Le 20 mai 2025, la Cour Constitutionnelle de la RDC a rendu son verdict contre Augustin Matata Ponyo : 10 ans de travaux forcés, 5 ans d’inéligibilité, et la confiscation de ses biens. « Une décision spectaculaire, censée incarner la rigueur de la justice. Mais dans les coulisses du droit, ce procès fut tout sauf rigoureux. Car ici, la justice a précédé le droit. Le jugement est arrivé avant les garanties », préconisent des sources proches de l’ancien Premier Ministre, aujourd’hui Député National, condamné sans la moindre levée de ses immunités par la Chambre basse du Parlement.
Où est passée la procédure ?
Aucune levée d’immunité. Aucune autorisation formelle du Parlement. Une Assemblée Nationale ignorée, méprisée, contournée. Et pourtant, la Cour a poursuivi, jugé, condamné. « C’est comme si on célébrait un mariage sans témoin, sans contrat, sans acte… mais avec une alliance déjà au doigt », ironise un avocat.
Un procès mené par défaut, dans tous les sens du terme
Matata Ponyo a refusé de comparaître. Et pour cause : il dénonçait l’illégalité de la procédure. Ses avocats aussi. Mais la Cour a continué, comme si de rien n’était. Le procès s’est donc tenu sans accusé, sans confrontation, sans débat équitable. Une justice rendue dans le silence. Et dans un silence… assourdissant.
Le droit ne se vend pas en kit
Les procédures ne sont pas des options. Elles sont le socle de tout procès juste.
On ne peut pas réclamer la rigueur judiciaire d’un côté, Et ignorer les fondements constitutionnels de l’autre. Or ici, c’est exactement ce que la Cour a fait. Elle a sacrifié la forme, pour forcer le fond.
Une justice expéditive n’est jamais une justice exemplaire
Oui, le pays a besoin de juger les fautes. Oui, il faut rendre compte. Mais pas à n’importe quel prix. Pas en piétinant les lois qu’on prétend faire respecter.
Ce procès Matata ne fera pas date comme un exemple. Mais plutôt comme un avertissement : quand la justice oublie le droit, elle n’est plus justice.
La Pros.