de fragiliser la Cohésion et l’Unité nationales, et de faciliter la Balkanisation de la RD Congo.
Car, en analysant avec les jumelles du scientifique, la guerre que le Rwanda, ses mentors, et ses supplétifs terroristes du M23 et Alliés, imposent à la RD Congo, dans la partie Est de son territoire national, et en analysant en outre, avec les mêmes jumelles, le déplacement du centre de gravité du discours que tient Paul Kagame, en soutenant désormais, lors de ses déplacements à l’étranger, et cela, devant le monde entier, une thèse biaisée selon laquelle, le Rwanda aurait des terres à récupérer en RD Congo, une thèse que les scientifiques congolais initiés et chevronnés ont déjà détruit et peuvent encore la détruire davantage, et cela, sans difficultés, car ce genre de Scientifiques incarnent la connaissance scientifique, le savoir scientifique et la vérité scientifique non trafiqués.
Dans ce même ordre d’idées, comme Paul Kagame a ouvert un nouveau front, en s’aventurant sur le terrain scientifique, il serait légitime et plus que temps, me semble-t-il, que le gouvernement congolais mobilise et soutienne ses Scientifiques congolais afin qu’ils entrent en lice dans la perspective d’aller en croisade, à l’instar de Paul Kagame, aux fins de détruire sa thèse biaisée qu’il soutient devant la face du monde.
Cette contre-attaque scientifique devra être centrée sur deux missions principales :
- Éclairer la lanterne des consciences collectives autochtones que Paul Kagame, a tenté, tente de séduire, a séduites et séduit lors de ses déplacements à l’étranger ;
– récupérer ces consciences collectives autochtones pour la cause congolaise car, dans cette guerre, outre les succès engrangés par la RD Congo sur les plans militaire, politique, diplomatique médiatique, … ; elle devra aussi gagner cette guerre sur le plan scientifique.
Ce déplacement du centre de gravité du discours de Paul Kagame, nous révèle ou nous aide à comprendre bien de choses :
1. Ce que nombre de scientifiques, de chercheurs, d’acteurs politiques, de spécialistes, et de témoins, de l’histoire politique et de la vie politique de la RD Congo, ont toujours soutenu ; c’est-à-dire, l’existence d’un plan de la balkanisation de la RD Congo ³⁰ ;
2. Il nous aide aussi à comprendre pourquoi les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) sont infiltrées par des éléments étrangers ennemis qui tentent, de les affaiblir de l’intérieur et d’entraver l’accomplissement de leur mission sacrée, qui est aussi celle de restaurer la paix et la sécurité dans la partie-Est de la RD Congo ³¹ ;
3. Il nous aide en outre, à comprendre qu’outre le Rwanda, il est bien réel que cette infiltration multiforme des éléments étrangers, est soutenue par nombre de pays tireurs de ficelles ³².
Pour preuves :
– l’invasion des territoires de l’Est de la RD Congo par des armées étrangères ennemies ³³ ;
– plusieurs rébellions ou agressions menées dans l’Est de la RD Congo, soutenues par des pays étrangers. ³⁴ ;
– les massacres des populations congolaises, les exactions commises contre elles, ainsi que le pillage des ressources minières et autres de la RD Congo, commis par l’armée rwandaise, et par d’autres armées étrangères soutenues par ces pays. ³⁵
Cela dit, une question s’avère importante et doit être posée :
Question :
Pourquoi c’est principalement dans la partie Est de la RD Congo que sévissent ces atrocités ?
Réponse :
Comme la balkanisation de la RD Congo, me semble-t-il, est leur objectif ; et comme militairement ils n’ont pas réussi, depuis bien d’années, à l’atteindre ; tout porte à croire qu’ils ont tenté de l’atteindre, en tant que soutiens de la soldatesque rwandaise et de ses supplétifs terroristes du M23 et Alliés, … , de l’atteindre autrement, en influant sur l’organisation administrative territoriale de la RD Congo convenue lors de l’Accord de Sun city, de l’élaboration et de la rédaction de la Constitution importée et imposée de 2006.
