L’Auditorat militaire a exigé ce lundi 10 mars que les trois personnalités politiques du PPRD, à savoir Aubin Minaku, Emmanuel Ramazani Shadary et Ferdinand Kambere, appelées à comparaitre devant les magistrats, laissent leurs téléphones pour un contrôle et un suivi approfondis. Cependant, une divergence est survenue entre les autorités judiciaires et les concernés. Ces derniers se sont fermement opposés à cette demande, insistant pour que le monitoring se fasse en leur présence et non en leur absence.
D’après des sources judiciaires proches du dossier, l’Auditorat militaire a initialement ordonné que les téléphones des trois hommes soient remis pour un contrôle de sécurité, avec la possibilité de les récupérer dans les 48 heures. Néanmoins, en dépit de cette sommation, les trois personnalités ont exprimé leur volonté de coopérer, mais sous la condition que le processus de monitoring se fasse en leur présence, une demande qui a été rejetée par les autorités.
L’audition de 10 heures de trois personnalités, qui s’est clôturée en fin d’après-midi, restent ouverte dès lors que les enquêtes se poursuivent encore dans les jours à venir en vue d’approfondir les vérifications.
Les tensions entre les autorités militaires et les personnalités concernées demeurent vives au regard de la situation complexe de l’Est de la République. Ces dernières restent sous étroite surveillance. Les observateurs judiciaires soulignent que cette affaire pourrait prendre à tout moment une tournure.
En attendant, dans une déclaration, le FCC condamne fermement l’attitude de la justice militaire qui a émis les soupçons de complicité entre les proches de Joseph Kabila et les rebelles du M23 en ces termes: « Le FCC constate que, parallèlement à ces invitations à comparaître adressées à ses cadres, le cabinet du ministre de la Justice, garde des sceaux, a rendu public un communiqué, portant le n°082 et annonçant que lesdites invitations s’inscrivent dans le cadre des interpellations et auditions de certains hauts cadres du Pprd soupçonnés de complicité avec le mouvement AFC/M23. Le FCC condamne fermement la publication de ce communiqué qui viole, aussi bien le droit à la présomption d’innocence des personnes invitées, pourtant garantie par la Constitution, que le caractère censé être secret de l’instruction pré-juridictionnelle. Il rejette donc la mesure de restriction d’une des libertés fondamentales de ces compatriotes, à savoir, le droit d’aller et de venir, que représente l’interdiction, leur faite dans ce communiqué, de quitter le territoire national jusqu’à nouvel ordre ».
La Pros.