Malgré le télescopage de médiation pour le retour de la paix en République Démocratique du Congo, l’Union africaine entend jouer pleinement son rôle. Depuis la reprise de bons offices par le Togolais Faure, le doyen Olusegun Obasanjo, ancien président nigérian, a repris son bâton de pèlerin de paix pour la RDC.
La boussole de ce facilitateur de l’Union africaine pour la crise congolaise l’a conduit, samedi 10 mai dernier à Bruxelles, auprès de Moïse Katumbi. Ce rendez-vous entre les deux personnalités est la preuve que l’Union africaine est décidée à mettre les principaux acteurs internes d’accord autour d’un processus sur le dialogue entre congolais.
Bien avant Moïse Katumbi, cet ancien président nigérian a eu à échanger avec l’ancien président Joseph Kabila, Mbusa Nyamwisi et le président Félix Tshisekedi.
En attendant, Moïse Katumbi, Zoé Kabila et Richard Muyej alerte, dans une correspondance à la communauté internationale, de persécution politique dont ils seraient victimes en dénonçant le refus du gouvernement de renouveler leurs passeports, y voyant une volonté manifeste de les empêcher de s’exprimer au-delà des frontières du pays.
“Le Gouvernement congolais refuse de renouveler les passeports de plusieurs personnalités de l’opposition, dont nous faisons partie. Cette décision n’a aucune base légale”, peut-on lire dans cette déclaration conjointe. Pour eux, il ne s’agit pas d’un simple dysfonctionnement administratif, mais d’un acte délibéré visant à les museler. “C’est une attaque ciblée contre nos libertés, un acte de répression politique qui ne peut être toléré”, poursuivent-ils.
Ces leaders dénoncent une stratégie du pouvoir visant à limiter leur présence sur la scène internationale, en entravant leur liberté de circulation. Ils accusent Kinshasa de transformer un document fondamental, le passeport, en « outil de contrôle politique », violant ainsi les principes constitutionnels et les engagements internationaux de la RDC, avant de conclure en appelant l’ONU, l’Union africaine et l’Union européenne à condamner ces pratiques.
La Pros.