Le sénateur à vie n’a plus sa langue dans sa poche. Joseph Kabila a annoncé son intention de revenir en République démocratique du Congo « sans délai », après une année d’absence. A Jeune Afrique, il justifie sa décision par la situation sécuritaire et institutionnelle du pays.
Il a indiqué: « Compte tenu de la dégradation de la situation sécuritaire à travers tout le pays, ainsi que de la déliquescence qui gangrène tous les secteurs de la vie nationale, j’ai pris la résolution de rentrer, sans délai, au pays » avant d’ajouter: « J’ai décidé de commencer par la partie orientale du pays, parce qu’il y a péril en la demeure ».
Ce retour annoncé intervient dans un climat tendu. Les FARDC affrontent toujours l’AFC/M23 dans l’est du pays. Par ailleurs, les autorités congolaises restent prudentes. Jeudi à Johannesburg, la ministre des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner a déclaré qu’« aucun rôle n’est prévu à ce stade » pour Joseph Kabila dans les efforts en cours de résolution de la crise sécuritaire.
Le 18 mars, déjà à Johannesburg, Joseph Kabila avait rejeté les accusations le liant au M23, les qualifiant d’« infondées ». Il avait alors plaidé pour une approche endogène à la crise congolaise, lors d’un échange avec l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki. « Tout le monde parle du Congo, sauf les Congolais », avait-il regretté.
Les accusations contre Joseph Kabila continuent néanmoins d’alimenter le débat politique. A Kikwit, Jean-Pierre Bemba, Vice-premier ministre et ancien ministre de la Défense, avait réaffirmé publiquement ses accusations, affirmant que Kabila était derrière les violences armées dans plusieurs provinces. Il affirme disposer de « preuves » et promet d’en révéler davantage.
La Pros.