C’est pourquoi, à mon sens, il faudrait repenser l’organisation administrative territoriale de la RD Congo et changer en profondeur la Constitution de 2006.
Des gymnastiques intellectuelles nous amènent à nous poser une autre question qui pourrait nous aider à ressortir des dimensions insoupçonnées.
Question :
Quelle est la plus-value du saucissonnage des Provinces de la RD Congo d’avant la Constitution de 2006 ?
Réponse :
Ce saucissonnage des Provinces de la RD Congo semble causer bien de problèmes alors qu’il était sensé les résoudre.
Effectivement, ce saucissonnage, est bien réel. Il est même stipulé et défini dans l’article 2 de la Constitution de 2006 ; Constitution que d’aucuns appellent, » la Constitution des Belligérants’’.
Pour s’en convaincre de ce saucissonnage, prenons quelques illustrations ³⁶ :
– la province du Bandundu est saucissonnée en trois tranches :
– Kwango
– Kwilu
– et , Mai-Ndombe
– la province de l’Équateur, saucissonnée en 5 tranches :
– Équateur
– Mongala
– Nord – Ubangui
– Sud – Ubangui
– Tshuapa
– la province de Katanga est saucissonnée en 4 tranches :
– Haut – Katanga
– Haut – Lomami
– Lualaba
– Tanganyika
Sous cette acception, l’actuelle organisation administrative territoriale caractérisée par l’instauration des gouvernements provinciaux et des assemblées provinciales, apparaît ainsi comme une revendication des ennemis de la République, faite dans le but de se partager le pouvoir pour que chacun de ses ennemis s’assure de sa part du gâteau dans le sens où, qu’il se retrouve dans son espace géographique afin de participer à la gestion du pays et d’oublier le Grand kivu convoité et visé comme pivot, comme une expérience pilote dans le plan de la balkanisation de la RD Congo.
Sous cet angle, le saucissonnage des Provinces de la RD Congo a comme corollaire, le repli provincial.
Ce dernier affecte ainsi l’Unité et la Cohésion nationales
Comment s’étonner que ce repli provincial ait à son tour, la montée du tribalisme, de l’ethnisme, du clanisme du provincialisme, du clientélisme…. comme corollaires !
Actuellement, même si la Constitution ne l’interdit pas, il est devenu quasiment impossible, suite à l’actuelle organisation administrative des provinces de la RD Congo, qu’un originaire d’une province quelconque dirige ou gouverne une province autre que celle dont il est originaire.
C’est bien cela, le propre du repli provincial.
Pour s’en convaincre, prenons l’exemple des Gouverneurs de provinces :
– hormis la Ville-Province de Kinshasa ; tous les Gouverneurs de provinces sont originaires de leurs provinces, ce sont donc des originaires, des autochtones,
Il est donc devenu pratiquement impossible, même si la Constitution ne l’interdit pas, qu’ :
– un (e) Mungala dirige la province du Kongo- Central ;
– un (e) Muluba dirige la province du Kwilu
– un (e) Mukongo dirige la province de Lualaba
– un (e) Mushwahili dirige la province de Mongala
Ce repli provincial, ce modèle d’organisation administrative territoriale, joue et continuera de jouer, si on laisse faire, sur le mental, la culture et le comportement des originaires, des autochtones, en réveillant le » vieux démon » des tendances séparatiste et sécessionniste des années 60 qui avait secoué la RD Congo par des rébellions et des sécessions.
Si on laisse faire, les originaires d’une quelconque province, les autochtones, pourraient aller plus loin en considérant un jour, qu’il est anormal qu’un originaire d’une autre province soit, par exemple, le commandant de la police de leur province ;
Qu’un originaire d’une autre province soit le représentant d’un service public ou d’un établissement public dans leur province, ….
