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De Doha à Washington, la diplomatie des affaires impose à la RDC les 3 dialogues maintes fois évoqués !

Par La Prospérité
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(Par Omer Nsongo die Lema)

*Lue sur les antennes de la Rtnc et placée aussi sur le compte X de la Présidence de la République le 23 avril 2025, la « Déclaration conjointe des représentants de la République Démocratique du Congo ET de Congo/Mouvement du 23 Mars (AFC/M23) l’Alliance Fleuve » comporte 7 paragraphes. Celui qui (nous) intéresse est le troisième ainsi formulé : 3D’un commun accord, les deux parties réaffirment leur engagement en faveur d’une cessation immédiate des hostilités, le rejet catégorique de tout discours de haine et d’intimidation, et appellent toutes les communautés locales à respecter ces engagements ». Ce qu’il faut comprendre par-là, c’est que la suite des évènements est tributaire du respect de ces engagements.

Cette suite est formulée en ces termes : « Les deux parties conviennent du respect des engagements précités qui ouvrira la voie à un dialogue constructif pour rétablir une paix durable en République démocratique du Congo et dans la région. Ce dialogue portera sur les causes profondes de la crise en cours ainsi que les modalités pour mettre fin au conflit dans les territoires de l’Est de la République Démocratique du Congo ».

Emballement diplomatique

La lecture pragmatique de cette déclaration est l’acceptation, par les deux parties, de la tenue du Dialogue, peu importe la formule à adopter.

Ainsi, il (nous) est dit ceci de façon schématisée : si nous voulons en arriver au Dialogue constructif, nous sommes tenus de part et d’autre à ce double devoir :

-primo, rejeter de façon catégorique tout discours de haine ; d’intimidation ;

-secundo, appeler toutes les communautés locales à respecter ces engagements.

Par communautés, en langage congolais, s’entend particulièrement celles de l’Est, congophones et rwandophones comprises.

Les premières réactions en international sont d’abord la Déclaration conjointe Qatar-Rwanda-Belgique saluant ce rapprochement. Date : 24 avril 2025. « Dans le cadre du suivi de la réunion des chefs d’État tenue le 18 mars 2025 entre la République Démocratique du Congo, la République du Rwanda et l’Etat du Qatar, nous sommes heureux de constater les efforts de collaboration et cette déclaration commune entre la République Démocratique du Congo et le M23 », disent-ils.

Pour le Ministre Rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, « cette déclaration conjointe entre le gouvernement de la RDC et l’AFC/M23 constitue un pas important, voire décisif, vers une paix durable à l’est de la RDC, pourvu qu’elle soit mise en application en toute bonne foi ».

Son homologue belge Maxime Prévot est plus enthousiaste : « Je salue l’accord annoncé par la RDC et le M23/AFC en vue d’œuvrer à une trêve et un cessez-le-feu menant à un dialogue pour rétablir une paix durable dans l’Est de la RDC. C’est une étape cruciale pour faire cesser les violences (…) Je me rendrai dans la région dès ce vendredi et exprimerai mon plein appui à ces efforts facilités par le Qatar et ceux des organisations régionales EAC/SADC ».

Le 25 avril, c’est à Washington que l’événement dans l’événement se produit. Dans une note du Département d’Etat (ministère des Affaires étrangères américain) est livrée l’information suivante : « Aujourd’hui, le Secrétaire d’Etat Marco Rubio a présidé la signature d’une déclaration de principes entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et le gouvernement de la République du Rwanda. La ministre des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner a signé au nom du gouvernement de la RDC, tandis que le ministre des Affaires étrangères Olivier Nduhungirehe a signé au nom du gouvernement du Rwanda. Le Secrétaire d’Etat adjoint Christopher Landau, le Conseiller Principal pour l’Afrique Massad Boulos et l’ambassadeur Troy Fitrell se sont également joints au secrétaire Rubio pour cette occasion. La déclaration s’appuie sur les efforts de l’Union africaine et d’autres dirigeants régionaux. Elle trace une voie vers la paix, la stabilité et le développement économique intégré dans l’est de la RDC, un élément essentiel pour mettre fin au conflit et permettre à la région d’atteindre son plein potentiel. Les États-Unis continueront à travailler avec les deux nations pour faire respecter les principes de la déclaration et soutenir les efforts cruciaux en faveur de la paix et de la prospérité ».

