L’affaire de la spoliation du site de la Société Nationale d’Électricité (SNELSA) à Kingatoko soulève une vague d’indignation. Pour cause, l’Administrateur du territoire de Kasangulu est accusé d’avoir illégalement loti et vendu cet espace réservé à l’installation d’un poste stratégique pour l’alimentation en électricité de Kinshasa. Un projet d’envergure saboté par des intérêts privés qui prennent le pas sur l’intérêt général et des autorités locales éclaboussées par un scandale.
Un projet d’intérêt public entravé
A l’origine, la SNEL avait acquis en toute légalité un espace de dix hectares destiné à accueillir des infrastructures cruciales pour la deuxième ligne d’alimentation de la capitale congolaise en électricité, issue du barrage d’Inga. Ce projet ambitieux nécessitait d’importants investissements en études techniques et en équipements, notamment des câbles et des poteaux électriques.
Mais alors que les travaux devaient démarrer, la SNEL a fait une découverte stupéfiante : les panneaux d’identification du site avaient été arrachés, et le terrain illégalement divisé et revendu à des particuliers. Pire encore, un cimetière a été installé sur place, avec la complicité apparente des autorités locales, compromettant ainsi l’avenir de cette infrastructure énergétique vitale.
Un scandale qui éclate au grand jour
Une mission de terrain composée de représentants des ministères des Affaires foncières et du Portefeuille, du conseiller juridique de la SNEL, de la direction de l’environnement et des experts, a confronté l’Administrateur du territoire de Kasangulu lors d’une réunion tendue. Alors qu’il tentait d’affirmer que le cimetière était désaffecté depuis plus de trois ans, il a été pris en flagrant délit de mensonge lorsqu’un appel téléphonique en pleine séance annonçait… une nouvelle inhumation sur le site !
Cette révélation a provoqué la stupéfaction du colonel de la Police et du responsable local de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), présents lors des échanges. Ce coup de théâtre a mis en lumière l’ampleur du scandale et la responsabilité directe de l’Administrateur du territoire, dont les agissements compromettent un projet essentiel pour l’accès à l’électricité dans la capitale.
La justice saisie, la SNEL ne lâche rien
Face à cette situation, la justice est entrée en action. Le Parquet près le Tribunal de Paix de Kasangulu avait déjà émis une réquisition ordonnant la fermeture immédiate du cimetière illégal, mais cette décision semble avoir été ignorée par les autorités locales. Sous la pression des représentants venus de Kinshasa, l’Administrateur du territoire a finalement annoncé la révocation de l’autorisation du cimetière, une décision qui survient tardivement et sous contrainte.
Déterminée à mener à bien sa mission d’électrification, la SNEL compte désormais saisir le Gouverneur du Kongo-Central pour qu’une solution définitive soit trouvée. La population, qui attend impatiemment l’amélioration de l’accès à l’électricité, observe avec attention l’évolution de ce dossier, qui met en lumière une problématique plus large : la protection des infrastructures publiques face à la spoliation et à la corruption locale.
(Avec Sphynxrdc.com. La titraille est de La Prospérité)