Le blackout autour des pourparlers de Doha et, depuis le dépôt de la feuille de route du Rwanda et de la RDC auprès du médiateur américain, une certaine agitation s’observe au niveau de l’Union Africaine ainsi que des prélats de la CENCO et de l’ECC. Alors que les USA et le Qatar sont sur le point d’achever leurs missions respectives, les autres se trouvent encore au niveau des formalités où l’on cherche à définir le cadre et les termes de références.
Chaque regroupement dans sa médiation évolue en vase clos. Doha collabore avec Washington et ignore l’Union africaine qui a mis sur pied un panel hétéroclite en vue d’un front uni pour ramener la paix à l’Est de la RDC. Elle tente de concilier le processus de Nairobi et celui de Luanda. Le Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble de la CENCO et de l’ECC n’entend pas lâcher prise.
Les deux processus viennent renforcer les organisations régionales dont notamment la SADC et l’EAC. Raison pour laquelle, le nouveau médiateur de l’UA a réuni, dernièrement à Lomé, le panel des facilitateurs désignés par l’Union africaine.
Entretemps, les prélats catholiques et protestants affirment être prêts à déposer le rapport dont le périple les a conduits auprès de Félix Tshisekedi, Paul Kagame et plusieurs dirigeants africains, européens, asiatiques et américains, ainsi que les responsables de la rébellion du M23 et de nombreuses figures de l’opposition politique congolaise, y compris celles en exil en Europe.
Mais déjà, la CENCO et l’ECC reconnaissent qu’elles ne peuvent pas avancer sans l’accord du Chef de l’Etat qui a néanmoins, salué l’initiative en la trouvant louable. Le Président de la République aurait accordé son accord de principe pour recevoir les prélats catholiques et les protestants.
Au même moment, le président général de l’Ordre supérieur épiscopal du Congo (OSEC) s’oppose à l’initiative exclusive de la CENCO et de l’ECC sur le processus de paix et de réconciliation auprès du Chef de l’Etat plaidant pour une démarche interconfessionnelle et équitable fondée sur la neutralité, la transparence et la reconnaissance des efforts collectifs pour la paix.
La preuve que l’Union africaine et les confessions religieuses veulent ramener le pays à la case-départ alors que le Qatar est parvenu à réunir autour d’une table la délégation de Kinshasa et celle de Goma au moment où la première en avait la ligne rouge à ne pas franchir. Washington s’apprête à accueillir en présence de Donald Trump, Félix Tshisekedi et Paul Kagame pour la signature d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda. Quels rôles attribués aux autres médiateurs alors les dés semblent jetés.
La Pros.