Ce repli provincial semble avoir plusieurs variantes :
– il apparaît à l’heure actuelle comme une poutre qui est déjà rongée par des termites et n’attend qu’un fait anodin ou incompris pour s’effondrer.
Pour s’en convaincre, l’actualité nous révèle cette facette : il suffit qu’une tribu ou ethnie soit bien représentée dans une administration, une institution, un établissement public, un service public, une juridiction quelconque, …. Pour qu’on crie au tribalisme, à l’ethnisme, à l’injustice, …. sans pour autant faire au préalable un diagnostic, une analyse de fond pour comprendre le pourquoi !
C’est très inquiétant que cela soit devenu un réflexe !
Il convient aussi par ailleurs, que les décideurs politiques prennent en compte la dimension de cette réalité lors des nominations ou des promotions pour ne pas donner l’occasion aux détracteurs de jouer sur la fibre tribale, ethnique, clanique, clientéliste, …
Cela dit, ceci prouve à suffisance que le repli provincial est bien réel et endommage ou affecte la Cohésion ou l’Unité nationales très chèrement acquises.
Une autre variante de ce repli provincial est l’illusion de l’autosuffisance provinciale.
Comment s’étonner qu’un jour qu’une province se considère comme étant très bien organisée et réclame son » autodétermination » car elle s’était déjà repliée sur elle-même de par sa gestion telle que réalisée par ses originaires, les autochtones.
C’est pourquoi, il faudrait, me semble-t-il, repenser l’organisation administrative territoriale de l’État Congolais, c’est- à-dire repenser donc la Constitution.
Pour éviter, freiner ou arrêter l’apparition ou la résurgence des forces centrifuges, le travail devra se faire ou continuer de se faire sur tous les plans, notamment en renversant le Régime de Kagame.
III.2. Deuxième pilier : au niveau des missions essentielles de l’Etat
Ce pilier reposerait sur les missions essentielles de l’État, dans le sens où celui-ci devrait tenter de satisfaire, outre des revendications sociales déjà résolues, d’autres revendications sociales qui semblent être encore en souffrance, car la Cohésion et l’Unité nationales légendaires des Congolais, peuvent être raffermies si les Congolais se retrouvent encore dans leurs différentes revendications sociales qui semblent restées en souffrance.
C’est ainsi, qu’ils renforceront leur solidarité et leur patriotisme dans le sens où ils n’aimeraient pas perdre leurs revendications sociales déjà acquises, et défendraient encore, bec et ongles, celles qui les deviendront par la suite.
Sous cet angle, j’encourage l’État congolais, outre des réalisations, et faits, ô combien louables déjà accomplis, et des mesures ou orientations prometteuses déjà prises :
– à redistribuer équitablement les fruits de la croissance
– à réduire très sensiblement le train de vie des institutions
– à rémunérer équitablement et honorablement ses agents publics
– à rétablir son autorité partout, sur tout le territoire national ;
– à redevenir sous toutes ses formes, cette Puissance publique, détentrice de la contrainte physique légitime ;
– à raffermir ses trois missions traditionnelles : sociologique, organisationnelle et juridique
– à raffermir l’État de droit
– à remplir et à poursuivre une mission d’intérêt général
– à restaurer l’armée, aux fins d’une armée moderne, professionnelle et équipée
– à assurer la sécurité de ses concitoyens
– à assurer l’éducation et l’instruction de ses concitoyens
– à organiser les soins de santé de ses concitoyens
– à assurer la recherche Scientifique
– à créer des richesses
– à encourager et à soutenir l’entrepreneuriat congolais
– à assurer le social de ses concitoyens
– à améliorer la sécurité sociale de ses concitoyens ; …
– à soutenir la recherche scientifique, centrale notamment des études stratégiques afin d’anticiper toutes les menaces dont pourrait faire l’état congolais sur tous les plans.
Dans cet ordre d’idées, je prône la création d’une Cellule d’Études stratégiques au niveau de la Présidence de la République, composée des Scientifiques outillés et redoutables.
