Pour le Gouvernement congolais, le moment de la mobilisation nationale et de l’éveil patriotique est venu pour exiger la fin des crimes dans l’Est de la RDC. Plus de trois décennies après l’instauration d’un cycle macabre d’insécurité et d’intolérance, les dirigeants recommandent profondément un élan de solidarité absolue pour la reconnaissance internationale du Génocide congolais pour les biens économiques (Génocost). Cette reconnaissance internationale est, en effet, perçue comme une étape importante qui va contribuer à la réparation en faveur des victimes, mais aussi au rétablissement réel d’un climat de certitude, de sécurité et de paix dans l’Est du pays.
Le Gouvernement national a véhiculé son message de sensibilisation, jeudi dernier, au cours d’un briefing spécial tenu au studio Mama Angebi de la RTNC.
Cet exercice de redevabilité est intervenu au lendemain de la table ronde sur l’appropriation du Génocost, organisée au Centre culturel de Kinshasa, sous le haut patronage du Président Félix Tshisekedi, par le Fonds National des Réparations des Victimes des Violences Sexuelles liées aux Conflits et des Victimes des Crimes contre la Paix et la Sécurité de l’humanité (Fonarev).
Il a été animé par Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication et Médias ; Kevin Ngunga, Directeur Général Adjoint du Fonarev, et Serge Mayaka, Membre de la Coordination du Comité Scientifique de la table ronde sur l’appropriation du Génocost.
Selon le Professeur Serge Mayaka, la table ronde de Kinshasa a débouché sur sept recommandations phares qui vont permettre une compréhension plus large des enjeux autour du Génocost.
«Il faut rappeler qu’il y avait sept panels et chaque panel avait un axe précis. Chaque axe représentait un secteur. C’est pourquoi, d’ailleurs, l’issue de la Table ronde a abouti à la signature des actes d’engagement par les différents membres du Gouvernement concernés. Il y a l’axe éducatif qui inclut l’enseignement primaire, secondaire et professionnel. Il est question d’apprendre aux élèves l’histoire des massacres de la République Démocratique du Congo. Il n’est pas très normal que lorsqu’on pose des questions sur l’histoire que les gens soient très habiles à répondre aux questions sur la Guerre de 100 ans et incapables de localiser l’île d’Idjwi dans l’Est de la RDC. Récrire l’histoire en fonction de nos réalités, c’est un axe qui a été proposé et qui va passer par l’enseignement maternel, primaire, secondaire et professionnel. Le deuxième axe concerne l’enseignement supérieur et Universitaire. Il sera question d’intégrer dans le programme des enseignements l’histoire de Génocide, des massacres, des victimes de notre pays. Il y a l’axe politique mémorielle. On pense aller vers la construction des sites mémoriels qui rappellent l’histoire des massacres du Congo. Nous sommes à plus de 30 ans de massacres à répétition. Mais, il n’y a aucun lieu où les congolais ou les étrangers peuvent s’incliner pour se souvenir de tous les morts… Il y a l’axe relatif au rôle des leaders d’opinion. Il y a aussi la communication et médias, promotion de la culture de la paix », a explicité le Professeur Mayaka, dans son intervention.
Dans sa communication, le Directeur Général Adjoint du Fonarev, Kevin Ngunga, a, de son côté, affirmé la détermination de son établissement à militer pour l’intérêt des populations innocentes victimes des crimes pour des besoins économiques en RDC.
Enfin, le Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, a sollicité la mobilisation collective des congolais pour la reconnaissance internationale du Génocost. Il a réitéré, à l’occasion, la volonté du Chef de l’Etat et de l’équipe gouvernementale d’apporter des réponses sûres aux préoccupations des populations sur la crise de l’Est, bousculée, ces derniers jours, par l’agression brutale de l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23/AFC.
La Pros.