Depuis, dans les quatre coins du monde, ça va dans tous les sens.

Autant parler d’emballement diplomatique sur fond d’un doute : il est nettement établi qu’autant pour le Processus de Doha, le Processus de Washington n’a rien décidé de concret. On est juste au stade de démonstration de bonne volonté !

Déconstruction du narratif

En vérité, la balle est plus dans le camp du régime Rd-congolais que dans celui du régime rwandais qui, faisons-en l’aveu sans nous « entre-tuer », a atteint son but depuis le début de la guerre : imposer un Dialogue direct entre le Gouvernement, d’un côté, et le M23-AFC, de l’autre.

En termes non équivoques : les mots « terroriste », « pantins », « coquille vide » pour désigner ce groupe armé doivent disparaître du discours officiel congolais, de même la « stigmatisation » de la communauté tutsie.

C’est à une véritable déconstruction du narratif de guerre adopté que les officiels congolais sont appelés, de façon à construire un narratif dorénavant de paix !

Véritable piège pour le Gouvernement

Quand nous disons que la balle est plus du côté de Kinshasa que de Goma et même de Kigali, c’est moins par rapport à l’armée numérique congolaise facile à discipliner qu’avec les Wazalendo pouvant se révéler un véritable piège pour le Gouvernement.

Le combat des Wazalendo est certes noble puisqu’il s’agit de défendre les terres ancestrales. Mais, l’encadrement de cette force paramilitaire ne rassure pas, et cela pour deux raisons :

-premièrement, ces compatriotes sont des civils que le Gouvernement a armés sans leur faire bénéficier d’une formation adéquate. Mus par la vendetta, ils sont capables du pire. Si bien qu’avant même d’en arriver au Dialogue préconisé, ils peuvent mener des incursions de nature à mettre à mal le cessez-le-feu et, hélas ! relancer la guerre, bref hypothéquer les engagements à prendre notamment avec les Américains.

-secondement, les Wazalendo sont pleins de « petits David » prêts à en découdre avec tout Goliath se dressant sur leur chemin. Ce Goliath pourrait être l’armée rwandaise, la (désormais) rébellion M23-AFC, les Fardc, voire un des leurs qui tente de les dissuader de mener des actions punitives.

La crainte – nous la disons à haute et intelligible voix – est de voir ces compatriotes devenir les « Hezbollah », les « Moudjahidines » ou les « Kurdes » des Grands Lacs !

Pour l’histoire, ils sont des descendants des Maï-Maï !

Tant que ces derniers étaient intéressés plus par la défense de leurs terres que par la politique, ils étaient unis. Mais, dès qu’ils ont découvert les « ors de la République », ils sont devenus une nébuleuse, terme utilisé pour la première fois à leur égard par le Rcd lors du premier round du Dialogue Intercongolais à Addis-Abeba en octobre 2001, round à ne pas confondre avec les travaux préparatoires à Gaborone trois mois plus tôt.

Depuis, on a les Maï-Maï Baraka, Maï-Maï Yakutumba, Maï-Maï Nyatura, Maï-Maï Kufuafua…

Voir les Wazalendo leur emboîter le pas n’est pas une éventualité à exclure. D’ailleurs, dès que va se formaliser la tenue du Dialogue annoncé, on les verra sous différentes dénominations se bousculer auprès de la Facilitation pour réclamer leur quota.

Croisons les doigts pour ne pas en arriver là.

N’en déplaise à ceux qui se font rattraper par l’histoire

En attendant, la perspective du 3ème Dialogue se confirme. Car après celui de la RDC et du Rwanda annoncé le 25 avril 2025 à Washington le 2 mai prochain, et après le Dialogue entre Gouvernement et M23-AFC convenu le 23 avril à Doha, il sera impossible d’éviter le Dialogue ter ! Celui des forces politiques et sociales congolaises (Gouvernement, Opposition politique et Société civile).

Le projet porté par la Synergie CENCO-ECC pourrait s’imposer si on ne lui opposait pas un autre schéma consensuel. N’en déplaise à ceux qui se font rattraper par l’histoire parce que voulant à tout prix « inventer » la roue pourtant déjà réinventée !

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