L’enthousiasme est manifeste après l’annonce, dans le délai, par la médiation américaine du dépôt d’un projet d’accord de paix entre Kinshasa et Kigali. Pour Washington, il s’agit d’un tournant diplomatique décisif dans les relations tendues entre les deux voisins qui se sont engagés à respecter la déclaration des principes qu’ils ont signée dans la capitale américaine.
En effet, c’est pour la première fois dans le processus de paix entre Kinshasa et Kigali que les deux documents en discussion abordent plusieurs volets sensibles notamment, la sécurité, le commerce et les partenariats économiques. Il s’agit, en outre, de restaurer la confiance et favoriser la stabilité régionale.
Comme dans le principe de toute négociation, rien n’est gagné d’avance. Il est des moments où l’engrenage ne tourne pas normalement. Washington a prévu des mécanismes pour rendre le système plus fluide. En cas de désaccord persistant entre Kinshasa et Kigali, une nouvelle réunion ministérielle est prévue à Washington. Elle viserait à débloquer les discussions, sous la médiation directe du Secrétaire d’Etat américain. Cette perspective vise à maintenir la pression sur les deux pays de Grands lacs pour l’aboutissement d’un compromis.
Washington renseigne, en outre, que l’initiative américaine n’est nullement en rupture avec les efforts de paix antérieurs. Il s’agit d’un processus diplomatique élargi, articulant les démarches de Nairobi, Luanda et Doha, avec l’appui de la SADC, de l’EAC, de l’Union africaine.
En attendant, les affrontements entre les forces loyalistes et les RDF/M23 se poursuivent sur le terrain où l’on fait état de la chute de la localité de Lunyasenge dans le territoire de Lubero. Quand on négocie, il ne manque toujours pas de signaler quelques cas d’affrontements entre les parties en conflit.
Si ce n’est pas pour remettre en cause ce processus, néanmoins, les parties sont tenues de favoriser le climat de paix afin d’éviter de nouvelles souffrances aux populations déjà meurtries. La volonté affichée par Tshisekedi et Kagame pour la désescalade, doit se traduire sur le terrain.
En attendant, les Forces armées de la RD Congo ont dénoncé une violation flagrante du cessez-le-feu et se réservent le droit de riposter sur tous les fronts si la menace du M23 et de ses alliés RDF persiste.
Il y a lieu de savoir que la prise de Lunyasenge n’est pas un cas isolé. En l’espace de quelques jours, plusieurs autres localités stratégiques, dont Katundu et Musenda, sont également tombées entre les mains du M23.
La Pros.