» Scientia Vincere Tenebras « (« La Science Vaincra les Ténèbres »)
Professeur Jean-Denis Kasese
Professeur à l’Université Pédagogique Nationale (UPN)
Professeur Associé, Chercheur et Collaborateur Scientifique à l’Université Libre de Bruxelles (ULB)
Membre de la Faculté de Philosophie et des Sciences Sociales (ex – Faculté des Sciences Sociales et Politiques / Solvay Brussels School of Economics and Management) de l’Université Libre de Bruxelles (ULB)
Membre de l’Institut de Sociologie (IS) de l’Université Libre de Bruxelles (ULB)
Membre du Centre d’Étude de la Coopération Internationale et du Développement (CECID) de l’Université Libre de Bruxelles (ULB).
NOTES ET RÉFÉRENCES
1. KASESE OTUNG ABIENDA, Jean-Denis, » Treizième Réflexion du Professeur Jean-Denis Kasese. » L’état de siège dans le Nord-Kivu et en Ituri : architectonique holistique d’une stratégie retrempante « , in LA RÉPUBLIQUE, Journal, n° 1182, Kinshasa, du vendredi 13 au Dim.15 août 2021, p.8
2. RTS – INFO, » Le 11 septembre 2001, New York 8h46 : les événements minute par minute, publié le 11 septembre 2021 à 8h46, modifié le 11 septembre 2021, 8h54
3. HIVERT, Anne-Françoise, MALMO, Suède, Correspondante, » Attaques à Oslo et sur l’île d’Utoya : les survivants exigent un débat sur l’extrémisme « , in LE MONDE, Journal, publié le 21 juillet 2021 à 6h21, mis à jour le 22 juillet 2021, 6h35
4. AFVT, » Belgique-Attentats à l’aéroport et dans le métro de Bruxelles’’, publié le 22 mars 2016
5. RÉPUBLIQUE FRANÇAISE – FRANCE ARCHIVES 2016-2018, » Attentat du 14 juillet à Nice’’, Archives municipales de Nice, 2018-2019
6. NATIONS UNIES-CONSEIL DE SÉCURITÉ, Résolutions du Conseil de Sécurité, S/RES/2773 (2025), la situation concernant la République Démocratique du Congo, 21 février 2025
7. LE PARISIEN – AFP, « Investiture de Donald Trump : le milliardaire a prêté serment et devient officiellement le 47e président des États-Unis », le 20 janvier 2025, 18h27, modifié le 20 janvier 2025, 19h19
8. SKUJINS, Angela, AP, « Royaume-Uni, Keir Starmer officiellement nommé Premier Ministre », in EURO NEWS, le 5/7/2024, 19 :31 UTC + 2
9. LA LIBRE, BELGA AGENCE, « Gouvernement De Wever : Bart De Weber a prêté serment comme Premier ministre », publié le 3/2/2025 9h13’, mis à jour le 3/2/2025 9h18’
10. MILITARY STRENGTH RANKING – GLOBAL FIRE POWER, » Classement des Etats d’Afrique par indice de puissance militaire en 2022’’, 2022
11. DIGITALCONGO.NET / POLITIQUE, » Les FARDC deviennent la 8 è puissance militaire africaine « , Kin, le 17 février 2020
12. RADIO OKAPI, » La RDC occupe la 10 è place en Afrique du classement des armées en 2018 selon Global Fire Power, publié le samedi 21 avril 2018, 11h09, modifié le sam. 21 avril 2018, 20h37
13.AITN/AFRIQUEITNEWS. COM/TEC, Les 10 armées les plus puissantes d’Afrique et leur appartenance technologique « , 29 novembre 2021
14.DUDOUET, Maýlis, « Quelle est l’armée africaine la plus puissante ? », in JEUNE AFRIQUE, Publié le 15 janvier 2025
15. Le Président de la République, Félix Tshisekedi, l’avait souligné lors de son adresse du 22 février 2025 aux Députés et Sénateurs de sa plateforme électorale, l’Union Sacrée de la Nation, à la Cité de l’Union Africaine
16.RANDRIANARIMANANA, Philippe, » RDC : pourquoi la société civile congolaise est excédée par le Rwanda « , in TV5 MONDE – INFORMATIONS, le 16 juin 2022, mise à jour, le 17 juin 2022, 10h54
17.RANDRIANARIMANANA, Philippe, Op. Cit.
