Coup de théâtre au sommet de l’appareil de contrôle des finances publiques en République Démocratique du Congo. Par Ordonnance Présidentielle lue sur les antennes de la Radiotélévision Nationale Congolaise, Christophe Bitasimwa Bahii a été nommé Inspecteur Général des Finances – Chef de service, en remplacement de Jules Alingete Key, appelé à faire valoir ses droits à la retraite. L’annonce, sobre mais lourde de sens, marque un tournant dans la politique de gouvernance publique impulsée par le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Figure emblématique de la lutte contre le détournement des deniers publics, Alingete a incarné, pendant près de cinq ans, une ère de rigueur et de redevabilité. Son remplacement est teinté de symbolisme dans un contexte post-électoral où les équilibres institutionnels se redessinent.
Le nouveau patron de l’IGF, Christophe Bitasimwa Bahii, hérite d’un service renforcé, désormais au cœur de la stratégie de reddition des comptes. Son profil, encore peu médiatisé, suscite déjà l’intérêt des analystes quant à sa capacité à poursuivre l’œuvre amorcée par son prédécesseur, dans un climat souvent tendu entre institutions de contrôle et gestionnaires publics.
Dans sa première réaction relayée par les médias, Jules Alingete s’est dit fier de son bilan, tout en appelant ses anciens collègues à « poursuivre sans relâche le combat contre la prédation ». Il affirme quitter ses fonctions « avec honneur », et se dit disponible pour servir la République autrement.
Signalons également la nomination d’Emmanuel Tshibingu Nsenga comme Inspecteur Général Adjoint, complétant ainsi le nouveau tandem à la tête de l’IGF. Une équipe désormais attendue au tournant, tant les défis en matière de gouvernance financière demeurent nombreux.
John Ngoyi