Née à Kinshasa, d’une mère congolaise (Kinoise) et d’un père brazzavillois, Tina Lobondi est avant tout une créatrice de mode internationale et une entrepreneure expérimentée dans l’industrie de la mode. Cette année, elle s’est engagée à révéler une autre facette de son ingéniosité créative dans l’industrie cinématographique à travers le nouveau long métrage intitulé ‘‘Léa’’. Dans un entretien accordé au quotidien kinois ‘‘La Prospérité’’, la jeune pépite de la mode africaine a exprimé sa passion au 7ème art dans le rôle de productrice du film ‘‘Léa’’ dans lequel elle est intervenue avec détermination pour créer de l’emploi et donner de la visibilité à la culture et au tourisme dans les deux rives du fleuve Congo.
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La Prospérité : Comment peut-on vous présenter à nos lecteurs qui vous découvrent pour la première fois ?
Tina Lobondi : Tina Lobondi est la productrice du film « Léa ». Auparavant, je travaillais sur ma marque de prêt-à-porter créée en 2011 à Notting Hill en Angleterre. Mes collections ont été vues dans la presse internationale telles que Vogue, ELLE magazine et BBC. J’ai eu la chance de travailler avec de nombreuses célébrités, dont Lianne La Havas, Thandiwe Newton, Miss France Corinne Coman, Amara Kanu, et plus….Ma marque a remporté 7 prix dont celui de Créatrice de l’année à la Woman 4 African et à la Africa Fashion Week de Toronto. Aujourd’hui, je suis la rédactrice en chef du magazine ‘‘ESIMBI’’ et de l’initiative sociale du même nom. ESIMBI informe sur la culture, l’éducation, l’artisanat et l’entrepreneuriat en Afrique et sa diaspora. Le magazine a un lectorat mondial international. Je gère également la communication de certains clients tel que la société Elonda Bare à Brazzaville et consultante pour des médias tel que BBC Afrique.
La Pros. : Racontez-nous votre histoire avec le cinéma ?
TL : Ma passion pour le cinéma a débuté très tôt durant mon enfance à Kinshasa. J’aimais beaucoup les séries télés comme »Dona Beja », »Linda de Souza », ou encore les films Bollywood de l’époque comme « Naghin ». J’aimais énormément lire et écrire des romans. Je pense que ma créativité m’a permis d’être où je suis aujourd’hui avec des opportunités de donner vie à mon imagination. Et vraiment, c’est ça la magie du cinéma.
La Pros. : Que peut-on retenir de ce film congolais ?
TL : “Léa” est un film socialement engagé qui plonge au cœur du parcours émouvant d’une jeune fille de 13 ans, victime d’un acte de violence perpétré par un membre influent d’un gang local. Forcée de quitter sa famille et rejetée par son père après une grossesse non désirée, Léa doit surmonter des épreuves inimaginables pour reconstruire sa vie. Mais des années plus tard, alors qu’elle semble enfin avoir trouvé le bonheur avec sa fille, son passé ressurgit. Confrontée à des secrets familiaux troublants et à une quête de justice douloureuse, Léa découvre la force de la résilience et du courage pour affronter l’impensable. Nous avons travaillé dur avec toute l’équipe pour la mise en œuvre de ce film et nous espérons sensibiliser le public et apporter une amélioration pour les victimes d’abus. Nous avons choisi d’aborder le sujet des violences faites aux femmes et le harcèlement scolaire.
La Pros. : Quel est l’objectif social du film ?
TL : L’objectif est bien entendu de sensibiliser les gens sur ces sujets tabous de nos sociétés qui malheureusement touchent des gens dans nos familles et nos communautés. Les cas de violences ne disparaissent pas. Ils laissent des traumatismes et des blessures qui ne s’effacent pas avec le temps. Nous voulions montrer que malgré ces challenges, on peut choisir la possibilité d’une vie meilleure. On peut devenir une femme battante et accomplir ses rêves. Ce film se veut de donner une chance à l’amour et au pardon mais parfois, la vie a d’autres plans pour nous.
La Pros. : En quoi ce film peut être considéré comme une valeur ajoutée dans le cinéma congolais ?
TL : Le gouvernement congolais a fait des efforts en mettant des mesures en place afin de protéger les victimes. C’est une bonne chose mais peu de communication est faite sur cela. Notre film a créé une opportunité d’emploi pour 26 acteurs et un contenu inédit. Nous avons la mission de développer l’industrie du cinéma au Congo et de créer des contenus qui iront au-delà de nos frontières. Ce film et ceux qui suivront créeront des emplois et donneront la visibilité de la culture puis du tourisme au Congo. Une contribution inestimable au patrimoine de l’art congolais.
La Pros. : Parlant du casting, qui est l’acteur principal et le réalisateur du film ?
TL : Le réalisateur du film s’appelle Joy Christ et l’actrice principale est Bienvenue Mpossi. C’est elle qui incarne Léa. Tous les acteurs sont congolais, des deux Congo. Nous avons eu l’honneur d’avoir la participation de monsieur Isaac, qui est nigérian. Le casting était ouvert à tout le monde et le critère principal était vraiment la façon de donner vie aux personnages. Nous avons découvert de vrais talents.
La Prospérité : Avez-vous un message particulier à adresser aux cinéphiles et à tous les amoureux du 7ème art africain ?
Tina Lobondi : L’avant-première du film « Lea » commencera à Brazzaville, le 22 Mars 2025 au Mémorial Savorgnan de Brazza. L’avant-première européenne est prévue au 14 juin à Paris. Ensuite, nous planifierons des projections à Kinshasa, Abidjan, et d’autres villes. Nous avons besoin de votre soutien pour construire cette industrie du film congolais. Nous vous donnons rendez-vous pour découvrir l’histoire de « Léa » et surtout partager le projet afin de nous donner de la force. Si ce film voyage et est une réussite au-delà des frontières, cela sera une victoire pour nous tous.
Propos recueillis par Jordache Diala, envoyé spécial à Paris