18.. Loc. Cit.
19. RFI, « Kinshasa fermé son espace aérien aux avions rwandais », le 13/02/2025, 5 :13
20. RFI, « Est de la RDC : le Parlement européen appelle l’UE à suspendre un partenariat avec le Rwanda », publié le 13/02/2025, 19 :04, modifié le 14/02/2025, 02 :44
21. LE MONDE, « Guerre en RDC : Washington sanctionne un ministre rwandais, l’EU et Berlin convoquent des ambassadeurs », publié le 21 février 2025 à 9h42’, modifié le 21 février 2025, 16h48’
22. NATIONS UNIES – CONSEIL DE SÉCURITÉ, Résolutions du Conseil de Sécurité, S/RES/2773 (2025), Op. Cit.
23. 24 NEWS AGENCY, « Est de la RDC : les USA interdisent formellement l’achat des minerais issus de zones contrôlées par le M23 »,
24. RADIO OKAPI, « Conflit dans l’Est de la RDC : l’EU suspend ses consultations sur les questions de défense avec le Rwanda », Publié le 24/02/2025, 17h45’, modifié le 23/02/2025 18 :11
25. France 24, « Londres suspend la majorité de ses aides financières au Rwanda », publié le 26/02/2025, 11 :28, modifié le 26/02/2025, 11 :52, Vidéo par Juliette MONTILLY
26. LE MONDE, « Guerre en RDC : Washington sanctionne un ministre rwandais, l’EU et Berlin convoquent des ambassadeurs », Op. Cit.
27. ONANA, Charles, « Paul Kagame a commis des crimes graves », in JMVN, BERTOLT, Boris, le 16 septembre 2010
28. SPITAELS, Steven, HILGENT, Filip, Cartographie des motivations derrière les conflits. Le cas de l’Est de la RDC, IPIS – FATAL TRANSACTIONS, Anvers, 11 mars 2008
29. KASESE OTUNG ABIENDA, Jean-Denis, « L’état de siège dans le Nord-Kivu et en Ituri : architectonique holistique d’une stratégie retrempante « , Op. Cit.
30. RADIO OKAPI, « L’échec de la balkanisation de la RD Congo passe par la prise de responsabilité de chaque Congolais, conseille Mgr Sikuli », publié le dimanche 4/12/2022 à 20 :33, modifié le lundi 5/12/2022 à 07 :39
31. TV5 MONDE, AFP, « RD Congo : Kinshasa ne veut plus intégrer d’anciens rebelles dans son armée », le 24 / novembre / 2022 à 11h31 (TU), mis à jour le 24 /novembre / 2022 à 13h02 (TU)
– POLITICO.CD, « Infiltration des Rwandais dans l’armée congolaise : la RDC accuse la Communauté internationale de jouer double jeu », Kinshasa, 30 juin 2022 à 15 :05
32. BUSSELEN, Tony, « Pourquoi l’Occident ferme les yeux sur la déstabilisation orchestrée par le Rwanda ? », in SOLIDAIRE.ORG, 16 février 2016
33. RDC-MINISTÈRE DES DROITS HUMAINS, « La guerre d’agression en RD Congo : Trois ans de massacres et de génocide « à huis clos » », in Livre blanc-Numéro spécial, Kinshasa, Octobre 2001, 89 p.
34. Ibidem
35. Ibidem
36. Article 2 de la Constitution de la RD Congo du 18 février 2006