Malgré la polémique, la pression et, même, la confusion alimentée contre son engagement pour la vérité, la Cour Constitutionnelle de la RDC, sous la conduite de son Président, Dieudonné Kamuleta Badibanga, a effectivement tenu son audience fixée hier, mercredi 23 avril 2025, autour du dossier Bukanga-Lonzo.
Lors de cette audience cruciale, la Haute Cour a procédé à un jugement par défaut suite à l’absence constatée d’Augustin Matata Ponyo, Premier Ministre honoraire, Deogratias Mutombo, ancien Gouverneur de la Banque Centrale du Congo, et Grobler Kristo, homme d’affaires sud-africain. Dans son réquisitoire, le Ministère public a appelé la Cour Constitutionnelle à appliquer sévèrement la loi contre les trois prévenus. Pour le cas de Matata Ponyo, par exemple, le Ministère public a requis 20 ans des travaux forcés, accompagnés de son arrestation immédiate et de 10 ans d’inéligibilité après avoir purgé sa peine. Pour Deogratias Mutombo, il a été demandé une peine de 5 ans d’inéligibilité. Tandis que pour la situation de Christo Grobler, le Ministère public a requis son expulsion définitive du territoire congolais. Le verdict de la Cour Constitutionnelle est attendu pour le 14 mai 2025.
En début de semaine, le député national Augustin Matata Ponyo avait exprimé sa décision de ne plus comparaitre devant la Cour Constitutionnelle pour l’affaire Bukanga-Lonzo. Dans une correspondance adressée à Dieudonné Kamuleta, tout comme dans un communiqué produit par son parti politique, Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD), l’ancien Premier Ministre dénonçait un vice de procédure, estimant que la Haute Cour devrait absolument mener son instruction dans le respect des textes. Dans ses récentes prises de parole, l’homme à la cravate rouge n’a cessé de fustiger une politisation de l’affaire, une thèse que la Cour écarte à tout point de vue.
Lors de l’audience, le Président Dieudonné Kamuleta a affirmé que son Bureau exerce ses missions dans le respect des principes qui encadrent un Etat de droit. Pour lui, l’implication de Matata dans la débâcle survenue dans l’affaire du parc agro-alimentaire Bukanga-Lonzo est réelle. ‘’Tout était piloté par le Premier Ministre. Toutes les dépenses étaient effectuées avec son autorisation étant donné que l’ancien Ministre des Finances n’était qu’un Ministre délégué près de lui’’, a explicité Dieudonné Kamuleta, comme pour exiger de la retenue pour ce qui est du déroulement ou la poursuite de ce dossier important du pays.
La Pros.